J’avais deux amis, tous deux galants autant qu’amants.
Femme pratique, je les aimais séparément.
Quand on me courtise, Chéris, le désir j’attise :
Trop d’habitudes endorment l’Amour et l’aseptisent ;
Ils ne se connaissaient pas - Je suis sûre de moi -
Ne se soupçonnaient pas plus. Cela dura des mois.
À chacun son moment, ses joutes et ses tourments,
Ses délices charmeuses, ses délires charmants,…
Je fixais à mon gré, pour exciter convoitises
Et désirs, nos rendez-vous, sans nulle autre hantise
Que nos plaisirs improvisés, nos tendres émois.
Des rencontres bien organisées. Comptez sur moi.
Mais un jour tout cessa : je ne sais pas comment
Je les ai conviés tous deux au même moment,
Et pis, au même endroit. J’avais fait une sottise.
Quand je les vis tous les deux, je compris ma bêtise.
Les filles, vous mes sœurs, comprenez donc mon émoi :
Ensemble,… ils avaient commencé nos jeux, sans moi !
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