Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 31 décembre 2022

HAÏKU DE GUEULE

Adieu 2022, année blanche où nous avons vécu des heures noires !

LA SOURDE OREILLE

Petite fable affable d’après 
Du chien du maréchal d’Ésope

Le chien d’un maréchal ferrant avait coutume
De s’endormir au pied de l’énorme enclume,
De l’huis du jour commençant au soir finissant.
Le Maître avait beau, sur un rythme abrutissant,
Frapper, battre, rebattre, marteler sans cesse
Et même pilonner ou user de sa presse,
Son cabot ne bronchait mie. Ni ne s’éveillait.

On aurait pu croire qu’à vivre ainsi, tiraillé
Entre bruits et fracas, il eût, et de bonne heure,
Perdu l’ouïe comme chacun en la demeure.
Que nenni !… À peine l’épouse du cogneur
Appelait à la soupe son maître et seigneur
Que le chien se levait, tout frais et alerte,
Pour aller recevoir, lui, sa part de pâtée.

Sur ce fait étonnant, beaucoup depuis dissertent
Chacun y allant d’une idée, pour blablater.
Mais il n’y a qu’un chose ici à comprendre :
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre !

jeudi 29 décembre 2022

HAÏKU'R DE POLITESSES

Je ne crache pas dans la soupe… sauf celle des autres !

OSTENSIBLEMENT

Petite fable affable d’après 
Du bouvier & de la chèvre d’Ésope

Parce qu’elle avait osé pâturer
Avec ses bêtes paissant en son pré,
Un bouvier frappa las une chèvre 
À la tête, cognant dans sa fièvre
Si fort, qu’une corne net se rompit.
Il eut sitôt fait qu’il s’en repentit.

Il pria la bête, sonnée, surprise,
De ne point parler de sa petite crise,
Et de ses effets, à son chevrier
De voisin qui, les tympans tout vrillés
Par ses bêtes, était  bilieux, Mère ;
Des plus malengroins selon sa commère.
« Même si j’étais bonne assez, Méchant, 
Pour ne pas lui dire ce qu’en ton champ,
Il m’advint, est-il pour autant aveugle ?!
Il se peut donc que vite il meugle et beugle ! »

Assumons nos fautes sans trop tarder :
Vérité ne supporte fard et,
Délayée, ne fait naître que colères
Car le mensonge rend atrabilaire.

mardi 27 décembre 2022

HAÏKU CRÉMIER

Je fais mon beurre en buvant du petit lait !

MALHABILE CHATTERIE

Petite fable affable d’après 
De la poule & du chat d’Ésope

Une poule rousse avala par mégarde
Un insecte venimeux. De cette algarade,
Elle tomba malade. 
La voyant traîner l’aile, le chat du voisin
Accourt en jouant le meilleur des bons cousins,
Et lui joue sa balade :
« Y a-t-il moyen, Amie, de vous soulager,
J’aimerai vous aider à vous ménager ? »

La poule en dame âgée
Réplique alors : « Si fait, il y a manière
Et il ne tient qu’à toi que de cette ornière
Je puisse dégager !

- Dîtes donc, ma très chère, que je m’exécute.

- Fiche le camp. Fissa !… Sinon mon bec charcute
Ton œil qui persécute
D’envie mon pas clopant et mon corps affaibli :
À souffrir, tu me penses fort mal établie…
Jà morte. Tu percutes ?! »

N’enterrons, mes chatons, pas trop vite les gens
Que l’on trouve, à partir, pas assez diligents…

lundi 26 décembre 2022

dimanche 25 décembre 2022

HAÏKU GROSSI

De bonne grâce, je fais de la mauvaise graisse !

LA BELLE NUIT DE NOËL

Petite fable affable

La neige recouvre d’un manteau d’éternité,
Silencieuse, enveloppante, envahissante,
Le céleste pôle où viennent tous à giter
Les contes de Noël dans une nuit naissante.

Celui-ci nous dit que, le bon barbu parti,
Il y eut grabuge et bruits autour de sa dame :
La révolte couvait au sein du grand parti
Des lutins, des rennes,… on courait là au drame.

« Mes enfants, pourquoi donc vous faîtes ce raffut ?

- Nous en avons, Mère Noël, le front confus, 
Dit une employée. Mais nous les femmes et les filles
De lutins, serions-nous  vos yeux des billes ? 

- Que non pas !… Vous faîtes, mes sœurs, comme moi
Le plus gros du travail et avec conscience !

