Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 1 septembre 2011

L'OURS DÉTRÔNÉ ?

Petite fable affable

Compère l’ours est en sa montagne
Un roi fier, simple et surtout heureux :
Personne n’en veut à sa compagne,
Ni à lui-même, pourtant peureux.
Il régne, monarque débonnaire,
Sur un monde où chacun sait rester
À sa place, tant les pensionnaires
Du crû que ceux qui vont infester
La terre ou bien le ciel, quelques heures
Ou pour une bien brève saison.
Jamais de péril en la demeure,
De passion ni de déraison.
Voilà pourtant qu’un beau jour, la marmotte
Vient, lui marmotte dans son patois,
Qu’elle est la seule reine des mottes
Supérieure aux lourdauds matois !
Puis, voilà l’acrobate des cimes,
L’isard, qui lui affirme régner
Sans nul partage, fait rarissime,
Sur ces hauteurs qu’il sait, seul, gagner.
À leur tour, perdrix et gypaète,
Lagopède, buse, aigle et vautour,
Lui interdisent l’accès des crêtes,
Autant que de tous leurs alentours.
Ce roi n’a soudain plus lieu ni place.
Quand vint à son tour le grand tétras,
Il ne pouvait plus rester de glace. 
Et d’autres bêtes le suivent, hélas !
Loup, martre, renard, lynx et hermine
Grand cerf, daim, chevreuil et bouquetin,…
Notre ours en perdit sa bonne mine,
Sa bonhomie et puis son latin.
Mais il se refusait à déchéance.
Il enquêta donc sur ces sursauts
Que ni préavis ni doléance
N’annonçaient. Fallait faire assaut
Aux rétifs ? La chose semblait bête !…
Puis il sut qu’un serpent persiflait,
Et mettait à tous martel en tête.
Il ne lui fit que ce qu’il fallait…
Et l’Ordre ancien revint. Plus de glose !
Comme notre ours, pas d’agitation :
Soignons donc le Mal, en toute chose,
Et non plus ses manifestations !

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