Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 31 août 2022

HAÏKU LOURD

Mon poids est la seule chose que je prenne à la légère.

FLORALIES D’ORDALIE

À Robert Desnos

Errez-y dans l’hérésie qu’est la poésie,
Et Offrez-nous de l’Orient tout l’or riant,
Ou à dessein le dessin d’un sein. Errez-y,
Faiseurs de lais, bouffeurs de mythe à l’Orient
De notre monde de Raison sans fantaisie !

Errez-y, vous, forçats forcenés et fourbus,
Petits buveurs de vain et autres grands si vils,
Offrant aux nuits nues force nez fort imbus,
Décrivant nos beaux jours si ternes en mots civils
Pris à la citerne d’une langue au rebut.

Errez-y en vers dans le vair de vos hivers,
Faîtes-y donc la somme, autre addition
Aux traditions, de tous vos sommes sous vair,
Jongleurs de sons, bousculeurs de traditions
De notre bon temps qui voudrait vous mettre au vert !

Errez-y, futurs prisonniers toujours
Pendus au chêne sans gland car pris au niais
Perdu aux chaînes, sanglant, la nuit, le jour
Pour avoir, las, cherché des crosses, et en paniers,
Aux rosses teneurs de crosses au divin séjour.

lundi 29 août 2022

HAÏKU DE BOB

Ceux qui veulent se faire une place au soleil à tout prix… souvent finissent à l’ombre.


L’OISEAU CAUSEUR

Avec ses métèques couleurs,
Son accent rastaquouère,
Qui voit toute la douleur
De cet oiseau de malheur
Offert en dot ou en douaire ?

Il sent l’étrange étranger,
Ce drôle d’oiseau des îles
Dont les yeux orangés
Sont pleins d’horizons fébriles,
D’un équateur perdu, changé
Pour nos rivages stériles,
Que viennent déranger
Ses pairs si volubiles.

Mais ce bigarré squatter
Dans sa livrée si criarde
Né, comme son bon pater,
Pour une cage de fer
Qui voit ses pleurs sous ses hardes ?

Esclave de son juchoir
De bois noir, ce volatile
Épice, comme un claquoir,
La vie d’un gueulard débile
Et de sa bigote, au soir ;
Et ces podagres en jubilent.
Il leur tient le crachoir
Sans avoir plus en sébile.

Ce voyageur malgré lui,
Si loin de ses antipodes,
Parle pourtant ennui,
Malheur,… jusqu’à la nuit
Qu’entendent-ils à ses odes ?

Sous des soleils de néons,
Sur des plages de bitume,
Vers des lointains de béton
Aux abois de nos saisons
Qu’égayent son beau costume
Cette voix de la raison
Rend, malgré bruine et brume,
"Exotique" une maison…

dimanche 28 août 2022

samedi 27 août 2022

HAÏKU DE LA TROTTEUSE

Le temps est un fugitif que nos horloges cherchent, depuis longtemps, à incarcérer.


SECONDE SÉRÉNADE À ANA

 Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte III, scène 12)

 Dame, comme il est doux de vous aimer !

Fuyons, ma mie, le temps des « si », des « mais » ;
Vers l’éternel printemps partons, Madame !
À deux nous ne manquerons jamais d’âme ;
Revivons ce jeune âge tant aimé !

Étreignons-nous malgré les commérages
De ceux que plus rien ne peut enflammer !
Embrassons-nous quitte à être blâmés
De qui n’est, toujours, que rage et orages !

Ma dulcinée, même d’eux condamné
Banni, damné,… je ne veux profaner
L’espoir qui luit en tes yeux d’amoureuse.

Oui, mon amante, même abandonné
De Dieu, même de mon fief détrôné,
Je n’aspire qu’à tes lèvres heureuses

Dame, comme il est doux de vous aimer !


jeudi 25 août 2022

HAÏKU PEU TEMPÉRÉ

Le réchauffement climatique devrait nous donner des sueurs froides.


MARQUE-PAGE

Ah, j’en ai corné des pages 
Au livre des souvenirs,
Ceux du temps de mon bel âge
Bien plus que, pour finir,
J’ai peu sauté de chapitres
Ou, pis, raturé de maux.