- Pourquoi ne parle-t-on alors durant ce mois,
Que du travail de nos hommes et de leur science ?
Jamais un mot sur nous et notre dévouement !

- Évoque-t-on plus mon nom ? Sait-on que les rennes
Mâles perdent leurs bois l’hiver. Donc, simplement,
Leurs femelles, qui elles n’ont pas cette gêne,
Tirent le lourd traîneau que nous avons rempli
De présents, de douceurs, de surprises et de plis ?

- C’est une injustice des plus intolérables !…
Contre ce fait, ‘faut se rebeller que diable !

- À quoi bon, ma fille ?!… C’est là loi de toujours
Pour notre sexe qui laboure en contre-jour 
Car ce sont les femmes qui, toujours, font l’histoire
Si les hommes l’écrivent et laissent leurs grimoires ! »

samedi 24 décembre 2022

HAÏKU DE CIVILITÉS

Contrairement à ce qu’en croit quelques gens qui se pensent grands la politesse n’a rien d’une petitesse.… alors que son absence est une bassesse.

vendredi 23 décembre 2022

HAÏKU DANS LA COQUE

Un bateau à voile plus un bateau à vapeur égalent deux raisons de n’en f… plus une rame !

ADIEU COUVÉE,… !

Petite fable affable d’après 
De la poule trop grasse d’Ésope

Une poule pondait un œuf par jour.
C’est là la norme depuis toujours.
« Elle m’en pondrait deux, fit lors la fermière,
Si je la nourris deux fois plus ! » Manœuvrière,
Elle lui jette aussitôt force grain
Qui profita aussi à son nourrain.
Rêvant, un beau jour, de quitter sa chaumière,
Elle réfléchit de façon coutumière :
« Si je ne compte pas sa pitance, Dieu
Combien elle en fera !… Le plus fait le mieux ! »
Mais la gallinacée bien nourrie
Devint si grasse que, chez nous on en rit
Encore. Bientôt, elle pondit moins. Peste !,
Et, enfin, ne pondit plus malgré ces bons gestes.

C’est ainsi que nous gâtons les cieux !

Ne pressons pas une Nature qui tant nous offre :
Elle produit tout ce qu’elle peut.
Si tu trouves que c’est encor’ trop peu
Qu’en serait-il si, opprimée, Vieux,
Elle ne donnait plus rien à mettre au coffre ?!

jeudi 22 décembre 2022

HAÏKU DE MOU

Pourquoi traite-t-on les « tire-aux-flancs » de « tire-au-cul » alors que pareille protubérance ne nous pousse pas sur les côtes !

mercredi 21 décembre 2022

HAÏKU AUX FOIS

La seule chose que je crois est qu’il ne faut pas croire quoi que ce soit.

LES FAITS SONT TÊTUS

Petite fable affable d’après 
De la mule d’Ésope

Une mule grasse à loisir,
Mais aussi garce par plaisir,
Ne cessait las, en sa jeunesse,
D’invoquer sa mère, jument
Bien née, fille la de noblesse.
Et sa beauté assurément
Confirmait ses dires uniment.

Mais hélas dans sa vieillesse,
Où le Temps oublie ses largesses,
La revoilà bête de bât,
Comme le fut son père Âne
Et on la roue, et on la bat,
Limitant même son avoine.
C’était, sûr, tomber bien bas.

Manants nous voulant gentilhommes
Il est toujours un temps, des gens
Pour nous renvoyer, l’air bonhomme,
À la face, hélas, ce que nous sommes :

À quoi bon renier son sang !

lundi 19 décembre 2022

HAÏKU DE PINCEAU WOKE

On n’a plus le droit, au nom de la « grossophobie », d’évoquer Les trois Grâces !

DE RAISONS, JE N’EN VOIS PAS LA QUEUE D'UNE !

Petite fable affable d’après 
Du renard qui a perdu sa queue d’Ésope

Tombant, à la nuit noire, en quelque chausse-trappe,
Alors qu’il marchait tête haute, tel un pacha,
Un goupil des plus distraits, penaud comme un chat
Qu’une souris grise aurait pris, n’en réchappe
Qu’après y avoir laissé, morbleu, sa queue
En gage… Le voilà dès lors bien piteux :
Sans ce panache il sera la risée des hôtes
De ces bois et surtout de ses pairs, roués
Certes, mais pour se gausser d’autrui plus doués
Encore !… Il lui faut donc trouver parade ou botte.

