Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 31 janvier 2018

HAÏKU DE PUB !

Écrire n’est une vocation mais une provocation !

LE BON DOM POURCEAU

Petite fable affable

Malgré les arbres en robe de lilas 
Et les prés parfumés de violettes,
Dom Pourceau se sent très bête et fort las,
Sous l’aile des oiseaux qui volettent :
La journée est bonne, quoiqu’embrumée,
Mais lui l’a mauvaise d’être enrhumé.
Pataud et pattu, ce bon porc cultive
L’ennui, sur sa déveine pérorant,
Sur ses risibles amours festives
Devisant, il s’en va dévorant
Les heures : pour savoir il endure ;
Sans travailler, pour avoir il dure.

Au soir où chacun rentre enfin
En sa petite chacunière,
Nid, grotte, antre ou terrier sans fin,
- Et donc Phoebus en sa tanière ! -
Notre porc est cerné par l’horizon,
Pays aux chimériques saisons.
Il arrive pourtant à une ferme
À l’ombre fraîche, au silence froid, 
Avec des haies de houx pour derme.
Un pauvre vieux y est le seul roi.
Ses rustiques façons le font maître
D’un lieu où il eut le don de naître.

Fumier dense et foin épais,
L’endroit est sûrement bonne planque !
Dom Pourceau donc se présente en paix,
Poussé par la morsure du manque,
À ce Jacques, nanti sans le savoir.
Le goret, du rustaud, se fait voir.
Alors qu’au loin le vent du Nord flûte
Sa chanson, lui joue du pipeau
Au glaiseux et se dit, fute-fute,
« Ami du genre humain ». Pas de pot,
Ce dernier connaît ses Classiques,
De sa vie en a fait le lexique.

« Chacun se dit ami, mon cochon,
Mais est bien fol, dit notre ancêtre,
Qui s’y repose, futur souchon
Qui parle comme le fait un prêtre :
 Rien n'est plus commun, que ce nom ; 
Rien n'est plus rare que la chose !
Qu’as-tu à m’apporter, nom de nom ?

- Mais rien ! fit l’impudent tout rose.

- Alors, répondit l’autre, couteau
Jà tiré, je te saigne aussitôt.
Comme disait, jadis, mon bon père :
“N’attends point d’en être envahi
Pour te débarrasser des vipères
Et des mauvaises herbes enhardies” ! »

lundi 29 janvier 2018

C’EST HAÏKU VERT ?!

En Bigorre, quand on ne voit pas les montagnes c’est qu’il va pleuvoir ; 
quand on ne les voit pas c’est qu’il pleut !

VU À LA TÉLÉ…

« La poésie est, avec la faim, la chose la plus partagée en ce monde »
(Graffiti anonyme, Toulouse, années 1980)


Là-bas, une mère aux seins desséchés ;
Une vie mourante y est accrochée.
Yeux exorbités, regard poché,
Un enfant est né, peau toute en plissures
Dans lesquelles la mort, sûr, fait morsure. 

Là-bas, pas de pleurs et aucune fleur,
Juste un objectif pour fixer malheur,
Une pellicule pour imprimer la douleur,
Cette faune va émouvoir le monde
Et les bonnes consciences immondes. 

Milles destins sont scellés par la faim,
Connaissant dès le tout début la fin,
Une vérité vraie où rien n’est feint :
L’épilogue avant les premières pages
Du livre d’un bien trop bref passage.

Un ventre rond et pourtant affamé
Et des bras longs à faire se pâmer,
Arachnée humaine, sans diffamer.
L’inanition dévore ces êtres
Aux lèvres ne pouvant plus rien émettre.

