En écho et hommage à Jean Lemaire de Belges (1473-1524)
Ah, pour ça vous n’êtes pas reluisants,
Gaulois ventripotents comme laies grasses,
Le nez rougissant et le front luisant.
Francs si fiers de hauts faits de votre race,
À vous entendre, il est bien mieux ailleurs
L’Étranger, ce fainéant si vorace
Que vous fîtes, au temps jadis, tirailleur
Pour sauver votre si chère Nation,
Avant de l’asservir comme travailleur.
Descendants de Francion, votre aversion
Est tradition devenue politique :
Répulsion pour l’un ; Pour l’autre, expulsion !
Qu’avez-vous fait des valeurs, de l’éthique
Qui font de vous des donneurs de leçons,
Des consciences aux accents prophétiques ?!
Vous, fils de quatre-vingt neuf, sans façon
Vos Lumières semblent avoir des faiblesses,
Quand, au zinc, s’entrechoquent les glaçons.
Vous l’ouvrez trop, c’est là où le bât blesse,
Toujours à honnir, à vilipender
Ceux qui prennent le boulot qu’on leur laisse,
Mœurs que vous ne pouvez appréhender,
Religion qui ne peut être qu’infâme,…
Quand finirez-vous par vous amender ?!
Vous ranimez des bûchers et des flammes
Qu’on croyait éteintes. Quand finira
L’éternel retour des croix et des lames ?!
Je n’en peux mais, chacun en conviendra :
Vous voir, vous savoir me met hors d’haleine.
Jusqu’où, mes pairs, votre bêtise ira ?
Vous qui éructez , toujours et sans gène,
Vous mettrez au pouvoir, quel cauchemar,
Vos dégoûts des autres et votre haine,
Pour vous débarrasser de ces trimards
Qui ne pensent pas, comme vous, pugnaces,
Pastis, lardons, belote et braquemart…
Tout le reste étant danger ou bien menace !
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