Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 9 juillet 2012

LA LIONNE & LES HYÈNES

Petite fable affable
Une lionne, plus que mature,
Devint une mère sur le tard.
Ce caprice de Dame nature
Mettait la solitaire en pétard :
C’était un fardeau que ce moutard,
Car, alourdie d’ans, la créature
Ne chassait plus guère le broutard,
Préférant charognes aux chairs fraîches,
Trop rapides, trop dures à sa dent.
N’aimant ni les herbes ni la laîche,
Elle préféra un marché prudent.
 Elle s’acoquina aux hyènes :
Ces veules animaux lui trouvent 
Sa pâture et lui en aliènent
Une part ; quant à elle, elle éprouve
Le voisinage de sa stature,
De ses cris, bref de sa signature.
Et pourtant, elle n’avait que haine
Pour ces pleutres qui, toujours, la couvent
D’un regard où la peur est certaine.
Il faut bien vivre avec ce qu’on trouve !
Le fauve aguerri, deux mois plus tard,
Laisse un peu de sa musculature
Dans sa rencontre avec un vantard.
Blessée, souffrant de courbatures,
Son aura perdit toute armature.
Les hyènes en profitent sans retard ;
Un contrat n’est que littérature !
Vaincue, la lionne se soumet
Les bêtes, dans un rire, l’éreintent.
Suivant nos espérances, on promet  ;
Mais l’on ne tient que selon nos craintes !

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