Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 29 novembre 2023

HAÏKU DE LIANE

La seule chose qu’il me plaît de gâcher, c’est le plâtre !

JUSTICE POUR LA BASSE-COUR

Petite fable affable

Au temps où les fossés rigolaient, dégouttaient
Des toits, en basse-cour, Thémis fut dégoûtée.

On voulut élire un nouveau coq à la ferme
Et c’est un paon qu’on désigna à terme
Dédaignant, pour une fois, la tradition
Et coupant court à bien des ambitions
Chez les volailles du lieu, même, chez la buse
Qui dans l’affaire s’était mêlée par ruse.

Alors que le ciel, débondé de ses humeurs
Naturelles, battait froid la cour, la rumeur
Courut qu’il fallait, au plus tôt, solder les comptes 
D’une campagne dont nul alors n’avait honte.

L’oie écœurée d’avoir été très vite écartée,
Dénonça le dindon pour harceleur patenté
Sur des présomptions comme faisait naguère
La plèbe poulaillère en condamnant ce hère.

« Ce n’est là, ma foi, que la Justice ! clama l’oie

- Justice ou vengeance ? » Lui dit-on à bon droit

Elle continue de se revancher, s’en grise :
Son arme seront les populaires assisses.
Elle s’en prend, par la suite à quelque faisan
Qui frappa sa mie, hélas, disputesfaisant.
Mais la rumeur ici, d’où un tollé dans la foule
Fut étayée par une plainte de la poule.

« Je ne demande qu’application du droit !

- Rendre la Justice n’est-ce qu’appliquer des lois ? »
Répliqua lors Thémis à cette sans-vergogne
Qui, las, ne voulait pas en rester là, carogne.

lundi 27 novembre 2023

HAÏKU PAIX

L’Homme est le pire prédateur de cette proie qu’il appelle « humain ».

PETITE MONNAIE ?

D’après une photo de Marc-Yvan Custeau, 11 septembre 2023 

Un sou de cuivre doux ça ne vaut pas le coût !
Même pas charité, oui, c’st tout juste aumône,
Que cette obole, qu’à ce ciel d’or, l’aube coud.

Est-ce un sequin rougi du divin économe
Que cette ferraille roussie, toute nimbée
De nues pudiques qui, hélas à la voir, béent ?

Ce billon fait les poches, car telle est sa geste,
À la brume épaisse qui régnait jusque-là.
En la trempant, elle en fera, là, sans bla-bla,
Un maravédis, et non plus un rond modeste.

Et oui, cette pièce de cuivre que voilà,
Sera doublon à l’heure où le jeu se fait preste ;
Ce  petit liard bruni, cette offrande céleste,
Donne tout son prix à ce petit matin là…



samedi 25 novembre 2023

HAÏKU’ARTILAGINEUX

Étrangement, quand on vous dit « Arrête ! » c’est qu’il y a… un os !

LA PAROLE EST À LA DÉFENSE

Petite fable affable

Dans la savane, Dame !, avec cette matriarche
C’était, de jour et de nuit : « En avant, marche ! »
Parce que chat timide fait souris effrontée,
Elle n’était pas commode à affronter :
Elle commandait, ne passant peccadille
Ni faute même à ses cheffes d’escadrilles.

Et surtout, point de remarque à son endroit :
Le moindre mot était une insulte avec droit
De punir ;  le moindre regard une offense.
Elle terrorisait bien plus que l’enfance.
Pourtant cette peau de vache n’était pas
Un pot de colle, sauf pour marcher au pas.