C’est ma vie, celle d’un pitre
Qui jongle et se joue des mots
En costume de poète,
Feuille volante et plume au vent,
Mais rêvait noce et nonnettes
Sans carême ni avent…

mercredi 24 août 2022

mardi 23 août 2022

HAÏKU VU DU CIEL

Les routes du Paradis sont pavées de mauvaises tentations…


PREMIÈRE SÉRÉNADE À ANA

 Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte III, scène 10)

Ah, Dame Anna, écoutez la complainte
De Don José charmé par vos attraits,
Qui veut qu’on brosse de vous un portrait :
Celui d’une beauté jamais éteinte !


Vers son cœur, Cupidon lança des traits
Qui, loin, de le remplir de peur ou de crainte
L’ont enflammé, lui sans passion, distrait,…
Ah, Dame Anna, écoutez la complainte
D’un cœur épris qui fut âme défunte,
Chez qui, las, jamais le soleil n’entrait !
Oyez donc le chant fou, l’heureuse plainte
De Don José charmé par vos attraits !


Ombre de votre ombre, on l’a rencontré
Rêvant de marcher seul dans vos empreintes,
Lui, frêle brindille dans un cotret,
Voilà la teneur de cette complainte…


Beauté comme vous ne fut mie dépeinte
Vous, ange si prude, si en retrait,
Vous qui finiriez, bientôt en sainte,
Si Don José en votre vie n’entrait.

Qui imaginait que passion naîtrait
Entre un tel homme et une étoile étreinte ?
Que Flore en hiver réapparaîtrait
Pour au songe l’inviter sans contrainte ?
Ah Dame Anna !

dimanche 21 août 2022

SIMPLE HAÏKU

Notre temps habille de grands sentiments les plus petits gestes…

LA VIE CHEZ NOUS

Après l’école, c’est l’épicerie
Qui nous ferme, hélas, à jamais ses portes.
Demain le café. Ou la boulangerie.

Le progrès et l’envie, au loin, emportent
Ce qui faisait vivre nos bourgs, leurs voiries,…
C’est la mort de nos pays qu’ils apportent…

Nos campagnes, faute de féérie,
Agonisent et meurent aux portes
De vos villes, ce sont « périphéries »
Que vous oubliez, qui vous insupportent.

Les jeunes s’en vont en claquant la porte
Et les urbains nous croient en barbarie ;
Pour les ministres dans leurs plaidoiries,
On vit… alors qu’on crève, vils cloportes !

samedi 20 août 2022

HAÏKU DES ABUSÉS

Si l’émeute est fait de meutes, la révolte n’amène que voltes et la révolution peu d’évolutions !

vendredi 19 août 2022

HAÏKU DE GRAND ?

Pas besoin d’être haut placé pour avoir une certaine hauteur de vue !


SÉRÉNADE DU DEUXIÈME GALANT

 Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte II, scène 15)

Savoir aimer, savoir souffrir, savoir mourir,
tel est le sort de qui vous a vu, Mademoiselle,
A juste entraperçu votre grâce d’oiselle,…
C’est là un mal dont on ne veut guérir !

Je veux aimer, quitte à souffrir, voire mourir
Pour suivre, servile, votre pas d’algazelle
Qui éclipse l’amble de toutes ces donzelles
Qui sont, lors, de ces maux qui ne font dépérir.

Je me jette à vos pieds, ma fière citadelle ;
De vous, fille modèle, et, las, femme fidèle
Me faire aimer, vous voir fléchir, pour vous chérir.

Au soleil flamboyant, aux lueurs des chandelles,
Des blancs asphodèles au départ des hirondelles,
Encore aimer, sans coup férir… et puis périr.

mercredi 17 août 2022

HAÏKU LIBÉRAL

Ce dont l’Homme est le plus souvent avare ?

De gestes généreux !

PROPOS DE SALON

Parce que la vie n’est que leurre,
À la chevelure des jours
Où se font épis quelques heures,
Par jeu parfois, dépit toujours,
 J’ai tressé des instants, Ma Belle,
Natté des moments rebelles.

