Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 1 mars 2012

CES EAUX-LÀ

Des coques de noix nées de l’enfance
Aux gabares de la sénescence,
La vie nous mène tous en bateau.
Tu quittes monts et coteaux,
Pour des plateaux et des plaines, 
Direction l’océan de néant
Vers lequel tout courant nous entraîne.
Là, le temps se fait béant,
Et, le cœur à marée basse,
Fini de croiser, de caboter,
On se contente au mieux de flotter.
Plus de voie, de chenal ni de passe.
Ce voyage, casquette à visière,
N’est pas toujours une croisière !
Jouant, bossant, marchant ou cuisant,
Lisant ou bien s’épuisant,
Quand certains sont aux turbines,
Craignant de couler, de chavirer,
D’autres sont en transat, en cabine,
À désirer, délirer
En oubliant que l’escale,
Son sable blanc et ses cocotiers,
Qu’on navigue au long cours ou côtier,
N’est pas pour qui reste à fond de cale.
À toute vapeur ou bien à voile,
On rame tous, l’œil sur les étoiles ;
Que tu aies pris ou non ton ticket,
Personne ne reste à quai.
Malgré les grains, les sirènes,
Qu’on supporte ou non la traversée,
Rare est l’iceberg qui vous fait verser,
Vous abîmer sur l’arène.
Pourtant roulis et tangages
Font se jeter à l’eau, capitaines
Et matelots, croyant quarantaine
 L’estuaire ouvrant sur le grand âge.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire