Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 21 septembre 2013

BOUQUET DE ROSES

Disons ici tout net les choses :
L’amour, chez nous, fait des  bilieux
Pour qui la vie à l’eau de rose
Ne nous ira ni bien ni mieux,
Ne sentant pas toujours la rose,
Qu’elle fleure le vil et le vieux ;
Aussi qui voit la vie en rose
Fait bondir cuistres et envieux,
Malsains comme un long jour pluvieux,
Qui doutent. Ta joie, quelle cause… ?

Parce que je suis rosse et rose !
Rose comme la soie des soirs
Où, lassé, le jour enfin ose
Épouser, loin des voiles noirs,
Une nuit douce à peine éclose
Mais offrant ses nues en griffoir,
Aux vents venus suivre leur rose
Parce que tel est son vouloir,
Et non par tocade ou par art,
Quoi qu’en dise Machin ou Chose.

J’aime alors à cueillir la rose,
Tremblant et rose d’émotion,
Effleurer le bouton de rose,
Tout en tendresse et en passion,
Là, jusqu’à cette apothéose,
Celle de son abdication,
Loin des mots, loin des moroses.
Un don au parfum de pulsion
Consentie, sans humiliation,
Pétales à peine décloses.

On n’est pas de bois… de rose.
L ‘amour ne serait qu’illusion
Pour les traqueurs de pot aux roses.
Quand on sait le nom de la Rose,
Rien ne peut lui être lésion,
Faire érosion, chers virtuoses
De la si perfide allusion.
Consolez-vous avec ces choses,
Rois des hâtives conclusions,
Traqueurs de bonnes occasions,
Qui font voir des éléphants roses !

Ces fous qui n’ont jamais leur dose
De rosières couchées sur lit
Noyé de pétales de roses,
Disent qu’aimer n’est que folie.
Je les envoie tous sur les roses,
Eux, leurs dires et hallalis
Car ils oublient tous quelque chose :
Pour ma Belle, mon Ophélie,
Je suis rose au cœur mais, voili,
Elle a des épines, la rose !

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