Quelque ostracisme le guettant, il profita
D’un congrès des siens pour parler, ce bêta :
« Une idée m’est venue que, là, je vous expose.
Défaisons-nous tous de ce fouet superflu.
J’ai ôté moi-même cette traîne velue,
Lourde souvent, sale toujours dès qu’on se pose.
À quoi bon balayer sans cesse les chemins
Avec cette couette, s’emmêler aux ronces ?!

- J’ignore ce je que pourrais gagner, annonce
Le plus vieux de la bande, mon gamin,
À me passer de mon caudal appendice.
Mais je suis sûr que si tu n’en avais été
Privé, jamais pareil discours, certes écourté,
Ne nous aurait été infligé. C’est du vice
De vouloir changer le monde parce que l’on
A changé soi-même. Sur toi ça en dit long ! »

samedi 17 décembre 2022

HAÏKU À L’EGO

Le sens du ridicule est un sens inique !

LA RAISON DU PLUS FORT

Petite fable affable d’après 
De la chauve-souris & de la belette d’Ésope

Une chauve-souris tombée, par mégarde, au sol
Se trouva, las !, prise aux crocs, le pire des dols,
D’une belette. 
Elle eut beau pleurer, supplier son prédateur
Celui-ci lui se dit de volatiles amateur.
« Ah ma replette,
Tu feras bien mon régal, à n’en pas douter !

- Mais les oiseaux ont des plumes non poils veloutés !
Vois, belette ! »
La fourrée la délivre : « Zut, y’a erreur ! »
Elle offre ses excuses malgré son aigreur.

Notre chauve-souris, libre et ivre de joie
À peine élargie, las, se trouve être la proie…
D’une belette.
Une autre aux griffes prou acérées qu’elle priait
En vain car celle-ci tous les rongeurs goûtait :
« Bonne cueillette,
Te voir m’est jà délice de fin gourmet !

- Mais rats et mulots n’ont point d’ailes, au grand jamais !
Vois, belette ! »
La carnivore la relâche : « Y’a faux pas ! »
Fait-t-elle, confuse. Et L’autre fuit son trépas…

Le mammifère,
La prudence guidant désormais son vol,
Dit partout à ses pairs, en se haussant du col :
« ‘Faut pas s’en faire
Si on comprend que face à un même danger, 
Des réponses adaptées peuvent tout arranger ! »

jeudi 15 décembre 2022

HAÏKU DE CUILLER À POT

Oui, je suis "soupe au  lait" !… Y’a pas d’quoi en faire un fromage !

GUÈRE DE BONNE GUERRE ?

Petite fable affable d’après 
Du renard & du sanglier d’Ésope

Un sanglier aiguisait ses défenses
Au tronc d’un gros frêne. Avec conscience.
Avec application. Lentement.
Sûrement. Et durant de longs moments.

« Mais à quoi bon fourbir, sans fin, tes armes ?
Y a-t-il une guerre ou quelque alarme
À avoir ? Devrait-on craindre un danger ?
Il n’y a ni chasseur ni, pour nous manger,
Quelque loup venu seul ou, pire, en meute !
Un abois, une odeur peut-être ameute
Tes sens toujours en éveil, mon cochon ? »
Dit un renard passant par une sente
Fort proche de cette scène angoissante.

L’autre sans s’arrêter lui fait, ronchon :
« C’est pas, m’a dit père avant qu’il ne meure
Lors, las, d’une chasse à courre à honnir,
Quand le péril est jà en sa demeure
Que l’on songe à comment s’en prémunir ! »

mercredi 14 décembre 2022

mardi 13 décembre 2022

HAÏKU Y ZIGNIÉ

Les animaux élevés en batterie ?!… Je suis contre : je ne les préfère pas plus menés au clairon !

NE TOURNONS PAS AUTOUR DU POT

Petite fable affable d’après 
De l’avare & du passant d’Ésope

Un avare enfouit sa cassette sous un chêne.
Il s’y trouve serré ce trésor qui tant enchaîne
Ses jours et même obsède ses nuits. Mais aussi prompt
Et secret qu’il fût, il ne le fut assez, c’est triste
Pour un besacier qui dormait, complètement rond,
Dans les branches de l’arbre. À peine notre égoïste
Parti, le rôdeur quitta son perchoir et vida
Scrupuleusement, vitement, la cache à papa
De l’avide et alla dissiper cette fortune,
S’offrant une vie de patachon avec ces thunes.

