Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 5 mars 2011

LA LOI DE LA NATURE

« L’Univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger »
Voltaire (1694-1778)

Petite fable affable

Et les Hommes prirent du poil de la bête,
S’émancipant de toute règle et des lois.
Dieu avait tourné la tête,
Absorbé qu’Il était par son noble emploi…
Ce sombre jour de l’Été,
Ils reprennent, mors aux dents, leur liberté
Se sautant sur le poil, se volant dans les plumes,
Se font la gueule ou la peau ;
Plus de couple, de fratrie ni de troupeau :
Sans répit ni repos, l’autre et l’un s’allument.

On se tire dans les pattes, libre et seul :
On se bouffe le museau - chacun sa gueule ! -
Et cela jusqu’au linceul.
On sale le gosse, on dévore l’aïeule :
Si tu as bonne denture,
Tout te fera bonne chère ou nourriture !
On a bon bec pour flouer ;
En ce monde, tout rapport est violence
Ou, au mieux, virulence :
On se prend le bec pour mieux se le clouer.
Tout n’est que calcul, tout fait profit et presse
De sangsues. Tout humain qui a bien compris
Dans le sang, sue, paresse,…
Proie ou mépris, tout ici a un prix.
Tous ont acquis liberté,
Les forts, qui font la loi, ont l’égalité.
Dans ce monde fait d’errances,
Guerre ouverte ou larvée, on claque du bec
Comme la Fraternité. On n’est plus “avec”
Mais “contre” alors que règne l’indifférence.

Seuls s’en sortent fourbes et pattes-pelues :
Rien n’a de valeur et personne n’a d’âme.
 Gare aux marchés conclus !
On est sur ses gardes. La vie n’est qu’un drame.
Dieu, enfin se réveille.
Pris à rebrousse-poil, Il veut - et y veille -
 Qu’ici-bas soient rétablis
Son autorité, ses us et ses coutumes ;
Punit, sans amertume,
Puis Lois protégeant le faible, Il établit.

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