Le désespoir se lit, privé d’envie, 
Dans ce peu-là qui leur reste de vie,
Une main tombée, au temps asservie,
Qui n’a plus, las, la force de se tendre.
Et nous, on regarde, on est à attendre…

Ainsi va le monde et l’Humanité,
Sans fraternité, toute inanité…
Ça fera causer, ça fera twetter
Les cœurs repus, les journaux impavides,
Leurs regards et leurs mains vides…

dimanche 28 janvier 2018

samedi 27 janvier 2018

HAIKU DE SOUVENIRS

Quand la mémoire s’en mêle… ou s’emmêle même les jours mauvais passent pour appartenir au « bon vieux temps » !

LE ROITELET DU BOSQUET

Petite fable affable

Un lynx régnait sur un bosquet laissé
 Par l’Homme à sa destinée naturelle.
Il y faisait la loi et, las, ne blessait
Que pour mieux tuer, des sauterelles
Au chevreau, affirmant ainsi que roi
N’est grand que craint, respecté que fui.

Mais de la sorte les sujets, pitance
Autant que vassaux, voilà l’ennui,
S’en vont au loin. Point de bombance
À force et notre fier lynx maigrit
Et s’aigrit tout autant de l’impudence
Du peuple de ces vaux et de ces monts
L’obligeant à courir à l’imprudence
Pour une ventrée, d’aval en amont.

Un jour, qu’il se trouve en une rocaille,
Il voit larmer des rapaces au corps
Meurtri de l’aigle abattu comme caille
Par un chasseur perdu dans ce décor.
« Ce doit être un grand souverain qu’on pleure
Pour qu’aussi haut on arrête les heures,
Fit-il, s’approchant, la faim en allée,

- Mieux, l’Ami, notre pauvre monarque, 
Répondit Vautour qui brinquebalait
Sur ces galets, mérite plus de marques
De dévotion que tous les  Dieux.

- On redoutait partout sa puissance,
Serres féroces et bon bec odieux,
Sans doute ! Poursuivit, comme on se lance,
Le lynx qui jà rêvait se modeler
Sur ce terrible souverain ailé.

- Point s’en faut ! Le reprit le gypaète
Il n’abusa, non jamais, de ses droits,
Partageant tout avec tous, du poète
Au prédateur, et nul ne fut sa proie
Qu’en juste part des lois de Nature.
Oh non jeune sot, il ne fut pas grand
C’est là chimère de tout immature :
Il fut juste !… C’est, crois-moi, fort différent ! »

vendredi 26 janvier 2018

jeudi 25 janvier 2018

HAIKU’M PARÉ

Ceux qui sont dans le creux de la vague finissent souvent sur le sable !

TRAUMA'

Mon jardin n’avait qu’une fleur
Mais avant mon printemps fugace
Serpent s’y est fait écornifleur
L’a profanée à force d’agaces
Mon jardin n’avait qu’une fleur

Mon jardin a perdu sa fleur
Qui n’était en rien chagasse
N’en déplaise aux bons persifleurs
Dont les mots l’esprit sont cagasse
Mon jardin a perdu sa fleur

Elle avait pas éclos ma fleur
Il me l’a faite hélas bagasse
La prenant pour simple fougasse
Elle avait pas éclos ma fleur

Mon jardin n’aura plus de fleur
Il n’est que friche moligasse
Tout en ronces orties et sargasses
Mon jardin n’aura plus de fleur

mercredi 24 janvier 2018

SALUT L’HAIKU’MPAGNY

Nous sommes une addition de solitudes
Ne sachant se soustraire à des habitudes
Qui se multiplient par peur de la platitude
Qui divise nos vies en vaines certitudes.

mardi 23 janvier 2018

BAB’HAIKU’L

On fait aussi peu souvent ce que l’on veut qu’on ne veut ce que l’on fait !

UN TANT DE COCHONS !

Édito -inédit - pour RuedesFables, janvier 2017.