Or notre harpagon ignorait que « loin des yeux,
Loin du cœur » - en avait-il cet avaricieux
Seulement une once ? - et son magot qui n’offrait qu’affres
Chez lui, devint tourments à peine mis en son trou
Auquel, au matin, il retourna… Il vit balafre
Là où il y eut bosse, et fosse vide. D’où son courroux
Et sa douleur. On l’avait floué, « À la Police ! »
Floué de ses fonds, le liardeur était au supplice.
Une oie passant par là l’oit, demande le pourquoi
De ses cris et de ses pleurs,… sur un ton adéquat.

« Mon or et mon argent que j’avais là mis en terre
Ma précieuse fortune, monde délétère,
M’a été robée, larronée par quelque malfaisant !

- Pourquoi ne pas l’avoir confiée à quelque banque ?

- Ces antres sont peuplés de voleurs et de faisans !

- Un usurier fait fructifier les sous qu’il planque.

- Ces gens là ne sont que des truands, des aigrefins,…

- Pourquoi ne pas conserver chez vous, à la parfin
Vos biens : pour les surveiller et en user, mazette,
À dessein. Cela vaut mieux qu’une sotte cachette ?

- Me priver d’une seul centime de mon capital,
D’un seul carat de ce bijou. jamais, ma pécore !
Je thésaurise et non dilapide. C’est fatal !

- Alors mettez cailloux en ce trou. Encore et encore.
Ils vous seront utiles autant que vot’ reliquaire :
Passons-nous de ce qui ne nous est pas nécessaire ! »

lundi 12 décembre 2022

dimanche 11 décembre 2022

DRÔLE D’HAÏKU

Certains ont le sens de l’humour d’autres l’humour dans tous les sens !

GRÂCE ?

Petite fable affable d’après 
Du trompette d’Ésope

Un trompette de cavalerie fut pris.
Une épée va le frapper quand dans un cri
Il dit : « Quartier ! moi je n’ai pour seule arme
Qu’un clairon et n’ai tué dans le vacarme
Du combat, ni même blessé, un seul soldat !

- Tu espères ma pitié : Qui, oui da,
A donné l’ordre, d’un son, de se battre ?
Qui, d’un autre son, a poussé à abattre
Plus encore les nôtres excitant les tiens ?
C’est pour ça que ma lame je ne retiens…
Depuis quand, vile infamie, un responsable
Se refuse à être traité en coupable ?! »

samedi 10 décembre 2022

vendredi 9 décembre 2022

HAÏKU DES TAS

L’ordre établi… est l’établi de tous les désordres !

DU SERPENT CONDUIT PAR SA QUEUE

Petite fable affable d’après 
Du serpent conduit par sa queue d’Ésope


Un beau matin, un serpent surpris vit sa queue 
S’élever contre sa tête. Pourquoi ?… Parc’ que !
« Quel orgueil ! siffla-t-il. Oser imaginer 
Que tu pourras conduire sans lambiner
Tout ce corps rampant aussi adroitement, sotte,
Aussi bien que je le fais avec jugeote ?

- Aurais-je moins d’esprit et de raisonnement
Que vous ? Plus d’une fois, souvent fort bêtement,
Vous nous avez fourvoyés, mis dans l’ornière !
Cela fait longtemps, et pas de bonne manière
Que vous décidez de tout, mon petit vieux,
Et que vous menez la danse. À mon tour de faire :
On verra lors que pour nos communes affaires
Ça ira aussi bien si ce n’est mieux  ! »

Cela dit elle tire la bête et rebrousse
Chemin, cahote dans l’environnante brousse :
Elle se fripe aux racines, se froisse aux rochers
Ou s’urtique aux orties et se déchire aux ronces ;
Ici elle pénètre en un querelleur rucher,
Là se jette en un trou profond et s’y s’enfonce.
Le serpent n’eut fait vingt mètres, mala testa,
 De cette façon, qu’il fut en piteux état.

Combien d’hommes, en leur vie, ne font pas mieux
Et ne s’en tirent, je le crains, guère mieux !

jeudi 8 décembre 2022

HAÏKU DES TAS

Un despote ne songe qu’à assagir son peuple alors qu’un peuple sage ne saurait supporter la tyrannie.

mercredi 7 décembre 2022

HAÏKU D’AURA

Auréole : cercle vertueux !

ÇA EN VAUT LA PEINE ?

Petite fable affable d’après 
Du berger & du chien d’Ésope

 « Tous les pleurs ne se valent ; toutes les larmes
Qui coulent n’ont pas, je crois, même charme ! »
Ainsi pensait un pauvre berger venant
Au chevet d’une de ses brebis malade ;
Le suivait son chien qui, compagnon avenant,
S’épanchait sur la profonde estafilade
De la bête souffrante. Or, notre indigent,
Manquant de tout, avait pris cette habitude
De sacrifier à son dogue, intelligent,
Le bétail qui mourait de décrépitude
D’une plaie ou d’un mal. Là est l’affligeant !

