Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 5 juillet 2012

SALOPARDS, BONSOIR !

À Marina… et à ses frères et sœurs d’infortune


Ça ne peut qu’émouvoir
Que, seul, au seuil de ce soir
Un pauvre moutard,
Traînard et froussard.
Mais l’on ne veut pas voir,
Encore moins savoir
Même par hasard,
 - Pas plus tôt que tard ! -
Que pleurent ses yeux noirs
Car la main en battoir
D’un sombre gueulard,
Toujours en pétard,
Va encore pleuvoir
Selon son bon vouloir,
Celui de son pinard
Qui le rend hagard.

Qu’est-ce qu’il peut valoir
Celui qui, sans déchoir,
En père peinard,
Dans son p’tit plumard,
Ne veut apercevoir,
Le cœur à l’éteignoir,
L’enfant peu bavard,
Apeuré sans fard,
Qu’on mure dans le noir
Et dans le désespoir
Un fond d’un placard,
Sur un lit de foulards,
Dans un coin de couloir,
Sans remords ni mouchoir,
Sans même un regard
Ni peur d’un mouchard ?!

Qui regarde au miroir
Celui qui croit devoir
Punir le geignard,
L’roublard ou l’tocard,
Affirmer son pouvoir,
Brillant comme un bougeoir,
Rosser le bâtard,
L’fuyard ou l’pendard,
Et dont la main-heurtoir
Va bientôt se mouvoir
- Il s’en sent gaillard ! -
Contre le rempart
De bras prompts à prévoir
Les coups et les revoir,
Tout blafards et faiblards ?!…
Il prend son panard ?

Mais comment concevoir
Qu’on puisse recevoir,
Sans se faire cafard,
Pochards et potards,
Tous gibiers d’abattoir
Et fils de dépotoir,
Ces parents fouettards,
Vantards et poissards,
Sans qu’on les fasse choir
Et, cela, sans surseoir,
Leur offrant sans égard
Ni art, et sans fard,
La prison pour boudoir
La cage pour dortoir ?!
Oui, tous au rancard
Sans plus de chambard !

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