Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 5 novembre 2011

LE CHORAL DE LA LASSÉE

Cycle pyrénéen

Vivant dans l’espérance et mourant de désir,
Ninon n’arrivait pas, ici bas, à rosir
De ces pensées dont les filles sont coutumières.
C’est ainsi à l’âge où l’on veut prendre un amant,
Un doux prince charmant,
Aux heures où la rose, à l’aube, va embaumant.
Le flot pousse le flot, les ombres la lumière,
Les rêves les tourments,…

Chaste et tendre enfant, tu n’es que profonds soupirs !
Quand vient le soir, songeant, avant de t’assoupir,
Aux amours vêtues de vent qui, dans ta chaumière,
Te feront femme enfin, tu vas te consumant.
Ils n’auront sûrement,
Pour seuls fruits, que des fleurs cueillies brutalement !
Le flot pousse le flot, les ombres la lumière,
Les rêves les tourments,…

Notre bergère ne rêve qu’à ces plaisirs
Que l’on glane au lit de mousse ou qu’on vient saisir,
Non loin du rideau d’ombres familières
Près des buisson où vit l’Amour au bois dormant.
Là cœurs et corps aimants
Parlent à l’unisson, loin de tout bonniment.
Le flot pousse le flot, les ombres la lumière,
Les rêves les tourments,…

Au premier soldat qui vint, lasse de croupir,
Elle s’offrit, la sotte, au lieu de déguerpir.
Elle connut les joutes de gentilhommière,
Ces jeux fuyant jour et bruit, ordinairement,
Bref, cet égarement
Des sens et de l’âme qui mène au firmament.
Le flot pousse le flot, les ombres la lumière,
Les rêves les tourments,…

Dans ces idylles, lui n’aimait guère moisir ;
Tout est ombre et fumée quand l’Amour est loisir !
Avant qu’il ne fuie, elle partit première.
Il se vit planté là, cruel désagrément,
Lui qui, toujours, vraiment,
Les laissait à leurs pleurs, à l’effarement.
Le flot pousse le flot, les ombres la lumière,
Les rêves les tourments,…

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