Aussi notre pâtre ne savait plus guère
Si ce clebs compatissait, de bonne guerre,
À son chagrin ou s’il ne s’attristait jà
Que réchappant à la mort, ce vil goujat
D’animal, hélas, ne lui fasse pas ventre
Alors qu’il était plus que goinfre, diantre !
 « Le malheur ne fait pas naître tous les pleurs,
Pas plus que toute larme ne vient du coeur !  »

lundi 5 décembre 2022

HAÏKU DE REIN

Club échangiste : cercle vicieux !


LE JOUR DE GLOIRE

Petite fable affable d’après 
Des deux coqs & du faucon d’Ésope

Ayant vaincu en un combat singulier
Et, selon les dires, en restant régulier,
Son rival, un freluquet, ce coq-là
Tout en haut de son tas de fumier alla
Clamer à la face du ciel sa victoire
On ne peut plus justifiée, méritoire,
Refusant ainsi à tout le poulailler
Le droit d’en douter ou de la pinailler.

Il avait été habile, adroit, et, mieux, sage
Malgré sa complexion, en dépit de l’âge.
Il était donc le seul digne de régner.
Foin d’épilogue ou, las, ça allait saigner.
Un milan entendant ces éclats arrive,
Fond sur lui pour l’emporter sur d’autres rives
En disant : « Ne laisse jamais un moment
De vanité obscurcir ton jugement ! »

samedi 3 décembre 2022

HAÏKU DE CHIFFON

Le propre de l’Homme ?… Aimer le sale !*

* Je croyais avoir créé ce "bon mot"… mais il semble que Jean Yanne, hélas pour moi, m’ait devancé ! Grâce lui soit donc rendue.


LA VIE VUE DU TROU

Petite fable affable d’après 
Du fossoyeur & du médecin d’Ésope

Un sanglier enterre, au matin, un blaireau
De ses amis à six pieds sous le terreau.

Passe soudain le hibou médecin, à peine
La fosse comblée. Le cochon, sans gêne,
Interpelle notre docteur : « Toi, si savant,
Que n’as tu sauvé cet être qui, si souvent
A clamé haut et fort en ces bois ta science,
Ta grande sagesse et ta longue expérience ?

- Mais ce blaireau était si malade, l’ami !

- Fouchtra, aurait-il eu besoin de tes services
S’il ne l’avait été ?… Le voilà endormi
À jamais car tes soins lui furent des sévices ! 

- C’est ainsi que la médecine, pas à pas,
Avance : sa mort retardera ton trépas ! »

jeudi 1 décembre 2022

HAÏKU DE DICO’

Le problème avec les mauvaises langues c’est qu’elles ont, trop souvent, une bonne élocution.

LA SÉCHERESSE STRESSE !

Petite fable affable d’après 
Des grenouilles d’Ésope

L’été est trop chaud. Trop long. La mare asséchée
Voit mourir ses poissons et fuir ses grenouilles.
Ces dames veulent alors coasser, bien cachées
Dans l’ombre mouillée d’un fort vieux puit où ne grouillent
Point d’insupportables voisins, bien à l’abri
D’un soleil vainqueur qui déjà leur a tant pris.

« Ainsi, on ne manquera jamais de liquide !
Disaient tout haut ces batraciens intrépides »

L’été est trop chaud. Trop long. Le puits voit baisser
Tant son niveau d’eau que nos faces de gargouilles
Ne peuvent en sortir, et meurent harassées.
Qu’est-il arrivé à la tripotée d’andouilles
Dont je parle ? Elles n’ont pas compris que le plus
N’est pas le mieux, comme beaucoup d’olibrius !

mardi 29 novembre 2022

HAÏKU DE GONG

La pendule marque moins nos heures qu’elle ne ride nos fronts.

SANS L’OMBRE D’UN DOUTE !

Petite fable affable d’après 
Des voyageurs & du plane d’Ésope

Alors que la canicule accable la plaine,
Deux rouliers prennent le frais et reprennent haleine
Sous un très gros platane à la large ramée.

Considérant l’arbre, au lieu de se pâmer
De son ombre propice, voilà qu’ils le condamnent
Car, faute de fruits, il ne peut pas étancher
Leur faim ni leur soif : « Bah, à part la bédane
Qui peut tirer profit de cet embranché ?