Car quand on n’est pas né coiffé
Qu’avec personne on n’est de mèche,
Comment autrement, en effet,
Peigner la girafe sans lèche ?

mardi 16 août 2022

lundi 15 août 2022

HAÏKU D’HAUTEUR

Comme tout mauvais esprit, j’aime les bons mots !


SÉRÉNADE DU TROISIÈME GALANT

Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte II, scène 15)

 Ma mie, oh, ma mie, sous la lune en tapinois,
Alors que s’endort la ville et que les rues se taisent,
Offrez à mon cœur une douce parenthèse :
Montrez-moi donc les traits de votre frais minois,
Ma mie, oh, ma mie, sous la lune en tapinois…

N’hésitez point, ma mie, puisque la nuit nous noie,
Paraissez à mes yeux et qu’à Dieu alors plaise
Que vous m’envoyiez, même un peu mal à l’aise,
Un baiser échappant aux matois, aux sournois,…
N’hésitez point, ma mie, puisque la nuit nous noie.

Vous qui êtes, ici-bas, Juste Ciel, sans pareille,
Que mes mots se glissent jusqu’au creux d’une oreille
Et sachent réveiller en vous quelque désir,
Vous qui êtes, ici-bas, juste ciel, sans pareille…

Qu’un rai de lumière, insolent, lâche ou traître 
Un de vos sourires daigne faire paraître,
Ce serait pour mon cœur le plus grand des plaisirs.
Qu’un rai de lumière, insolent, lâche ou traître…

samedi 13 août 2022

HAÏKU D’EGO

On se rêve tous une vie enchantée jusqu'à ce qu'on se rende compte qu’elle sera toujours en chantier !


VIRELAI À ABDUL

 Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte II, scène 11)

Abdul c’est un affranchi
Qui entra à mon service
Après que, marin novice,
Il me sauva, sans chichi,
La vie sur quelque navire
Qui me ramenait ici.
Et bien que les heures virent
Et les jours filent aussi,
Allergique à tout gâchis,
Il vit et agit sans vice,
Se refuse à tout sévice,
Silencieux, réfléchi,…

Abdul c’est un affranchi
Qui, si ça tangue et chavire,
D’une simple acrobatie,
Renoue tout de ses trévires
Rend ma vie moins rancie.
Il va, jamais avachi.
- Donc pas besoin qu’on le visse
Pour qu’il fasse son service,
Même quand le temps fraîchi ! -
Abdul, c’est un affranchi…


vendredi 12 août 2022

jeudi 11 août 2022

HAÏKU D’ŒIL RAPIDE ?

À perte de vue, je m’aperçois que les gens ayant courte vue ne voient que personnes à la vue basse.

D’ÉMOIS OU DE MOI ?

Le râle de ce monde à l'agonie
M’importe bien plus, nul ne le nie,
Que la brûlure des heures qui fuient
À l’horloge des nuits d’ennui,
Que la morsure de regrets fébriles
Ou que la cicatrice de cent remords…

Ainsi file la Vie et court, stérile,
Le Temps, notre temps, qui nous est un mors
Avant, vil et vain, engeance virile
Comme gent féminine, par malemort,
De nous plonger, tous, dans l’oubli durable
Des ans à venir, impitoyables,…

Le râle de ce monde à l'agonie
M’importe pourtant plus, je ne le nie…

mardi 9 août 2022

HAÏKU RECOURS COMPLET

Une belle âme ne fait point de mauvais esprit !


À DOÑA CATARINA

Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte II, scène 11)

C’est une amie. Juste une amie.
La femme de mon seul ami,
Mort dans mes bras, en Amérique,
Lors de la déroute homérique
De juin de l’an vingt. Promis.


Entre nous, point de compromis
Ni de désir, même à demi,
Ou un sentiment chimérique :
C’est une amie.


Mais je n’abandonnerai mie
L’épouse de feu un ami,
Mort pour la grandeur ibérique,
Un jour devenu historique…

C’est une amie.


dimanche 7 août 2022

HAÏKU FAMILIAL

L’oisiveté, dit-on, est mère de tous les vices. Mais qui en est le père ?


AU GRÉ DE MON TOUPET

À temps de progrès, peuples de paix !