          RuedesFables où j’aime apparaître et à paraître, donne ses lettres de noblesse aux textes chiffrés mettant à l’honneur, à travers des contes affables, les animaux les plus bêtes et les êtres les moins humains. Sans sauter du coq à l’âne, moi qui suis aussi cafard que pou, je ne peux que déplorer que, ces temps derniers, ici et là, le cochon n’ait plus la côte ni même la côtelette : on nous invite - lard ou cochon ? - à un #Balancetonporc général qui n’a rien d’une injonction islamophile. De qui ce tour de cochon ?! Certainement pas de ceux qui confondent cochoncetés et cochonnailles. Bon, j’avoue que cette introduction ne casse pas trois pattes à un canard boiteux même par ce froid. Quoique mis aux vers, je m’égare St-Lazare… et vous avoue franco de port et d’emballage qu’un édito’ à Ruedes Fables n’a pas vocation à évoquer une équivoque cochonnerie de problème de société… quoique. Mais il s’agit pour moi de protéger la bonne réputation d’un animal que justement la fable a souvent éreinté et les expressions populaires malmené. Bon mâle sur la défense de la cause animal, fût-elle minimale, je ne veux pas me retrouver en position démissionnaire. Car je défends l’opprimé, l’ait-il été à un concours agricole.

     Je me fais donc un sang de cochon à propos de Dom Pourceau tout autant que pour un sujet sur lequel faire une fable est difficile mais ne laisse personne ni coi ni caisse. Je ne m’insurge pas contre le fait que l’on veuille nettoyer bouges et bauges de ces M. de Pourceau (Gnaque !) qui, ignorant les plaisirs salutaires, prennent leur pied dans les transports en commun sans en informer les premières pas si intéressées que cela ; tout n’est pas bon dans le cochon, surtout s’il voit toutes les oiselles comme autant de bécasses ou de grues, d’oies blanches rougissant comme des écrevisses au moindre mot voire les pensent triples buses à forte poitrine… ou pire les imaginent être des dindes (comme le cochon du même nom ?). Ils croient, en fait - foraine ? -  toute fille aux seins doux aussi cochonne que leurs expressions. Ah, ne faites pas votre tête de cochon comme on dit à Pornichet (44) où le porc d’armes est interdit… À méditer à défaut de m’éditer.
     Les grandes saucisses victimes de ces prédateurs plus rapaces que vautours n’ont pas gardé les porcs avec ces cochons, qui n’ont rien de petits, et que je pendrais bien au plafond comme le chantaient les lardons de jadis ou les gosses de naguère. Mais de là à croire, pâté et pataquès, qu’il y ait un porc à griller dans chaque homme empâté qui veuille vous épater, fichtre non. Nous n’avons pas tous une femme dans chaque pore, non ! Mesdemoiselles et mesdames, croyez-m’en nous ne sommes pas tous de gros blaireaux paonnant, copains et sales comme cochons… Il serait injuste que d’aucuns deviennent les dindons d’une farce qui n’aurait rien de drôle avec une calomnieuse délation (truisme ?) qui ferait tourner cette saine chasse aux soues-hommes en eau de boudin. Alors pourquoi, gentes dames, dans cette guerre comme l’infâme, insulter notre cousin tout rose ou le porc noir de Gascogne en les comparant à ces fauves en rut ?
     Je puis vous l’assurer, esprit saint dans un porcin - qu’on ne me Bayonne point ! - : il est des gens bons chez les placides gorets que l’on ne verrat désormais plus comme ils sont à les couvrir tous de la même boue : cochonous pacifiques et non à pas s’y fier. Aussi si je vous invite voir un Porcinet, n’imaginez pas un instant que je vois propose d’aller visionner un film X  à Pornic (44) ; pas plus que si je fais l’apologie du cochonnet je ne parle d’autre chose, les petits yeux tout coches, que de pétanque… car je respecte autrui. Certes il est des sots chez les sangliers domestiques, mais souvent, ces sots-ci sont de Lyon. Quant aux autres, moins porcelets que porcs à sceller, charcutez-les pour ce qu’ils font non pour ce qu’ils sont à moins d’avoir la bévue qui baisse.
     Comprenez, je suis le premier à dire qu’il ne faut pas jeter de perles aux cochons. Mais de là à les lapider… ou les mettre au ban comme de vulgaires marcassin à glands !… Cette grippe porcine voulue contre ceux qui, gras comme cochons, ont l’appétit pas petit pourrait déboucher sur de cochonesques mensonges aux funestes conséquences. Alors ne laissez la vérité sur sa faim de peur qu’ils n’arrivent à leurs fins et évitez les perfides menteries et ragots cancaniers qui ne valent pas mieux et pourraient affadir le sens et l’esprit de la lutte. Toute posture est une imposture et la note n’en est pas moins salée. Foi de ventrêche !