- Ingrats ! fit la feuillée. Est-ce manière
De remerciement ? C’est de cavalière
Façon que vous louez ce qui vous permet
De fuir un soleil prompt à vous gourmer ! »

dimanche 27 novembre 2022

HAÏKU DU SOUVENIR

La nature ayant horreur du vide, l’oubli réinvente donc ce qui fault à nos mémoires.

C’EST QUOI, CETTE GITANERIE ?

Tentative de texte en caló en hommage à Loupzen qui me l’a inspiré

Des Romanos, plajo au bec, se mal tenaient,
Car leurs seize berges, sur leur endosses
Leur pesaient vraiment lourd,… comme leur acné.
Ils attendaient sans l’espérer que ces rosses
De Schmitts ne viennent, sans latche, les déloger
- Devel ! tous ces paysans ça bave
Sur les Romanos et ça poucave -
Alors, là, adja au plus loin sans déroger !

Pour passer le temps, ces tiknos penavent
Mais pas de criave, ni de chourave
Quand le niglo hélas vient à manquer,
Ni de ces narvalos qui font tant déparler
Des manouches qui aimeraient font à planquer :
On les croit bons qu’à maraver, même efflanqués
Quand le mol qui coule leur échauffe
Un sang bouillant jusqu’à la surchauffe ;
Leur surin, ici, là, vont les gratouiller ?!


Ceux-là voudraient bien qu’on vienne à chatouiller
Un pelo où le printemps fait la sève
Monter mais toutes les raclis des clans du camp
On n’y touche pas. Même pas en rêve.
Même pas du bout de l’acái, Vils Croquants !
« Dicave la gadji. Choucard son boule !
Un’ cañi à rupin à bouillaver. Sûr !

- Bah avec ta tronche de gail, ça roule
Pas !…  Et là ta maraji, va, c’est de l’impur…
Elle fait bander que tchi : faudrait, ma mère,
Avoir vraie bocata pour vouloir en bouffer.

- Tu me cingares là !… T’as le trac, pépère ?!
Zinda, tu veux tringler avant d’finir moulo ?

- Un Rom il fait et évite de penave
Sinon la vie, Balichó, il se pourave ! »

vendredi 25 novembre 2022

HAÏKU LONG COMME CHARLES !

Dans un monde où l’on dit volontiers tout le bien que l’on pense de soi et tout le mal que l’on suppose chez les autres, l’humilité passe pour une affectation suspecte ou de la fausse modestie,  « un artifice de l’orgueil » aurait dit M. de La Rochefoucault. Et pourtant, c’est la seule façon de garder les pieds sur terre…

NE COUPONS PAS LES CHEVEUX EN QUATRE !

Petite fable affable d’après 
De l’homme décoiffé d’Ésope

Devenu chauve, un bel homme se couvrit
La tête d’une perruque qu’il s’offrit
En vrais cheveux… C’était la moindre des choses
Pour continuer à voir la vie en rose.

Convié à une sauterie, le coquet
Se donna tant le branle après le banquet,
Au bal donné, que sa belle chevelure,
Las, chut dans les confettis et la sciure.

La stupeur passée, parmi les jacasseurs,
On se mit à rire mais notre danseur
Fit : « Allons, mes amis, où est la surprise ?
Ma toison de la tête d’où on l’a prise
N’a pas su tenir. Alors pourquoi aurait-
Elle demeuré sur mon crâne trop ras ? »

Cessons donc d’exiger de soi et des nôtres
Ce que l’on n'espère pas ou plus, des autres.

mercredi 23 novembre 2022

HAÏKU BIEN HUMAIN

Hélas Blaise, l’Homme est plus un roseau penchant que pensant !

LUNE SANS LES AUTRES

La passion est-elle absente 
Quand le soleil quitte les nues,
Mes jours où les joies sont en sentes
Et mes peines en avenues ?

Dame La Lune me console
De mes amours si vite enfuies,
Du temps perdu et de l’ennui,
De tout ce qui me déboussole.

Mais les lueurs du bon matin
Font refleurir de tristes heures
Que seul le désir du soir teint
De couleurs qui sont, las, un leurre.

Donc j’attends, sans cesse, la nuit
Qui fait ma plume enfin revivre,
Et l’encre qui de vers s’enivre 
Quand elle crisse de mots et bruit…

mardi 22 novembre 2022

HAÏKU RIRE

Le rire est le reflet de votre âme : qui vous méprise rit de vous, qui vous estime rit avec vous.

lundi 21 novembre 2022

HAÏKU DE LA VIE

Les trous de mémoire sont la tombe des souvenirs.