Était-ce de la bonté ? Un simulacre ?
Une parodie de justice un peu pouacre ?
Elle condamnait bien souvent volontiers
Le matin les sentiments de la veille, châtiait
Qui lui en remontrait ou doutait sans gêne,
Jugeant sur ce qu’elle voyait - même à peine - 
 De ce qu’elle ne pouvait voir, hélas.
Mais elle était plus titanesque qu’Atlas…

C’était là sa tyrannie dérisoire
Car elle avait des valeurs pas illusoires.
Cette calamité enseignait, bonheur !,
Qu’ « il vaut peu celui qui monnaye son honneur »,
Que « l’égalité est vertu non vice »,
Que « l’honneur de servir est le prix du service »
Car « les faveurs nourrissent moins l’ambition
Que de vaines et de sottes prétentions »,…

Comme quoi, on peut trouver de la Sagesse
Même dans des gouvernements sans largesses !

jeudi 23 novembre 2023

HAÏKU DROIT

À propos de mes penchants et autres inclinaisons, je reste droit dans mes bottes.

CHEMINONS, MON MINON !

D'après un photo d Marc-Yvan Custeau, 22 octobre 2023

 

Il est un chemin droit qui mène à mes lointains ; 
La brume y est blanche et noires les frondaisons, 
Étreignant murs de planches et toits nus des maisons… 
Un sentier étroit pour un horizon sans tain.

À ce ciel gris et froid, le jour se fait beau teint,
Le matin calanche ou se fait une raison.
Le matin clanche, dans la rosée de saison,
Le long du chemin droit qui mène à mes lointains,

Sur ce chemin herbeux, qu’elle est douce l’errance,
Loin de ces gens verbeux et de leur vaine outrance,
Ici des moments naissent dans l’instant qui meurt.

Sur ce chemin bourbeux ne vit que le silence
Au sein de champs tourbeux, encore en somnolence.
Le temps paresse, sans que ça fasse rumeurs…




mercredi 22 novembre 2023

HAÏKU DE MOTS

Pour la plèbe, l’objet est un sujet intéressant…
Pour son maître, l’inverse n’est pas toujours vrai.

mardi 21 novembre 2023

HAÏKU DE COLLE, HÈRE !

Les plus grosses colères sont celles que, sans fin, on nourrit.

LE CAFARD SANS FARD

Petite fable affable

En un vieux monde ambieux et en des temps odieux,
Où régnait la crainte, non le respect de Dieu,
Le peuple de l’herbe et du gazon fit justice
Au très saint nom des Cieux
Un clair jour de solstice.

Concitoyen du même champ, un cafard morne
Avait, de toute évidence, passé les bornes
De la norme et, pis, de la bienséance. Erreur
Qui lui valut écorne
Et pour laquelle on meurt.
 
Pas question de faire hiberner, non, cette affaire.
En troupeau pressé, n’ayant sans doute rien à faire,
La foule affolée se rendit au tribunal.
Sans la peur contrefaire
Causa l’anormal :

« Je suis un survivant hélas. De cette espèce,
Entendement léger et peau des plus épaisses,
À qui l’on reproche d’avoir croqué dans le fruit
Défendu. Pas cette pomme dont on fait grand bruit ;
C’est une œuvre de chair qu’aux vers nus j’abandonne.
Mais plutôt le produit né des branches godonnes
Du vieil arbre de la connaissance : l’esprit.
Il a plus de saveur donc un tout autre prix.
J’ai voulu goûter un peu à cette science
Qui défie, ma foi en effet, l’Omniscience
Céleste au terrible et obscur bon vouloir,
Et qui affaiblit aussi cette omnipotence
Des nues qui nous offre désespoir et mouroirs.
Cela me vaudra le fagot ou la potence.
Qu’importe. Je n’ai fait là que tout mon devoir :

C’est toujours pour l’autre, non pour soi, qu’on ose,
Au péril de sa vie, changer l’ordre des choses… »

dimanche 19 novembre 2023

HAÏKU DE CHAUD

Si le marbre jadis fit Rome, l’arbre aujourd’hui fait l’Homme.