     La coda tirebouchonesque de cet édito’ un peu différent serait à la gloire de M. de La Fontaine : « Adieu veau, vache, cochon, couvée ! » Elle ne m’empêchera pas de saluer l’histoire à morale qui fleurit RuedesFables sans mépris pour l’autre moitié du ciel.  Moi qui suis toujours prêt à casser mon petit cochon pour elle, je m’en retourne ronfler comme un cochon, sans « de laid, de laid,… » comme chantait S. Gainsbourg - Et cochon qui s’en dédit ! - en espérant que si les petits cochons ne le mangent on en fera peut-être quelque chose de ce texte pro-porcin !

     Fabuleusement vôtre… sus au cochons et à bons porcs salut !

dimanche 21 janvier 2018

HAIKU’BILAÏ

Depuis des siècles, les philosophe prétendent cerner le monde et y discerner quelque chose alors que toute chose en ce monde concerné nous cerne toujours et le fera encore.

L’ESCARGOT REFUSANT DE S’ESCARGOTER

Petite fable affable

Un très vieux proverbe le proclame
« Oignez vilain, il vous poindra ;
Poignez vilain, il vous oindra »
Il faudrait donc, sans en faire réclame,
Pour n’être vite en de mauvais draps
User de la manière forte
Avec tous les garçons sans façon
Et les filles qui vous croient des cloportes ;
Et gare aux naïfs et limaçons !

Un colimaçon, natif de Bourgogne,
Lui, prétendait, bavard, qu’il n’était
De « mauvaise » herbe, ni en été
Ni en hiver, et pis que, sans vergogne,
Répétait-il à satiété 
Que c’étaient plantes des plus respectables,
Capables de survivre ici ou là,
De s’adapter à tout. Ce charitable
Pour bavasser n’était jamais las !

Aux petites bêtes il disait d’apprendre
D’elles à désobéir, à sortir
Du rang, à ne pas s’assujettir
Soi-même,… En un mot qu’il leur fallait prendre
Là, sur l’heure et sans s’en départir,
Contre la dictature de ces Hommes,
L’escargot par les cornes pour lutter :
« Ils traitent tout aussi mal les pauvres pommes
Qui qui les serve que le buté
Qui leur nuit !… Soyez donc “mauvaise herbe” :
Partout, toujours, oui, battez-vous ! »
Il mourut seul, car au rendez-vous
Des battants nul ne vint avec superbe
Se mettre, même un temps, au garde-à-vous
Car l’Homme, comme pour la « mauvaise herbe »,
Extermine qui se revoltera
Avant qu’il ne grouille voyant, acerbe,
Pour solution que mort-aux-rats !

vendredi 19 janvier 2018

FOUETTE HAIKU’CHÉ !

Méfiance, le plus infernal désert peut vous offrir le plus engageant des airs !

