« Ah, si j’étais toi,… ! »
Si tu étais moi,
Comme tu le pleures !
Pour une seule heure,
Vivre un autre je,
“Pour voir” ou “par jeu”,
Un peu…
Toi, qui tant envies
Ce qui fait ma vie
Tu verrais l’envers
Des mots et des vers,
Que rien ne se gagne
Sans peine et sans hargne,
Au sein de nuits d’insomnies,
Sommes de deuils, de dénis,…
Marche un peu dans mes pas !
Prends ta plume, Papa,
Entends ceux qui tiquent
Et vois les critiques…
Marche un peu dans mes pas…
Pas à pas…
Ils vont, dénigrant,
Tous ces pieds trop grands
Sur lesquels ta rime
Vit, vibre et s’arrime ;
Te parlent de “mode”,
De “style” et de “codes”,
Pas d’ode…
Marcher sur tes pieds,
Faire des papiers,
Pour Juger, toiser,
Jauger, dégoiser,
C’est leur raison d’être
À ces “gens de lettres”
Qui se plaisent à glapir,
Entre silence et soupirs.
Marche un peu dans mes pas…
Ne renonces pas !
Retrouves ta fougue
Et fuis fats et fugue !
Marche un peu dans mes pas…
Pas à pas…
Si les Trissotin
De ce temps sans tain
Tancent, apostrophent
Tes stances, tes strophes,
Laisses faire et dire…
Ils méritent le rire
Plus qu’ire…
L’important : l’écrit !
L’importun : le cri !
Sois chanteur d’évents
Enchanteur de vent ;
Oublies-la leur morgue !
Ne sors pas les orgues
Car le silence injurie
Mieux que fureur et furie !
Marche un peu dans mes pas…
Jusqu'à ton trépas,
Scies ta cage, enrage,
Noircis-en des page,…
Marche un peu dans mes pas…
Pas à pas !
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