NOS LOINTAINS JEUDIS

 Sur des photos jaunies qui, las, s’entassent
Au carrousel de nos bons temps fanés
Et passent et repassent, surannés,
Des jours presque oubliés de guerres lasses
Entre des régiments de garnements
Vagabonds de terrains vagues - et comment ! -
Faisant en choeur l’école buissonnière,
Gueulant chansons d’échanson dans l’ornière,…

C’était l’époque des saute-moutons, 
Des sonnettes tirées de mauvais ton,
Des portes toquées fuies à la va-vite,
Balançoires et billes, des « Vit’-vite ! »,…

Au manège de jadis et d’autrefois,
Sans que sur eux, jamais, on se retourne,
Des galopades de galopins tournent
Au fil de jours presque effacés, ma foi.
Sur le sentier des écoliers en quête
De la clé de champs, bride sur le cou
Et cheveux fous, on partait à la conquête
Des sentiers pas battus donnant des coups
Aux vents dominants, leur offrant beaucoup
De courses folles et de cris de sauvages,…
Jeux d’enfant errants dans un tout autre âge,
Aujourd’hui, passant du passé, dépassé,

Je retourne à ces lointains jeudis, lassé…
Promeneur sans après, je leur fait fête
Refusant de votre enfance la défaite.

samedi 18 novembre 2023

HAÏKU À FAIRE

Il ne faut pas confondre le milieu des Affaires et les affaires du Milieu.
Mais il serait bon que le premier ne se comporte comme pas comme le second et que le deuxième ne considère pas qu’il fait, ni plus ni moins, comme le premier.

vendredi 17 novembre 2023

HAÏKU DE PIED

Je deviens vite boîteux quand je sens qu’on me fait marcher.

ADRESSE vs PARESSE

Petite fable affable

« Que ne suis-je, ma mère, un hors-la-loi
Au règne de ce code de la Jungle
Et quel, ma foi, est l’aloi de sa loi ? »
Se disait en se rongeant  les ongles
Un paresseux, bête de sommes du lieu,
En voyant venir à lui, insidieux,
L’anaconda gourmand. « La fin s’approche !
Pensa-t-il. Adieu la vie et les proches. »

Notre serpent sait l’affaire déjà
En l’estomac vu la lenteur du presque
Singe : il est si vif, ce griffu goujat,
Que lichen lui pousse aux poils. Pittoresque !

Cela manque de surprise et de sel,
De fureur et de bruits, coups torses et axels,
Car c’est un roublard que l’aisé rebute.
Oui, il aime à vaincre de haute lutte.

Si sa faim canine, ses repues
Sans fin, las, son cœur et son corps occupent.
Il adore y joindre, à cela rompu,
La rouerie. La chose le préoccupe :
Point besoin de piperie pour manger
Et pas l’ombre d’un risque ou d’un danger.
« C’est trop facile pour m’être agréable
Fait-il, de te mettre ainsi à ma table ! »

Avec les mots et l’âme d’un ami, 
Sa proie qui ne fuit pas lui lance : « Invite
Alors à ton festin celle qui a mis
Sa patte derrière toi. Mais fais vite !

- Le coup de la panthère dans le dos ?!
Pourquoi pas fourmis rouges en commando ?
Quand on veut ruser avec moi, on innove,
Crée, enfume, invente,… pauvre guimauve ! »
Fait-il comme on gourmande un enfant, 
Tout œil sur l’appétissante pelisse
Sans voir que griffe et croc vont, et à blanc,
Le saigner bientôt. Car, subtil délice,
Fauve il y avait. Et mort il y eut
Non sornettes par billevesées mues.

Il en est ainsi des menteurs qui pensent
Que, comme eux, toujours aux dépens d’autrui
Pour se remplir l’escarcelle ou la panse,
Chacun git, dit et vit sans plus de bruit :
Trompeur trompe surtout soi. Sans nuance.

mercredi 15 novembre 2023

HAÏKU DU SORT

Que tu gagnes ou que tu perdes on te montrera toujours au doigt !

ACTION DE GRÂCE

Éternel mourant,
Enserré de ces ténèbres profondes
Qui noient ces vieux puits sans fond et sans onde,
Et sans fin souffrant,
Au jour qui vient et qui va, je rends grâce
Aux Dieux, quels et où qu’ils soient, à voix lasse,
D’avoir tant trempé
Mon âme trompée.

Ils l’ont faite airain,
Ne ployant ne pliant dans les tempêtes
Qui, jour après jour, partout, se répètent.
Effrontée un brin
Elle n’a mie gémi ni pleuré aux routes
D’une existence faite de déroutes,
De vapeurs, de peurs,
De pleurs et torpeur…

Merci aux cieux :
Meurtrie, quand en moi,  l’espoir se débande,
Et toujours ferme aux maux qui s’y répandent,
Souvent plus qu’odieux,
Elle oscille encore entre ire et rire,
Ne craignant ni la cruauté… ni pire
Face aux coups du sort
Aux mors de la Mort.

lundi 13 novembre 2023

HAÏKU CONTRAIRE ?

Un désir qu’on envie se baptise « caprice »
Quand une envie satisfaite n’est que « justice » !

DEPUIS, CHASLES ATTEND…

Petite fable affable sur une histoire vraie*…

Ah, les belles saveurs du savoir !… Les lumières
De l’intelligence qui font fuir de l’esprit
Tout obscurantisme et l’indigence première
De nos cervelles. Cela, oui, n’a pas de prix !

C’est ce que disait à tout propos Monsieur Chasles**.
Le Grand Chasles, le brillant mathématicien
Et le plus respecté des Académiciens
En un temps où sa science était le grand châle
De toute connaissance née hors les Anciens.

Or, cette pointure, ce cador fut la dupe
D’un vil escogriffe*** sachant son fol amour
Pour les archives autographes de récupe.
Il lui en eut, de grands savants toujours :
Cassini, Galilée, Huygens,… et beaucoup d’autres.
Tous, sans que ça ne le choque, écrites en français
Baragouiné mais sont sait, bande d’apôtres,
Qu'une langue évolue. Soyons des gens sensés !

Le matheux voulait révolutionner l’histoire
De sa discipline. Ce fait était notoire !
Faut-il plus pour que le faisan sorte du bois ?

Le carambouilleur fit payer cher ses services :
Faire un vrai faux, même le plus grossier qui soit,
Et chaque jour, n’est pas affaire de novice
Si l’on veut tranquillement péter dans la soie.

Un matin, l’écornifleur vendit quelques lettres
Prouvant que leur Newton**** pilla notre bon Blaise***** ;
Les Anglais nous étaient lors les pires des êtres.

La gravitation est donc invention française !
Clama-t-il à l’Académie, ses documents
En main. Cela fit grand bruit et gros malaise.
Y compris, on le dit, diplomatiquement.

L’escroquerie éventée, le roi des sciences
Qui s’est mêlé de ce qu'il ne connaissait point,
Humilié, moqué, la mauvaise conscience
En sautoir, se retira loin de tout témoin.

Les méfaits rapportés sans fard ici nous prouvent
S’il fallait qu’une moralité on y trouve
Que la naïveté et la stupidité
N’épargnent pas qui les mêle de vanité…


* Relatée par Marc Bloch dans  Apologie pour l'histoire ; ** Michel Chasles (1793- 1880), auteur d’une fameuse relation qui n’est point celle-ci ; *** Denis Vrain-Lucas (1816-1881), faussaire pourtant connu & reconnu comme tel ; **** Isaac Newton (1643-1727) ; ***** Blaise Pascal (1623-1662)

dimanche 12 novembre 2023

samedi 11 novembre 2023

HAÏKU DES TRONCS

Les faux-culs vous font trop souvent de vraies m…

LES EAUX BRISÉES

J’ai soif de songes, de trêve et de rêves
Mais l’ennui déborde de mon lit.
Rien ne vient pour abreuver ma nuit,
Pour m’inonder d’une apaisante sève…
Mais ça tangue dès qu'on quitte la grève.

