Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 9 octobre 2013

L'ÂME BLEUE COMME L'EAU

          À la fontaine du parc, l'eau s'est figée en gouttes et en grain indigos, en bulles faites ballons qu'aucun filet ne retient mais qui refusent de se fondre dans l'azur ciel où ils flottent. Diamant en suspension, chute arrêtée, écume remuée en remous remontants,… tout n'est que flot figé sans gel et sans glace, noyé de silence. Quelle mauvaise onde a pu faire ça ?
     Oui, l'eau vive n'a plus cours : elle est au bois dormante, stagnante. Elle n'irrigue plus de sensations s'insinuant au fil de nos sentiments que l'on soit submergé de tristesse ou inondé de bonheur.
     Plus de cascade bleutée chantant à la source, plus de pluie ruisselante pour accompagner la sueur du soir ou la rosée de l'aurore. Finie l'averse qui verse, jailli sans geindre du geyser géant, se mêlant à la bruine qui chouine pour se couler à l'ondée bleutée débondée. Tout va à vau-l'eau, désormais.
     On ne verra plus le crachin craché par les tritons de pierre, la chute qui choit, torrentielle et tonitruante, auprès du bassin baigné de soleil avec des effluves de fleuve. Tout devient amer et vague !
     L'orage aura beau faire rage, plus d'écho ténu dans le parc, de saucée exaucée par les cieux sur les naïades à baignade. Le temps péri sous l'intempérie !
     Le déluge et sa flotte c'est de la brouillasse tout au plus  et la giboulée pressée, pipi de chat !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire