Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 25 mai 2011

AU FIL DE L'ÉPAIS

D'après Greg (1931-1999)
      Gascon jamais à court d’une déraison, je ne suis pas un nain gras et veux sonner, en gros, le glas du bide et le tocsin des toxines. Fort de cela, je ne me dégonflerai pas. Et si les enfants se gaussent, point de delirium tremens chez qui, comme votre serviteur, surveille sa ligne de flottaison sans peur ni reproche. Ah les graisses, allegro !
   Étant de l’espèce épaisse, sans forcir le trait, je m’aigris si je maigris. Aussi, depuis que je suis lardon, je suis enveloppé, étoffé, comme peu savent l’être. Comme j’aime à poéter plus haut que mon Q.I., peut-être est-ce de l’étoffe de ces gens de lettres qu’on vexe et dont certains, aussi cons que caves en la matière (grasse ?), ne sont guère épais même en caractères gras. Même si on me prétend adipeux, je glose beaucoup comme tous ceux qui sont bien en chaire : bouffon bouffi, plus large d’esprit que de corps, je me veux penseur pansu des champs, obèse en ville, bedonnant donnant, en gros comme en détail mais ne suis pas à ventre !
   Plein de soupe et de soupirs, jouant l’énorme de référence sans arrondir les Angles - qui sont plutôt obtus ! - ni les Saxons, même si la rime ne paie pas, je me complais à me prétendre lourd de sens et homme carré dans un corps rond. Cela en dit long sur l’enflure de ma tête ? Non, l’humour n’est-il pas enfant de poème ! Oui, la masse du massif patapouffe de rires à la pelletée. Ami potelé de la beauté ou esthète de lard, je fais toujours, et en tout, amplement le poids mais m’en balance, gonflé d’exubérance et de tout ce qui s’en suif. Certes, depuis l’enfance amasseur d’embonpoint, je suis un boulot bosseur : dévoué à ma chère, je travaille - balle au nez ! - à finir maître… de circonférence. Certes, en replet qui plaît, tout en plis mais sans replis s’il vous plaît, je ne mourrai pas en rondeur de sainteté mais, au poids où j’en suis, point d’âcreté : zélateur de la Grèce antique, comme tout cas lourd, je continuerai à en faire des tonnes !
   Aussi, poussah, ne me lardez pas de critiques car moi seul me donne le droit de rire gras de mon bidon monastique : qu’on ne s’y trompe, s’il ventripote tout ce qu’il touche, l’esprit du corpulent est prompt. Car, en faim, je le concède je suis, grosso modo, un rondelet qui, malgré la rondeur de ses manières, voit la vie en rosse - c’est un bedon de la nature ! - et me sais, par avance, le bide de la soirée plutôt que son clou : même si la ficelle est grosse, la pique de la barrique pourrait faire barrir. Alors cessez donc de me gonfler : je n’en ai pas besoin ! En rien, moi, le barde bardé, je ne serai un ventru, bande d’enflés… car vous êtes plus pesants que moi malgré votre petit pois !

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