Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 21 septembre 2011

PROPOS À L'EAU… DE ROSSE

Allô ?!… Allez, je me jette à l’eau douce et liquide du lac du même nom - l’humide lac d’Oo - même s’il est, non loin, des Lacq gazeux, pour vous parler vaguement de l’eau. Grande et dure, cette voyelle (féminin de voyou quand elle est lourde et forte) ouverte ou jaune est noyée, par la grâce du barbu ventripotent et imbibé qui fait le sec et le mouillé, dans un alphabet brumeux entre la voracité des haines et l’humilité des pets. Parfois, elle flotte au gré de ces rivières où elle a cours ou bien sur nos têtes haut-de-formées, auréolées de parapluies. Eau de source goûteuse, plate ou gazeuse, quoique des plus courantes, elle reste toujours une eau-de-vie quand elle préfère les fiasques aux flaques.
      Bien que l’étang change, elle reste potable quand elle n’est pas aussi salée que que la note d’un hôtelier de la plus belle eau ou d’un hôpital qui refuse de mettre de l’eau dans son vin vénéneux. Certes, l’eau aime autant à stagnerqu’à chuter d’une nappe ondoyante où les étoiles sombrent quand elle ne sourd pas à l’aveugle de la poche marsupiale de la muette Gaïa d’Homère, souveraine souterraine. Mais la bonne conduite de cette glace échaudée qui a toujours ses vapeurs, fait que cette bénite éclaboussure des Cieux, d’un jet ou d’un ruissellement, s’use à nous servir, mère, blanche ou seconde, pour la vaisselle ou la toilette, selon qu’elle nous vienne de Javel ou de Cologne. Aussi la voit-on gicler, en suant sang et eau s’il le faut, des châteaux qu’on lui dresse haut au dessous de nos ponts Mirabeau, sans nous faire de scène. Elle passe aussi auprès des bordels de Bordeaux au gré de romans-fleuves ou des rus qui déversent leurs flots et leurs effluves à Waterloo station.
      Mais ce milieu qui est, comme les pianos, aqueux s’avère parfois pluriel : les eaux peuvent se faire hautes et nous mettre l’eau à la bouche quand on les perd ou qu’un navire vogue sur leur onde modulée, à moins que, victime de quelque coup d’épée, celles-ci ne naufragent celui-ci. Faisant eau de toutes parts, il finira entre deux eaux puis dans leurs tréfonds sans fond même quand elles sont basses. Et là, oc, point d’oeufs dans l’eau, de « eh », de « oh » : quoi qu’il en soit et en flux - voire reflue - les chats, surtout ceux qui en ont marre des cascades, n’aimeront jamais plonger parce dans l’eau, minet râle !

Illustration : Élisa Satgé, 2016

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