PAS SAGE… MAIS PASSAGÈRE

Petite fable affable

Après vingt années de mariage,

Un homme qui fait bien son âge,
À son épouse posément dit :

« Il y a vingt ans, sans contredit,

On avait appartement antique,
Vieille automobile asthmatique.
Nous dormions sur le canapé
Et nous avions peu à tchaper
Une petite télé, poussive,
Noir et blanc, aux sautes compulsives,
Mais je couchais avec une blonde
De 2O ans, la plus belle du monde…
Maintenant, on a une maison
Immense, deux autos très rapides
Filant plus vite que de raison,
Le home cinéma de la saison
 Et lit à baldaquin insipide
Où je dors mal avec une bique
De quarante ans, qu’est presque cubique,
Dont la libido, alibi, dort ! »

Sa femme, ravalée de la veille,

Lui jette un regard de matador,
Interloquée, répond : « Merveille !
Dis-toi, mon vieux, et tout à trac,
Toi qui n’aimes avoir l’esprit en vrac,
Que si tu te trouves quelque blonde
De vingt ans, “la plus belle du monde“,
Mon avocat fera, mon chéri,
Qu’aussitôt, pour cette vacherie,
Tu vives en appartement antique
Et n’aies que vieille auto’ asthmatique.
Vous dormirez sur le canapé
Et n’aurez, las, que peu à tchaper
Devant une p’tite télé, poussive,
Noir et blanc, aux sautes compulsives ! »

Messieurs méditez tout cela :

La femme que l’on met en colère
Fera, jusqu’a ce qu’elle ait bras las,
Que Justice vous mette en galère…
Passe ainsi le goût des téquilas
Accompagnant la fameuse « crise
De la quarantaine »… Ça défrise !

mercredi 17 janvier 2018

ÉTERNEL HAIKU’PLET

L’égoïsme est, paradoxalement, un sentiment fort partagé en ce monde.

ÇA NE CASSE PAS TROIS PATTES À UN CANARD BOITEUX

Petite fable affable

Sauvés de la Naïade et donc déconfits,
Deux canards voulant davantage d’avantages,
Se pliaient en quatre, quoi qu’on dît ou qu’on fît,
En leur basse-cour des bords fort venteux du Tage,
Pour cancaner leurs exploits les plus farfelus :
La témérité n’est pas propre aux chevelus !

Avec la moindre galline ils brisaient la glace,
Causaient à tout un chacun leur galimatias,
Entre vanteries falaces et, las, salaces
Menteries espérant grains ou, mieux, mias,
Et narraient leurs « aventures » à tous les bipèdes,
Ces lassants et croquignolesques palmipèdes !

Un de leurs parents aimait peu leur baratin
Depuis qu’ils l’avaient estropié, galéjade
Ayant mal tourné. Rêvant que ces plaisantins
Se fassent rissoler un  jour dans l’orangeade,
Il proposa une gageure à la hauteur
De l’immense ego de ces mystificateurs.

Le Soupe au Lait, dès potron minet, d’eux exige,
Pour qu’ils cessent enfin de lui courir
Sur le haricot, de faire ici de la voltige,
Là quelques sauts de cabri sans plus discourir.
 C’était fort de café : « ici » était la route
Et « là » le fleuve… Et qu’ont donc fait céans ces croûtes ?

Nos deux canards, quitte à devenir les dindons 
De quelque farce, armés d’un fier courage,
Pour aller danser la gigue et le rigodon
Imposés par l’éclopé, le firent avec rage…
Et y perdirent la vie à peine palme haut
Posée sur le bitume ou l’aile effleurant l’eau.

De ce couac-là on ne fit pas une affaire.
Les casse-pieds valant pis que jour de pluie
Il se disait jà : « Le désir de bien faire
Est un très puissant moteur, mais dia, celui,  
De faire du bien est plus puissant encore.* »
Dès lors, on se le tint pour dit chez les pécores…

* D’après Michael Aguilar…

lundi 15 janvier 2018

HAIKU SUR LA COMMODE

Remplir ses obligations vide souvent votre porte-feuille d'actions.