LE CHANT DU CYGNE

Petite fable affable d’après 
Du cygne & de la grue d’Ésope

Sentant sa fin venir, un cygne chantait
Le monde qu’il allait bientôt quitter.
« Je ne vois pas, lui dit la grue mesquine,
De quoi vous auriez à vous réjouir
Dans l’état qui est le vôtre : las, mourir
N’est pas gai. Sans vouloir être chafouine !

 - Oui, je sens que je vais partir, et dans l’heure…
Aurais-je donc tort de bouder mon plaisir
À être délivré, trop vieux à mon désir,
Des maux qui, de moi, las, se sont emparés ? »

samedi 19 novembre 2022

VRAI HAÏKU ?

On veut du vrai mais on se contente de l’acceptable !

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSSOLÉ

Peut-on croire qu’aujourd’hui encore Bergères-lès-Vertus (51) ?
Peut-on jumeler Chanceaux (21) et Cocumont (47) ?
C’est parce que ses habitants ont pris son nom au pied de la lettre qu’Hébécrevon (50) n’est plus qu’un hameau ?
Trouve-t-on plus de gens fragiles à La coquille (24) que qu’anciens alcooliques à Replonges (01) ?
Hé bé, Longcochon (39) ?!
Après Moÿ (-de-l’Aisme, 02), Le Déluge (60) ?
Les premiers-Sapins (25) sont-ils à l’origine des festivités de Noyelles (-sous-Lens, 60) ?
Voulez-vous Pacé (35) ?
Comment fête-t-on l’an neuf à Saint-Sylvestre (87) ?
Peut-on jumeler, non sans passion, Yaizu (Japon) et Croy (Suisse) ?

jeudi 17 novembre 2022

HAÏKU DU FOND DU PUITS

Voulant paraître profonds, d’aucuns se plaisent à être obscurs.

LA PART DES CHOSES

Petite fable affable d’après 
Du loup, du renard et du Singe d’Esope

Dame justice mange à tous les râteliers.
Il n’est, pour agrémenter ses quotidiennes
Repues, assez d’épices. C’est là une antienne
Ancienne que nul ne peut jamais oublier.

Un loup et un renard plaidaient l’un contre l’autre,
Se déchirant pour du lard que ces bons apôtres
Avaient dérobé dans une ferme… mal fermée.
Quoi qu’un bon arrangement vaille, en goguette,
Mieux qu’un mauvais procès, car l’échauffourée guette,
Ils veulent, devant le chat-fourré mal aimé
De la forêt, un fort vieux lynx, porter l’affaire.
Il entendit les parties puis sans plus s'en faire,
Demanda à chacun l’obole, et prononça
Son Verdict : « Messire Loup vous paierez, fissa,
Amende car vous exigez, à tort, de Maître 
Renard qu’il vous rende illico ce que ce traître
Jamais ne vous prit ; Messer Renard, vous paierez
Amende parce que vous refusez, terré
En l’Erreur, de restituer en temps et heure,
À ce fourbe de Loup ce que, par quelque leurre,
Vous lui avez robé par pure vilenie ! »

Ainsi fut fait quoique des chicaneurs honni…

mardi 15 novembre 2022

HAÏKU DIGNE D'UN PROVERBE

Qui pense faux peut parfois dire vrai.

VAGUES À L’ÂME

L’aurore accoste au havre d’une nuit pâlie
Dont l’aube déjà déshabille les rivages,
Drainant le miel, l’or et sang dans son sillage.
Dans ses voiles de brume tendues, châlit
Où sont prises, affaiblies, les dernières étoiles
Captives des vapeurs effilées de ces toiles,
Guidant vers un demain d’horizons incertains
Ou vers un avenir de tropiques lointains.

Et c’est là, dans cette anse d’ombres blêmies,
Voguant au gré de toiles tissés de cents songes
Sauvages, tramées sur des espoirs, des mensonges,
Que va aborder un jour nouveau dont frémit,
Au dos de ce rideau fuyant de mousseline,
Une réalité en rien, las, opaline.
Mais ce voile se délite si lentement
Qu'il laisse une place à l'Espérance qui ment…

lundi 14 novembre 2022

HAÏKU AU VERT

Je souscris entièrement à l’affirmation que « la Nature est bien faite »… sauf en ce qui concerne « la nature humaine ».

dimanche 13 novembre 2022

HAÏKU BRILLANT ?