Ainsi on voudrait que ce soit ce monde
Qui nous brise et nous broie. C’est suspect
De combattre les prophètes immondes
Jouant les Cassandre du chaos
Ou les Saint-Jean de l’Apocalypse,
De le faire avec des simples mots,
Malgré raisonneurs qui ellipsent.

À temps de progrès, peuples de paix !
Ainsi j’aimerais que ce soit ce monde
Obscur et moribond, sans respect
Pour qui veut suivre, hors de sa ronde,
Une étoile céleste, un espoir
Pour un firmament de lumière,
Un chemin encore à l’ébauchoir
Qui sinue au-delà de nos nos œillères …

À temps de progrès, peuples de paix :
Amis, ne soyons plus circonspects !

vendredi 5 août 2022

HAÏKU AU CŒUR

Tout ce qui vaut la peine ne se paie pas de pleurs !


LA BALADE DE L'AVEUGLE & DE SES ENFANTS

Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte I, scène 20)

Frères chrétiens, vous, qui à nos côtés
Vivez, main sur l’épée, rogue et vainqueur,
Pitié pour les gueux sur le pavé
Qui tant espèrent après votre bon cœur
Et pour qui vous n’avez qu’un mot moqueur,
Une rouste, un oust, un sou pourri,…
Croyez-vous donc que cela nous nourrit ?!
Charité, Messeigneurs!… Soyez bonne âme !
Cessez donc d’engraissez rats et souris,…
Soulagez-nous, au nom de Notre-Dame !


Sœurs chrétiennes, oui, vous, qui tant devez
Prier pour votre salut en un chœur
Croulant d’or et d’ivoire à en crever,
Donnez-nous l’aumône sans haut-le-cœur.
Les manants sont aussi fils de Marie
Ce même s’ils se trouvent fort marris
Que l’évêque en chaire, souvent, les blâme
Comme nés d’un peuple de barbarie.
Soulagez-nous, au nom de Notre-Dame !

Saints Enfants de Dieu qu’on a élevé
Dans la saine peur du Ciel sans rancœur
Et l’amour du Bien le plus achevé,
Offrez-nous le secours d’un grain de riz,
Soyez-nous un recours jamais aigri !
Nous sommes chair et sang, hommes et femmes
Que la fortune a blêmi, flétri, maigri,…
Soulagez-nous, au nom de Notre-Dame !


Seigneur Jésus, vous que sans cesse on prie
Alors, qu’hélas, le sort toujours se rit
Des douleurs, de la colère qui trame
Ce malheur qui, à tous, nous a tout pris…
Soulagez-nous, au nom de Notre-Dame !


mercredi 3 août 2022

HAÏKU À LA TÊTE

À grands esprits, petites phrases.

BON MATIN

L'aube embrase les écharpes de brume
Qui embrassent le bois, incendient ciel,…
Et ces feux se propagent, comme coule miel,
À la terre qui se fait ainsi un costume
De lumières dans ce matin redoré
Où quelques orbes blanches participent
À la curée des couleurs en ce lieu arboré.
Il nous cache les noces augurant le principe
D’un jour nouveau mariant les flammes osées
De brasiers sur la rosée posés…

lundi 1 août 2022

HAÏKU ACMÉ

Les instants de faiblesse donnent parfois naissance à des moments forts !

AUBADE DU PREMIER GALANT

Extrait de Belize (Pièce en V actes et en vers)
écrite en juillet 2021 (Acte I, scène 1)

Mon cœur fuit les frivoles et gît sous mon pourpoint
Mais la nuit vient à point et ma douleur s’envole,
Lors une douceur point car mes mots vers vous volent,
La lune, malivole, en perd son embonpoint.

Mon cœur enfin convole et bat sous mon pourpoint.
Venus en contrepoint, des chants d’oiseaux survolent
Votre ombre qui, là, point à cet huis bénévole,
Mon âme pour vous vole, une étoile en appoint.
Ah, les plaisirs de mai, aux aurores oranges,
Et le désir d’aimer que rien ne dérange,
C’est, ma mie, de l’aubade, et la lettre, et l’esprit.
De baisers essaimer vos sourires ou vos franges,
Et ne plus carêmer, comme ça vous arrange,
C’est, ma mie, d’une aubade, et tout l’être, et le prix.