MÉDITERRANÉE

Phœbus, humble peintre sans pinceau,
Déverse aux rinceaux, aux arceaux,
Ocres et ors généreux à seaux,
Pour colorer d’été pas atone
Des heures ne craignant pas l’automne,
La Méditerranée…

Éole, poète sans crayon,
Aux haillons de ces harassants rayons,
Fait d’une tonnelle un clayon
Ou chante dans les pins secs et sombres,
S’y fait dansantes dentelles d’ombre,
En Méditerranée…

Amphitrite, sculpteur sans burin,
Se fait râpe et lime, en cet écrin,
Aux joies simples et aux vrais chagrins
Du pâtre olivâtre et de ses filles
Promptes anguilles, fines aiguilles,
En Méditerranée…

Là, Chronos n’a cessé de lisser
Et de policer, tant qu’à glisser, 
Mieux qu’Académie ou tout Lycée,
L’humeur fraîche et les mœurs accueillantes,
Aux façades blanches et brillantes,
De Méditerranée…

dimanche 14 janvier 2018

samedi 13 janvier 2018

SEL’HAIKU

Celles dont la conversation manque de sel font souvent leur sucrée !

CONTE D’APOTHICAIRE

Petite fable affable

Une fouine devenue pharmacienne
À force d’études et de cent filouteries,
N’avait, las, pour toute répartie qu’antiennes
Et lieux communs constellés d’afféteries :
Les billets de banque que, chez elle, on liasse
Venant, son épaisse bêtise s’exprimait
En billevesées sophistiquées et fallaces
Et, mieux, sa crasse sottise déprimait.
Sa logorrhée alambiquée passant pour verve,
L’argent lui fait, sans fard, se vanter de beauté,
La fortune se targuer d’esprit sans réserve.
Aussi rappelait-elle, tout en sa bonté,
Qu’elle ne doit rien à personne, effrontée !

Par Dieu, son père voleur de grand chemin,

Saigneur du lieu n’avait été qu’aucune aide :
Normal que, maintenant, ce ridé parchemin
Se meurre de faim. Sa neuve vertu ne plaide
Pas pour la clémence envers ce vieux truand,
Soit-il désormais abandonné aux griffes
Des ans qui filent vite et aux vils chats-huant
Laissé. Fi des heures où il se fit escogriffe
Pour elle et qu’elle jette aux orties du passé.
Sa patientèle et ses relations mondaines
Ne verraient ce larron que d’un air compassé
Qui nuirait à son commerce faisant bedaine,
Ruinerait à sa réputation si soudaine.

Et le père indigne de la pharmacopole

Ne passa pas, hélas, cette morte saison
Qui sépulture tant de corps sous blanche coupole.
Or tout se sait, ici-bas, sous les frondaisons 
La belle officine de Dame fouine est vide,
Malgré les coryzas et, pis, les allergies.
Blanche blouse interroge le hibou livide
Qui, comme seul médicastre, en ce bois agit :
« Ma  mie, fit-il, la honte offre plus qu’on n’espère :
C’est le vrai fort d’un bon cœur et d’un bel esprit
De ne point rougir de l’extraction d’un père :
Il t’a donné ce que tu as, à quelque prix
Que ce fut, et tu le rembourses de mépris… !? »

jeudi 11 janvier 2018

HAIKU’PE BUDGÉTAIRE

Les pensions de retraites sont si minces que les heureux élus à ce repos bien mérité vont devoir faire, pour survivre, la grève de la fin…

L’ÎLE-D’ELLE

Sous un ciel de soie qui se fait de suie
L’air est tissé de questions sans réponse,
Le vent mauvais hache nos mots et les ponce ;
Notre souffle en souffre et, embué, le suit.

Je finirai ici, sans l’aide d’un missel,
Sans rien laisser de moi parmi les raiponces.
Pas un mot. Pas un doigt. Néant universel.

L’air insupportable, en son linceul de sel,
Avec tes cheveux libérés me bâillonne, 
M’entête de ses chevaux ; tonnant barcel,
Le flux brouillonne quand le reflux bouillonne.

Là-bas, les vitres suent. Des mains les essuient.
Ce sont gens lointains que la mer aiguillonne.
Sans collier ni laisse, un chien nous suit.

mardi 9 janvier 2018

HAIKU’VRE CHEF

Mieux vaut parler à bon escient qu’à casquette magenta !