Et je sombre hélas dans la veille et ses bras…
J’ai beau m’immerger dans les flots des draps
Déjà froissés, je bois l’amère tasse
De l’insomnie alors que le temps passe
En sachant bien qu’il me submergera,
Voiles claquées et coque percée au ras…

Vers les plus noires abysses halé,
Je me noie dans la crue des couvertures,
Submergé, les sens hors toute mâture…
Je ne me lasse de me voir couler…
Non, dormir n’est pas se laisser-aller !

jeudi 9 novembre 2023

DIT SUR L’HAÏKU

Dans une discussion, ceux qui volent bas devraient plus vite s’écraser.

LA MAUVAISE IDÉE

Petite fable affable

Noir et sec comme quelque pendu d’été,
Un Grand Shah régnait. Être impitoyable.
Chacun à ses vœux était donc ployable
Et docile à ses firmans, fort flatté
D’aventure, d’un tout peu lui complaire.
Haïssant impéritie, incurie,
Méprisant l’à-peu-près et l’aporie,
Il exigeait la gestion exemplaire
De toutes ses régions. Sans plus de cri.

Il visita une petite province
Reclamant subsides pour sa survie.
Elle versait l’impôt du sang, peu mince ;
C’était hélas les tailles, les préavis
Et les gabelles du temps pour ce Prince.

Le vieux satrape du lieu, sans passion,
Le reçut comme il seyait - avec faste ! -
Tout en componction, jà en contrition,
Prêt à aller où la mort, iconoclaste,
L’appellerait mais, en vrai, peu pressé
De répondre si tôt à son invite.
Parangon de sagesse, héros du passé,
Il espérait monnayer au plus vite
De beaux partis pour des enfants pressés
Avec cette venue protocolaire.

Il demanda donc à son secrétaire,
Jeune clerc de très haute qualité,
De dire à quel train allait cette terre.
Noir et sec comme quelque pendu d’été,
Il saoula de chiffres, gava de faits
Le monarque occupé, lors, à se taire.

Ses mots ressemblaient aux grains d’un sabḥa
 Qu’un croyant ânonne au pied d’un calvaire,
Avec respect, dos courbé et front bas.

Cela plut à l’empereur si sévère :
Il déchut le gouverneur angoissé,
Promut, par ce mot, le contremaître : 
« De valets, on peut, on doit, se passer 
Quand on agit sous les yeux de son Maître ! »

mardi 7 novembre 2023

HAÏKU’DE DE LA (DÉ)ROUTE

En France, pour arrondir les angles, on met des ronds-points à chaque coin de rue.

DÉJÀ LÀ ?!

D'après une photo d Marc-Yvan Custeau, 25 octobre 2023

D’un grand coup de vent frais, Maître Automne
Poussa la barrière des saisons
Et bouscula le frêle enclos atone
D’un été trop sûr de ses raisons.

Le soudain roussi des frondaisons
Est, pour la plaine qui s’en étonne,
Le signal que viendront la floraison
Des frimas, des reliefs monotones,…

Demain, la neige qui capitonne
Les prés, capuchonne les maisons,
Dévorera le monde, gloutonne.

Viendra le temps de tristes oraisons
Puis de ces jours qui pèsent des tonnes
Avec Noël pour seule irraison.



lundi 6 novembre 2023

dimanche 5 novembre 2023

HAÏKU INTEMPOREL

« Après la pluie le beau temps ! », dit-on, pourtant avec le soleil vient l’ombre !

