Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 17 septembre 2011

LE CHÂTIMENT DU CHAT QUI MENT

Petite fable affable
Sur une suggestion de Françoise

Un chaton, se lissant le poil et la moustache
Devant son bol de lait de vache,
Admirait son reflet sans trop y répugner.
Il se tenait en haute estime
- Ce qui n’est pas illégitime ! -
Il lui semblait que ses miaulants vagissements
Étaient violents rugissements ;
La terreur qui frappait les souris, ses victimes,
Était respect ; férocité,
Force, griffes et gueule dentée
En faisaient un vrai lion, le plus grand des grands fauves
Devant qui tous ploient ou se sauvent !
Minet se paonnait. À sa morgue on l’sentait :

Le félin, soutenu par un dindon sans âge
Auprès de qui il fut en gages,
Sur les bêtes de cour voulut, un jour, régner.
Dans sa cambrousse, il fit campagne,
Promit des châteaux en Espagne,
Du lait au pis des vaches et puis des niches aux chiens,
Force grains à tous ses soutiens :
Pies, pigeons, pintades,… vivraient toutes en cocagne !
La chasse serait faite aux rats
 Ces envahisseurs ingrats :
La basse-cour, tu l’aimes ou, par Dieu, tu la quittes !
Chez l’oison, dans l’œuf, ce Hittite
Traquera troubles, tares et fiers-à-bras, fouchtra !

Le minou se prit au jeu, pâmant les cocottes :
Du Labeur, des Couvées, de la Cocoricote
Il y aurait, sans barguigner ;
S’il était élu, jusqu’aux meules,
En une journée, une seule,
Les poulets, les canards iraient au pas de l’oie,
Ses ukases seraient des lois
Imposées, sûr, de coups de pattes en coups de gueule.
La peur de lui, bon gré, mal gré,
Son culte, imposé par degrés,
Signifieraient pour les faisans progrès, joies, ordre,…
Ça sera ça ou se faire mordre
Et interdiction, à tous, de le dénigrer !

Le chaton n’a pas su dindonner la volaille
Bien que la pécore ne vaille
Guère, étant prompte à  très vite se résigner !
Le chat faisaient déjà la fête,
Sûr de sortir des urnes en tête
Parce que sa Cour sans cesse le serinait,
Dut voir tous ses espoirs ruinés :
C’est, Grands Dieux, la faute au gêne de la défaite !
Dès lors, le chaton fut chassé,
Effacé, pire : remplacé !
Eh, la basse-cour ne t’aimant pas, tu la quittes !
Le matou, miné, en fut quitte
Pour fuir non sans avoir finassé, menacé,…

Bousculer son peuple est un risque
Même si la politique est art
Où, si on change souvent la face du disque,
Plus d’un jeune loup se croit un vieux renard.

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