LE LIERRE, LE LISERON & LE TRÈFLE

Pette fable affable

« Allons fanfaronne, larronne d’ipomée,
Tu ne verras jamais les cimes où je m’élève.
Et tu seras toujours en ton buisson paumée !
S’écrie le lierre, la fierté en sa sève.
Comme un couvre-sol, toi, tu gis à mes pieds
Plante infime, indigne liane estropiée.

- Peut me chaut, vert crampon ! Pour en arriver là,
Tu es obligé de t’agripper à ton chêne,
Tout collé à son tronc, l’enserrant aux jours las,
L’embrassant aux nuits rompues comme on s’enchaîne,
Vautré sans dignité comme un serf aux vouloirs
De cet arbre qui t’est, las, plus qu’un reposoir !

- Et toi, l’Amie, que serais-tu sans ton fourré ?

- Sur ce taillis-là je me pose et me repose,
Légère et fleuris à loisir ses ajourés.
Et toi l’étau, as-tu corolle à offrir, rose
Ou blanche ?… Eh, non mais tu as vu quelle horreur
Te sert d’ornement, dis-moi, noble discoureur ?

- La paix, je vous prie… et un peu d’humilité !
S’exclame, lassé par ces vents, un simple trèfle.
Moi qui n’envie ni ne suis, en vérité,
Envié de personne et vaux, las, moins que nèfles,
Je le dis, qu’importe votre élévation
Ou son poids… vous avez même filiation ;
Celle de ces êtres rampants qui doivent tout
A d’autres, alors que moi en donnant à boire
À qui a soif et à manger à qui, bon pistou,
À faim tout humblement, et cela sans m’en croire,
Restant, en tout cas, à ma place et mon rang,
C’est en étant moi-même, amis, que je me sens grand ! »

dimanche 7 janvier 2018

HAIKU MITEUX

Nos rejetons, après une enfance fatigante, s’offrent une jeunesse fatiguée !

VUE LA VOIE DE LA VIE QUI VA

Ma vie est au matin d’une belle journée,
Le cœur neuf, l’esprit ouvert et l’âme innocente ;
Mon regard s’ouvre à des visages ignorés…
La voix  qui braille sur une vie qui baille,
Je mets déjà, chers parents, le monde en pagaille.

Ma vie est au midi d’une simple journée
Le cœur keuf, l’esprit sous verre et l’âme indécente ;
Mon regard s’emplit des visages obligés…
La voix qui déraille sur une vie duraille
Je suis, mes amis, entre accordailles et chamailles.

Ma vie vient au soir d’une triste journée,
Le cœur veuf l’esprit couvert et l’âme harassante
Mon regard se vide de visages oubliés…
La voix qui bataille sur une vie qui se taille,
Je laisse enfin, mes enfants, un monde qui me raille.

vendredi 5 janvier 2018

HAÏKU RIEZ DU SOIR

Toi qui veux rester dans les mémoires, 
Aspire à laisser quelques traces plutôt qu’une empreinte !

PSYCHÉ CHIQUÉ

Petite fable affable en souvenir du « Procès d’Outreau »
« Quand on paie les expertises au tarif d'une femme de ménage
 on a des expertises de femmes de ménage ! » 
(J.-L. Viaux, expert psychologue à la sortie de son audition 
lors du procès en appel qui eut lieu à Paris, novembre 2005).

Avec un regard hautain, noir, presque crépusculaire, 
Un être versé dans les choses de notre esprit,
Fonctionnement, connexions et corollaires,…
Reçoit, au milieu de bibelots hors de prix,
Une femme de ce monde que l’on dit prolétaire.