AU PLAISIR DE THANATOS

Petite fable affable

La Mort avait rendu son arrêt : c’est perpète !
Ça ne se discute ni ne se casse. C’est bête !
C’était une joie d’œuvrer avec les va-nu-pieds,
De traiter avec les gueux, les traîne-misères,
Pouilleux et pleure-pains, miteux et sans-le-sou,…

« Ici, je remercie ce temps peuplé de hères
Qui m’offre, à moi, un bel avenir d’août à août ;
Moi qui ne leur donne aucun demain dans ce monde.
Pourquoi donc ?… Parce que j’aime les indigents ?
Pas plus que les autres !… C’est vous qui êtes immondes :
Si ma faux siffle avant de trancher si souvent
C’est qu’on choie plus les morts, hélas, que les vivants ! »

vendredi 3 novembre 2023

PETIT HAÏKU EN PASSANT

La faim tue tous les « mais » quand on l’assassine de mets.

À MON ÉTERNELLE

Mon Coeur, ma Mie,
Frêle aquarelle,
Tu me permets
Des mots faits mets
Mis en javelles,
En ritournelles 
Juste pour nous,
Juste entre nous :

"Ma gente belle,
Ambre et cannelle" ;
"Ma douce vie
Si naturelle",
"Ma folle envie
Toujours nouvelle",
"Toi mon printemps
Et mes 20 ans",
"Ma tourterelle",…

Loin de ces « demoiselles »
Pucelles plurielles
Si peu spirituelles,
Ces fausses citadelles
Qu’on trouve en ribambelle
Au pavés des ruelles…

Mon Coeur, ma Mie,
Jamais cruelle,
 Tu me permets
Ces mots faits mets
En rien ficelles
Ni bagatelle,
Juste pour nous,
Juste entre nous :

"Mon irréelle",
"Ma colombelle",
"Mon doux plaisir
À la charnelle", 
"Mon seul désir",
"Joie sans jumelle",
"Mon seul amour",
"Mon seul toujours
À la chandelle",…

Loin de ces « demoiselles »
Si peu spirituelles, 
Ces fausses citadelles
Pucelles plurielles
Qu’on trouve en ribambelle
Lovées, las, en ruelles

mercredi 1 novembre 2023

PETIT HAÏKU TRANQUILLE

La Vertu ne fait pas plus prospère que la Vanité ne vit pépère.

QUOI, T’AS PAS LE SENS DE L’HUMOUR ?!

Petite fable affable

Grand, fort et surtout fier, pouvant flanquer la frousse,
Monseigneur kangourou est comique en sa brousse.
Un gausseur, un railleur… : oui, bref un EM-MER-DEUR !
Trait, ironie, sarcasme,… À tout va, il brocarde,
Raille et pique, sans fin, qui survit sous ses hardes
Ou qui va brodé d’or. Et ce gros baroudeur
Veut entendre rire, et avec lui, sa victime
Des mots ainsi servi en public, à l’intime,…

Tous ses pairs le souffraient lui, ses niches et ses ris.
Or tout plaisir s’usant, il faut que l’on varie
Non pas, las, de façons mais, comme le sait l’Homme,
De cible. Ainsi, un jour, il chinait, persifleur,
Le koala jusqu’à, las, le pousser aux pleurs ;
Au petit walibi, de sa voix de rogomme,
Daubeur, il offrait le plus caustique et mordant ;
À croire qu’il avait contre lui quelque dent.

Il prétendait faire fronde et n’épargner personne,
Libre de dire, avec la dérision qui sonne
Et cent facéties, ses bons mots à l’opossum,
Au wonbat aux crottes carrées car le vulgaire
Ne lui faisait pas peur ; et le salace guère.
Jusqu’au jour où il reçut un narquois pensum
Plus insultant que ses saillies, plus dur encore :
Il s’était attaqué à un vrai carnivore !

Un de ceux qui vous font mettre les bouts, banni.
Ce fut un vrai diable, oui mais de Tasmanie,
Qui lui rendit monnaie de toutes ses pièces
Et coup pour coup. Piteux, le grand, fort et fier roux
Ne sut que bafouiller, et le cœur tout courroux,
Balbutier, s’excuser,… mettant le bush en liesse.
Son contradicteur lui cloua lors le caquet :
« Quel délice, sur ma foi, qu’un moqueur moqué ! »