Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 25 avril 2012

LES DEUX MAÎTRESSES DE L'HOMME ENTRE DEUX ÂGES

Petite fable affable


Le grison un peu volage,
Qui fut chauve avant saison,
Songea pour cette raison
À fuir loin du mariage.
Il en fut bien content…
Pas longtemps.
Car les belles qui avaient su lui plaire
Ruminaient un bon tour pendant ce même temps :
Toute caresse mérite salaire ;
Les deux veuves flouées n’avaient pas eu leur part.
L’une se répandit en rumeurs et murmures,
En les distillant avec art,
Sous-entendant que sa nature
Portait l’avare déclinant
À des mœurs qu’on garde secrètes :
Inversion et culte d’Onan.
L’autre aussi jouait sa saynète ;
La ville crut savoir, et chacun répétait,
Que ce grigou, en fait, était
Détenteur de sommes qu’il aurait mal acquises :
Legs douteux, chantages, escroqueries, mauvais tours,…
Ces bruits attirèrent ceux qui nous terrorisent
- L’inquisition, le fisc,… - et le Vieux, tour à tour,
Perdit sa fortune, l’honneur et la cervelle.
« Tu t’es toi même perdu.
Te voilà pis que pendu
Pour avoir, fit l’une d’elles,
Voulu nous congédier, là, sans plus de façon.
Femme flouée, même chrétienne,
Est un fléau pire que hyènes.
Voilà pour toi, vieux con, quelle est notre leçon ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire