Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 7 septembre 2011

HISTOIRE D'EAUX

Cycle pyrénéen
Travail de commande pour Sophie

Des hauts poueys de Bigorre aux prats 
De Béarn et de ces soulanes
Fraîchies en ombrées que ce fat
Froidit, les eaux folles, diaphanes,
Au lent ruissellement des cieux,
Sourdent de tanières de pierres.
Et roulent leur flot audacieux
Dont flotte et blanchit la crinière.
Il file et court de défilés,
Où il pleut du soleil en gouttes,
En vallées par l’ombre avalées,
Où son parcours guide nos routes.

Pleurs, larmes, sanglots ou chant clair,
Notre gave s’accroche aux rocs,
Il lave et lamine les blocs.
Moussant, ses limpides éclairs
Dans un vrai fracas de tonnerre
Chutent tout en se déversant,
Et cascadent sur ce versant
En éclaboussant ciel et terre.


Le gave, ici, tumultueux
Est là tout à son escapade ;
Tortueux et torrentueux,
Il n’est que sauts et cavalcade.
Et le pastou, sous son béret,
Enveloppé de Balaguère,
Patou aux pieds, fixe les crêts
Où s’abreuvent, comme naguère,
Chevaux, brebis, vaches, cabris,…
Mis aux estives près du gave
Où se mirent quelques débris
De nues noyées, effilées, hâves,…

Pleurs, larmes, sanglots ou chant clair,
Notre gave s’accroche aux rocs,
Il lave et lamine les blocs.
Moussant, ses limpides éclairs
Dans un vrai fracas de tonnerre
Chutent tout en se déversant,
Et cascadent sur ce versant
En éclaboussant ciel et terre.


Rapide à fuir les sommets,
Le gave garde des montagnes
Cet accent rugueux qu’il transmet
Jusqu’aux terres de cocagne, 
De bastides, landes et bois.
Il marie l’Adour ou la Save
Que la mer ou Garonne boit
Tant les pluies, là-bas, le délavent.
C’est un peu des pays d’amont,
Qu’il emporte en son fil, toujours,
Des vaux perdus jusqu’au piémont
Où sa course se fait séjour.

Pleurs, larmes, sanglots ou chant clair,
Notre gave s’accroche aux rocs,
Il lave et lamine les blocs.
Moussant, ses limpides éclairs
Dans un vrai fracas de tonnerre
Chutent tout en se déversant,
Et cascadent sur ce versant
En éclaboussant ciel et terre.

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