AVE MARIA LOURDAIS (Car l'eau de là est idéale pour l'Ave Maria !)

Cycle pyrénéen
Sur « La prière » de F. Jammes (1868-1938) & G. Brassens (1921-1981)

Par l’enfant sacrifié que sa mèr’ porte en terre

Alors que des gosses jouent partout sur la Terre

Et par l’âme amère de qui ne sait comment

Offrir à ses enfants un meilleur logement,

Par qui ne peut bosser ni manger décemment,

Je vous salue, Marie.

Pour le gogo et l’éploré qui chez moi entre,

Pour le chéquier qu’il va déplumer dans mon antre

Et pour les conneries qu’il m’achète sans ciller,

Pour Ton Fiston qui, au Temple, nous humiliait,

Pour sa Sainte Église qui m’a fait son allié,

Je te salue, Marie.

Par l’enfant esclave dans un pays sans loi,

Celui à qui la guerre donne son aloi,

Insensible à l’horreur, condamné à la haine

Et qui vous narre ses crimes sans mal ni peine,

Par celui qui parla et qui porte des chaînes,

Je vous salue, Marie.

Pour ces désespérés qui te prient à la ronde

Et que je soulage sans que le ritou ne gronde,

Pour qui veut un cierge, pour qui veut un étain,

Pour l’effigie fluo’ brillant soir et matin,

Et pour la boule qui te neige sur le teint,

Je te salue, Marie.

Pour mes vacances à Tahiti, en Laponie,…

Par le fille violée que pour ça on punit,

Pour ces pèlerins qui se feront pigeonner,

Par la mère qui perd encore son nouveau-né

Et pour l’hémorragie de tant d’porte-monnaie,

ON VOUS SALUE, MARIE !