Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 17 octobre 2013

‘FAUT QU’ON CAUSE…

Cycle toulousain

Mon Ami, les gens de mon pays
Ne sont pas de ceux que l’on trahit.
Ils sont gens de mots et de parole
Et, sans jeu ni rôle, tristes ou drôles,
Quand l’accent revient, les envahit,
Ils se parlent toujours pour s’entendre,
Le verbe haut ou le verbe tendre.
Entre dictons, morale ou saillies
Il nous fait bon se les écouter,
Asséner mensonge et vérités,
Avec de l’Oc et des mots vieillis
Parler du passé, de ses misères,
D’aujourd’hui, des filles du Rosaire,
D’un demain en ronces et taillis,…

C’est ainsi, les gens de mon pays
Sont de ceux qu’on écoute ébahi.
Le plaisir, dans chaque phrase, chante
La joie d’être ensemble, si touchante
Et si simple à la fois qu’on déduit
Que ce parler est passé de mode,
Réservé aux goujats, aux nigaudes
Bien prématurément envieillis.
Mais les gens de mon pays ne rêvent
Que d´en parler à l´aise, sans trêve, 
Depuis les baillis et abbayes,…
Dans cette langue, vieille et rustique,
Ces airs anciens mais emblématiques :
Ma culture, jamais, n’a failli !

Car, parfois, les gens de mon pays
Jasent en échos encore ouïs
Sur les trottoirs ou au pas des portes,
Que ça chuchote ou que l’on s’emporte,
Qu’importe en ce pays d’Archaïe
Où les haies sont, parfois, aussi vives
Que les discussions entre convives
Aux dires de qui trouve inouï
Qu’on cause sans se faire la gueule
S’engueuler, ou jouer les bégueules.
Amateurs de liens tout en bouillie,
Ce serait agression qu’une voix haute
Pour des choses graves ou bien sottes ?!
Mais c’est tout au plus des chamaillis !

Car ils ont, les gens de mon pays
Voix, douce ou durcie, jamais enfuie !
On parle ici avec tous et toutes
Il est question de temps, oui sans doute,
De labours, d’intimes gargouillis,
D’espoir, de récolte, et puis des gosses,
Parfois du voisin, de filles grosses,
D’amour, de vin ou de gens haïs.
Ça braille au café, piaille à l’école,
Discute ailleurs pour une bricole,
Palabre et gronde comme houraillis
Dès qu’on se cause politique ;
Sagesse ou folie il faut qu’on tique
Oc, qu’on dispute comme spahis !

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