Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 27 novembre 2011

POUR LA GOUVERNE DES FOURMIS

Petite fable affable
Plus excité que puce et plus méchant que teigne,
Frère Pou s’invita chez ses amies fourmis.
Se voyant au-dessus bien plutôt que parmi,
Se faisant plus piquant que bogue de châtaigne,
Il s’imposa à elles et, tout haut, leur promit
De réformer leur vie afin donc qu’elles atteignent
Performances et succès, de peur qu’elles s’éteignent ;
Puis jeta l’interdit, décréta le permis.
Notre parasite, malgré son allégeance
Aux règles ancestrales qui guident les fourmis
Et à leur souveraine à qui il se soumit,
Fit sa révolution en toute diligence,
Régentant va-et-vient, traquant les insoumis,
Façonnant son monde sans la moindre indulgence :
Réclusion, expulsion, répression pour l’engeance ;
Culte à sa personne pour les âmes endormies ;…

La police en nervi servit cette Régence
Pliant la populace aux appétits du pou :
La grouillante cité n’avait plus d’autre pouls !
Pourtant aux yeux des gueux, il commit négligence
Quand, de l’auguste reine, il se voulut l’époux…
Au regard de leurs mœurs, quelle inintelligence !
Il y eut branle aussi pour bien d’autres exigences…
Rien ne sut, ne vit ni ne comprit notre pou
Quand les manants, proscrits, mirent fin à sa messe.
Saoulé par sa gloire, ô délice de Capoue,
Il négligea ce feu qu’il aspergea - le pou ! -
Avec une rosée de ces vaines promesses
Engageant qui les croit, de l’idiot au Papou.
D’une patte aux fesses s’acheva la kermesse :
Adieu les déraisons, terminées les grand-messes.
On reprit donc en main son destin… Fi du pou !
Gardons-nous des bêtes qui flattent les nations,
Sécurisent leur vie avec ostentation,… 
Saigner qui la supporte est leur seule ambition ;
Régner en seul maître, leur trop vraie tentation !

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