Sans nul complexe, sauf de supériorité,
Ce cuistre , hélas, se sait l’homme le plus capable
De voir dans le conscient sans ambiguïté,
De dénuder l’inconscient, et cartes sur table,
De sonder le subconscient, de l’ébruiter,…

« Madame, sans vergogne, vous êtes fort coupable !
Responsable d’éduquer à la soumission
Votre fille. Pis, d’en faire une adulte ployable
Aux mâles vouloirs et, par dépréciation,
Une future victime des plus pitoyables !

- Pardon ? répondit la jeune dame interloquée
Par ce prompt jugé et péremptoire préambule
Qui avait de quoi, et sans ambages, la choquer.

- Vous l’habituez à se voir insigne globule,
Inférieure par son sexe, voire moquée.
J’en veux preuve ce dessin. C’est là votre couple,
Tel qu’elle le voit : vous petite et fort rabaissée,
Aux côtés d’un mari dominateur, grand, peu souple
Sans doute, violent peut-être, et elle, effacée,
- L’ego tué - dans un coin comme vieille ensouple.
Si vous connaissiez mon métier comme moi,
Vous seriez effrayée de tout ce que me disent 
Ces traits et ces couleurs, d’où mon légitime émoi.
Il me faut alerter qui de droit sans couardise.

- Si vous connaissiez ma famille comme moi,
Vous n’auriez jamais exigé cette rencontre,
Ne feriez rien que vous regretteriez.
J’ai peu de savoir certes mais je sais voir, par contre :
Ma fille a un retard de croissance, Vous riez ?,
Quant à moi, ma carte d’identité le démontre,
Je culmine à moins d’un mètre soixante, ma foi.
Mais mon époux, le plus doux des hommes j’en atteste,
Dépasse les deux mètres !… Et voilà si, las, des fois
Ma parole ne suffisait pas, les quelques restes
D’une photo de nous que je conserve sur moi. »

Méfions-nous des a-priori pédants, livresques,
De ceux qui croient nous connaître mieux que nous-mêmes :
Ils sont souvent impayables, ces poseurs, ou presque
Vu leurs tarifs, et plus sots que Bêtise elle-même.

jeudi 4 janvier 2018

BEL HAÏKU’A LIBRE

Quand il fait beau et que je dois rester à mon bureau, 
j’avoue que c’est dur pour moi de m’y mettre… à cinquante centimètres !

mercredi 3 janvier 2018

UN HAÏKU À LA ?

Relax, Relique qui reluque :
Si tu ne reluis ou ne veux être relou,
relis ou soit relu par un relais !

ET POURTANT ELLE TOURNE…

On assassine des mômes ;
De pauvres femmes se noient
Non loin d’hommes que l’on broie.
Les fous menacent d’atome
Un monde devenu fou,
Des sages couverts de boue,…
Nos pauvres vies on ristourne
Pendant que la Terre tourne…

Chaque heure tourne à l’extourne,
Et pourtant la Terre tourne…

Les haines sont bien nourries
Sous les murs que l’on érige.
Nos valeurs sont des vestiges.
Nous sommes brutalisés
Et nos vies paupérisées.
Voilà l’Humain dépaysé
Qui à l’animal retourne,
Alors que la Terre tourne…

Et pourtant la Terre tourne…
Et oui,… Pourtant elle tourne !

mardi 2 janvier 2018

HAÏKU PRÉSIDENTIEL

Hier soir, à la Nation, le président a présenté ses vœux 
Effectivement, en enfant gâté, il n’a su dire que : « Je veux ! »

lundi 1 janvier 2018

HAÏKU RIEZ PIS CAR

Ils n’étaient pas tous seigneurs de la guerre les seniors de naguère !

POUR L'AN NOUVEAU…

Chers lecteurs et lectrices,

           Pour l'an nouveau, souvent, j'emprunte les mots d'autrui pour vous souhaiter la meilleures des années à venir. En ce jour festif, c'est l'un des plus grands messieurs de la chanson française que je prends la liberté de convier sur ce blog à part…

Et comme, chaque année, je vous souhaite l'an tout neuf PROSPÈRE MAIS RIMÉ !