Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 19 juillet 2012

ESMÉRALDA

Derrière la grille en fer,
Une atmosphère d’enfer
Qui irradie la venelle
Depuis la taverne où la Belle
Chante, danse, et crée l’émoi
Comme sa mère autrefois.
Le journalier, le bourgeois,
Sont tous déjà là, pantois :
Sa robe volant sans gêne
Leur remet du sang aux veines,
Suscite désirs, envie
Redonne plaisir et vie.
Cet ange au corps de démon,
Minois à voir et revoir,
Qui dit oui puis qui crie non,
Efface tout dans le noir.
Mon Esméralda,
Vas-y, c’est à toi !
La guitare attaque
Et ton talon claque :
Le rythme te happe.
En un tournemain,
S’envolent tes mains…
Alors des mains frappent
À tes coups de reins,
Lascifs, vipérins…
Oui, ici, mendiant ou roi
Prêt à se faire bohème,
Voudrait que tu l’aimes…
Taverne, au pied des montagnes
Où tous les gitans se terrent,
Ce bouge est bagne où tu gagnes
Moins que le propriétaire
Au ballet des mains, des doigts,
Aux tremblements de ta voix
Qui chante, triste parfois,
La vie des tiens et leur croix.
Personne, ici, ne se lasse
Ou ne veut te faire taire :
Le Saint comme le Salace,
Le notaire solitaire
Tout comme le pauvre diable,…
Tu sais tous les satisfaire.
Ils te convient à leur table
Pour boire et « pour faire affaire ».
Mon Esméralda,
C’est encore à toi !
Un accord qu’on plaque
Le plancher qui craque,
Ton corps vient, s’échappe,
Revient en chemin,
Tout en jeux de mains…
Nul ne te rattrape
Pèlerin, bourrin,…
Fille au tambourin,
Ici, mendiant comme roi
Se ferait bohème,
Voudrait que tu l’aimes…

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