Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 9 mai 2011

IL Y EUT…

Il y eut des harpies qui pouvaient, de dépit,
Me changer en charpie - si ce n’était bien pis -
Deux bras qui tenaillent pour dix doigts qui cisaillent.
Oui, quémandeur de cens et frondeur à dessein,
De la candeur des sens à la rondeur des seins,
Hier, je m’encanaillais avec cette gueusaille !

Il y eut le vermeil de sommeils sans éveil,
Des réveils sans pareils à des ors sans soleil,
Avant que je ne jettes à tes flammes mon âme.
J’ai fini d’effeuiller ces filles à farfouiller
Et cessé d’effleurer ces cailles à courailler
Mieux, je les rejettes dans l’oubli et ses flammes.

 Il y eut des des houris aux voiles d’organdi,
Des été défleuris, des hivers reverdis,
Avant que ma vie n’aille, en nos tendres épousailles,
De l’ambré de ton cœur aux ombrés de ton corps
Bien cambré, dans le choeur pénombré des encor’
Que, grisé, j’orpaille, loin de toute grisaille.

J’ai du tant arpenter, fier, entier, indiscret,
Avant de serpenter par tes sentiers secrets,
 Me couler en ta couche, me dorer à ta fièvre,
Depuis que vint ta chute, après tant de vains chuts,
L’opaline lutte que décline mon luth
De l’ourlet de la bouche à l’orée de tes lèvres.

Il y eut des cieux furieux et des bruits de pluie
Qui, spécieux, impérieux, ont détruit ce qui luit,
Avant que je n’aille, en nos douces retrouvailles,
Avilir ma raison, oui, sans plainte et sans prix,
Abolir tes saisons, oc, sans crainte et sans cris,
Quand ton corps tressaille, quand ton âme défaille…

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