Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 1 juillet 2012

RÉGÉNÉRATION (Carrés rouges & casseroles)

Librement inspiré de Dégénération (Mes Aïeux)

Oui, ton arrière-arrière grand-père
Est venu seul jusqu’à cette terre
Et, Christi, ton arrièr’ grand-père
N’avait que ses os et pas de terre,
‘S’est sacrifié pour que ton grand-père,
Il fasse l’école élémentaire !
P’is ton père eut quelques droits en dus,
Collège, acquis sociaux sans r’en faire
Mais toi, aujourd’hui, p’tit gars, qu’as-tu
Pour vivre et pour te tirer d’affaires ?
Sans fric, ici, t’es nu comme un ver :

Pas qualifié : y’a pas d’job à faire !
C’est la dèche au Pays de l’Hiver,
L’arbitraire vient d’y revenir,
L’saint nom de Charest est à bénir !

Eh, ton arrière-arrière grand-mère
Ne fit qu’des enfants, parfois par paire,
Et que, Tabernac’, l’arrièr’ grand-mère 
En fit autant ; un peu plus prospère,
Elle offrit à tes grand-mère et mère 
D’être secrétaire et fonctionnaire !
Mais toi, ma fille, tu joues du rictus :
Sauf si t’épouses un vieil actionnaire
Plus d’études ; tu s’ras en surplus,
Soumise par les flics, prolétaire.
Jeun’ pousse qu’on abandonne aux vers,
Lois arbitrair’ et iniques espèrent
Tarir ta sève et faner ton vert.
L’avenir du Québec va dev’nir
Proie de patrons à entretenir !


Mais tes arrières-arrièr’ grands-pères
Étaient libr’ quoique dans la misère
Et même tes arrières grands-pères
Savaient Locke et Rousseau, quoique hères ;
Rappell’-toi, tes grands-pères et pères
Ont quitté réserves et repaires,
Pour des plus, des mieux se sont battus.
Ils voulaient qu’vous viviez une autre ère
Qu’celle où, Jeunes, ils se sont débattus
Mais les gens, aujourd’hui aux affaires,
La boîte de Pandore ont rouvert,
Rêvant d’un monde inégalitaire
Où, eux seuls, auraient gîte et couvert.
« L’Printemps Érable » à de qui tenir :
La rue s’enfle d’espoirs, d’souvenirs,…


Vos arrières-arrières grands-mères
Savaient faire valser, ces commères,
Les colons. Vos arrières grands-mères
Savaient jeter ceux qui exaspèrent
Et p’is vos grands-mères et mères
Savaient faire taire les vipères.
Alors, Bell’ Jeunesse, prends la rue
Sous le nez de qui te veux pépère
Nue, résignée ! Gonfl’-toi de recrues
D’chez ces vieill’ branch’ que tu désespères,
Fils et fille d’un pays ouvert,
Quand t’oublies ton passé, tes repères,
Jette aux oubliettes ou mets au vert
 La langue qu’ils ont su maintenir,
Les valeurs qu’elle dit soutenir…

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