Petite fable affable
Un rat chenu et courbatu
Devait à Thémis rendre compte
D’un vol de grains et de laitues…
« Pour nourrir vos petits ? Quelle honte ! »
Il alla croupir en prison
Pour cet acte inqualifiable.
Sa femme en perdit la raison,
Ses fils eurent la rue pour table
Et le ciel pour toit de maison.
“Dura lex, sed lex”
Et cœur de silex…
U vieux lion, privé de couronne,
Devait à l’Aveugle expliquer
Comment, du temps d’avant son trône,
Il avait, sans tiquer, piqué
Au Commun de coquettes sommes
Par des emplois qui étaient vents
Et vains. Elle en avait des tomes
Sur ces jeux et ses connivents
Mais serait juste et autonome.
“Dura lex, sed lex”
Même pour un ex…
L’ancien roi voulait être jugé
Pour que les toges le blanchissent.
Or, ne pouvant plus les gruger
Il s’évita l’entrée en lice,
Arguant de cette maladie
Qui vous fêle le campanile,
Où s’oublient les faits et les dits.
On le laissa tranquille
Lui accordant respect, crédit.
“Dura lex, sed lex”
Disent les codex…
Dans une fable, La Fontaine
Disait : « Selon que vous soyez… »
Au temps où les rois fossoyaient
Nos démocratiques notions.
La République n’y change
Rien : l’Épée frappe à discrétion
Ceux que le sort met dans les fanges,
Pas les ténors de la Nation
Qui, de toute loi, s’arrangent.
“Dura lex,…” ? Simplex :
Un cliché reflex !
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