Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 13 avril 2012

LA FÊTE DES CŒURS

Quand s’enfuient la froideur
Et les frimas frondeurs,
C’est la fête des cœurs,
Des joies, du bonheur,
Où Ninon, l’œil railleur,
Et Guillaume, en chœur,
Goûtent tendres tiédeurs,
De roseurs en rougeurs,
Et ardeurs en lueurs
Aux accents cajoleurs.
Quoiqu’en disent censeurs,
Prieur et bonnes sœurs.

Quand la sève et les fleurs
Sont liqueurs et odeurs,
C’est la fête des cœurs.
Les scieurs et les sieurs
En tricheurs, chipoteurs,
Menteurs et quémandeurs,
Vous la jouent grands seigneurs
Pour d’urbaines splendeurs,
De rurales saveurs,
Aimant le dos majeur
Quoiqu’en disent prêcheurs
Et Pères-la-Rigueur.

Quand s’adoucit l’humeur
De ciels moins boudeurs,
C’est la fête des cœurs,
Des filles sans verdeur,
Découvrant leur blancheur,
Sans peur, pleurs ni vapeurs,
Pour des gamins noceurs,
Des gars soudain hâbleurs,
Dont les mains de sculpteur
Façonnent leurs rondeurs
Quoiqu’en pensent recteurs,
Beaux parleurs, bons pasteurs

Quand le vent est poseur
Et les près tout couleurs,
C’est la fête des cœurs,
Des filles à l’air rêveur,
L’esprit tout en candeur
Dont la seule erreur,
Est d'espérer faveurs,
Avant, non sans terreur,
De subir les humeurs
D’un mâle migrateur
Quoiqu’en pensent tuteurs,
Confesseur et diseurs.

Quand peu chaut la clameur,
L’honneur ou bien l’horreur,
C’est la fête des cœurs,
De ces garçons, glandeurs
Nature, ces rimeurs
Solidaires, conteurs
Éclectiques, sans peur
Et sans approche, auteurs
De mots pleins de splendeur,
Entre deux fleurs, trois pleurs,
Quoiqu’en disent quêteurs
Et Mères-la-Pudeur

Quand le temps prédateur
Se fait jouteur, joueur
C’est la fête des cœurs,
De ces vents voyageurs,
Caresseurs, suborneurs,
Qui amènent chaleur,
Fausses frayeurs, moiteurs,
Dans cette âme en torpeur
Qu’a le jeune poseur
La garce aux yeux songeurs,
Quoiqu’en disent raseurs,
Fossoyeurs et docteurs.

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