Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 15 mai 2011

LE FAUNE & FLORE

Cycle historique


La glace claque et dans une flaque s’écroule.
Vois : le tonnerre du torrent libéré roule !
Le Printemps, par saccades, en cascade, renaît
Avec des chandelles luisantes au bout du nez.

« Plein de vagues et lames qui me divaguent à l’âme,
Empli de ces tourments un rien confidentiels,
 Je me suis éveillé tout en flamme… et sans femme.
Le satin des nues essuyait la soie du ciel.
Quand les sens bourdonnent, l’indécence bourgeonne
Chez le vieux sage comme chez le béjaune.
Énivrée des relents de cette nuit cuivrée,
Dame Nature ouvrait la marche vers le vrai :
Au couvent, les veuves se rengorgent, en corsage ;
La sève se gorge d’envie sous la rosée
Et le gazon vibre de vie à l’arrosée ;
Les vierges vivent, dans leurs de rêves encore sages.

Mais les filles amères, les belles de bals bichent :
Oui, j’ai les pieds patauds, le front peu engageant,
Des façons un peu brusques, et puis… cette barbiche !
 Or, il en est pour qui on est plus indulgent
Et qui, avouons-le, sont aussi laids que Lune !
Je fredonne « Padam » mais j’en ai pourtant une ;
Aussi humains désirs il me faut pacifier :
Différences, apparence, il n’faut pas s’y fier !
Les fielleuses, la fiole en fard, font leur sucrée
Comme des pécores ; les grues et les ribaudes
Mielleuses ou perfides - Faut toujours qu’ça clabaude ! -
Lucioles aux yeux, voyant mes traits viennent à sacrer.

Défait, je m’en fus en forêt, com' garçonnet
Piteux, espérant les premières primevères,
Faute de larronner la faune à braconner.
C’est alors que je vis, sous la croix du calvaire,
Là, une fleur offerte à ces vents qui mordillent.
 Je m’approche… Miracle ! Elle s’incarne… en fille,
Flouée de son fichu par des souffles essoufflés.
Tendre, je la cueillis,… les braies tout boursouflées…
Certes, je l’ignorai si frêle,… à peine éclose.
Je ne conte pas là de fable !… Sur ma foi !
Mais comment le savoir ?… C’n’est plus comme autrefois :
Elles ont de ces parfums, des couleurs, de ces choses,…

Oui, Monsieur le Juge, c’est ce qui arriva
Et non pas tout ce que cette Ève vous bava…
En passant, à l’odieux de vos cellules austères
J’aimes mieux celui, Ô Dieu, de mon monastère ! »

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