D’après « Sarah » de et par G. Moustaki
La femme qui est dans mon lit
A eu trente ans
S’enfuit le temps
Sur son visage
Comme en présage
Une ombre passe
Voile fugace
Ses yeux grisés
Ces ciels mouillés
Un peu blasés
Sont irisés
Mais ses baisers
Tout embraisés
Qui m’ensorcellent
L’Amour recèle
La femme qui dort en mon lit
A eu trente ans
Y’a peu de temps
Son corps d’albâtre
Ardent comme âtre
Est d’opaline
Aux nuits câlines
Ses seins racés
Sans se forcer
Sav’ réclamer
À être aimés
Sa fleur si douce
Aux heures rousses
S’épanouie
M’offre ses fruits
La femme blottie dans mon lit
A oui trente ans
Et pour longtemps
Et à cet âge
Et sans partage
Elle est plus belle
Que Toi Cybèle
Qu’au jour béni
Où elle conquit
Mon coeur proscrit
D’amour meurtri
Et c’est son coeur
Et c’est ses pleurs
Qui m’ont grandi
A l’infini
La femme qui est dans ma vie
A ses trente ans
J’en suis content
Car pour toujours
Elle est mes jours
Elle est mes nuits
Mes insomnies
Tout mon passé
Est effacé
Mon devenir
Son avenir
Elle est la foi
Que je conçois
La seul’ teneur
De mon bonheur
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