Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 21 juin 2011

DOUCEMENT, LENTEMENT

Et tout doucement,
Le temps, par instants, vous assassine…
Car très lentement,
Fâchée, sa faux nue, rouillée, dessine,
Au ciel devenu bas qui s’incline,
En quelques vacillements
L’ombre de jours fort las qui déclinent
Tout, Tout doucement,
Et conduisent sûrement
Au plus male abattement.

Oui da de ma belle humeur
Tout choit ou s’échoue, primeur
D’une éternelle migraine,
Faite alêne bien malsaine,
Qui est comme une tumeur
Vous enchaîne et, pis, vous traîne
À bas. Car ce mot ne ment
Pas : souvent tu meurs vraiment
Car tout doucement,
Voix et vie se vident, viles, vaines.
Oui, très lentement,
Sans répit, dans mon dépit, je peine.
Et trop doucement,
L’ennui qui me nuit la nuit, m’entraîne
Loin et lentement…

Finies les heures et les heurs.
Même les mot meurent sans heurt,
La veille, hier riche et souveraine,
Faite alêne bien malsaine,
Qui est comme une tumeur
Me fait, toujours, partout, perdre haleine,
Espoir et cheminement,
Fêlant ma vie, par moments.

Et tout doucement,
Le temps, par instants, vous assassine…
Car très lentement,
Fâchée, sa faux nue, rouillée, dessine,
Des nues toujours nues qui dégoulinent,
Maints et maints trébuchements
Des nuits qui s’enfuient, qui dodelinent
Tout, Tout doucement,
Et conduisent sûrement
Au plus male abattement.

Illustration : Camille Lesterle, 10 novembre 2014

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