Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 25 septembre 2011

ORDALIE

Pour jouer les crèves-chœur de bien sale humeur,
Et les fabulistes à l’anathème facile,
Le ton vindicatif et le verbe indocile,
Pour qui donc te prends-tu espèce de rimeur ?!

Tu fustiges nos pénitences et indulgences
Mais, petit pamphlétaire d’un seul froncement
De sourcils on te fera taire forcément.
Alors, Apostat, crains notre juste vengeance ?

Un poète enragé qui se croit engagé ?!…
Impie, tu moques nos si saintes certitudes,
Les puritains, les dévots et leurs habitudes :
Tu devrais ménager qui pourrait t’encager !

Tu condamnes la mosquée, l’église et le temple,
La bonne conscience et la mauvaise foi,
La résignation, les principes d’autrefois,
La bigote en bigoudis qui donne l’exemple,…

Impudent, tu craches venin sur nos encens
Et, pis, confesses ta haine pour nos soutanes
Que toi, sans foi ni Loi, tu prétends charlatanes.
Mais que fais-tu des fidèles en quête de sens ?

Tu méjuges tous nos dogmes, exégèses et cultes,
Obscurantisme et prêches, icônes, jeûnes ou chants,…
Et, Malin, tu vas sur nos sacrements crachant !
Tout cela, pour toi, n’est qu’opium pour des incultes.

Pauvre hère, pourquoi donc rallumer nos bûchers
D’inquisition dans l’inconstance d’une stance ?
Pourquoi nous reparler avec tant d’insistance
Des croisades et du djihad qui te font hucher ?

Mais que sais-tu des fatwa et du Saint-Office ?
De la Kabbale ou des cabales, mécréant ?!
Cherches-tu à ce qu’on t’excommunie séant,
 À nous faire expier pogroms et sacrifices ?

Le sacré tu outrages et, pire, rends fangeux
Tous les Olympe que se sont créés les Hommes.
Pour les bafouer, n’es-tu pas, toi aussi, homme ?
Il est fini le temps des Voltaire ombrageux !

Même si tu ne crois aux Dieux, ne crains les diables,
Aujourd’hui, c’est le retour du spirituel ;
Prie et loue un Ciel si tu veux être actuel,
Voile ta face et veilles à l’âme, misérable !

Respecte les pères, imams, rabbins et pasteurs,
Et ne rentre pas si violemment dans les ordres :
En démocratie, Dieu, empêche le désordre,
En théocratie contempteurs et corrupteurs.

Nos extrémismes te feront un cénotaphe,
Et nos terrorismes seront ton Achéron !
Devant l’urne où tes cendres enfin reposeront
Un Dieu criera « A vécu ! » pour tout épitaphe !

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