Crier sur tous les toits est aussi vain que de se taire en une cave !

ÇA FICHE TOUT PAR TERRE

Petite fable affable d’après 
De la rose et des fleurs d’Esope

Tout le parterre de fleurs admire
Une rose thé, délicate et parfumée,
Dont la valeur surpasse la myrrhe
Tant sur ce sol si fertile et bien fumé
Elle est devenue le point de mire
De ses sœurs comme des douces attentions
De zéphyr, tout en caresse et en passion.
« Nous n’exhalons pas odeur si douce,
Si capiteuse, fit Marguerite au long cou,
Piteuse, quoique la même mousse
Baigne nos pieds !

- Mais moi, je vous envie beaucoup,
Répond Rose dans une secousse
De pleurs de rosée, car mes senteurs et mon teint
Chez moi ne durent que “l’espace d’un matin“ ! »

vendredi 11 novembre 2022

HAÏKU DE CÔTÉ

Pour mieux aller de l’avant, il faut parfois revenir en arrière.

NOCTURNES ERREMENTS

Sous un ciel redevenu géant,
Nez aux nues, nerfs au néant, 
Nain sans nom, sans but je vaque
Sur la noue, dans l’obscur cloaque
De la nuit, loin du bruit des rues
Mais plein du murmure des rûs.

Là, sous le baiser de la brise, 
Au roulis de cailloux que brise
Mon pas, je me laisse porter 
Toujours plus avant, emporté
Par le manteau de ces ombres
Qui me cachent au monde, au nombre
De ceux qui fuient, sots bécassons,
Le frais frisson des froids buissons.

Là, je redeviens solitaire,
En communion avec la terre,
« Insociable » dirait Rousseau,
Vrai misanthrope des ruisseaux,
Car la sauvage solitude 
M’est, las, préférable habitude
À l’urbaine mesquinerie 
À l’ingratitude pourrie
« Policée » diraient mes semblables,
Gavée de haines à eux aimables,
Nourrissant honteuses trahisons
Et discours tout en déraison.
Oui, j’oublie leurs cerveaux en friche
En idées faisandées si riches…

mercredi 9 novembre 2022

HAÏKU PROCHE

« La fortune a les bras longs » a dit Sénèque, mais visiblement je suis encore trop loin pour qu’elle m’approche !

LE BLAIREAU QUI NE L’EST PAS TANT QUE ÇA

Petite fable affable

« Le même vent de faveur qui vous fait voguer
Vers d’heureux horizons, peut faire divaguer
Voire verser en un vide vertigineux ! »
Ainsi pensait, au vieux temps moyenâgeux,
Un blaireau qui se mêlait par trop à la cour,
Quoique serf, du roi cerf, n’étant jamais à court
De vaines courbettes, de viles flatteries,…

« Allons, mon ami, cesse ce cirque. On se rit
De toi par les bois ! » lui fit, matin, un faisan
Qui ne faisait pas mieux, soit dit en passant.
Ton attitude te cause bien plus de maux
Que tu n’en souffres déjà… Pourquoi, en un mot,
Continuer à faire ainsi ?! » Ce camouflet
Qui, las, fut public, plus cuisant que soufflet
Fit réagir notre poilu gonflé d’orgueil.

« Mais comme pour toi, pour Bouvreuil ou pour Chevreuil :
Se tenir dans l’ombre d’un grand, sois-tu un rat,
T’offre toujours aux yeux des sots et des fats
Un prestige qui vaut tout l’or d'un khalifat,
Car transpire sur toi un peu de leur aura ! »

lundi 7 novembre 2022

HAÏKU DE SIÈGE ?

On s’abandonne à la tristesse alors que l’on conquiert ses joies. 


SOLITUDE ?

J’aime à musarder par les chemins creux
Et m’exiler pour faire ricocher
Mon esprit au bleu profond des cieux,
Noyer dans les grises nues mes yeux,…
Choses fort inutiles, sans doute, aux vôtres
Mais indispensable aux miens… entre autres !

Je m’isole ainsi des gens et du monde
Non parce que je ne les n'aime pas,
Mais parce qu’ils m’épuisent à leur onde, 
Tout en bruit, foule, palabres ou pas.
Je sais ces choses vitales pour vous,
Pour moi “non essentielles”, j’avoue.

Je vieillis seul, sans devenir rance,
Sachant d’où je viens, qui je suis
Et où je vais  même si c’est errance,
Vivant mon temps plus que je ne le suis,
Avec l’isolement pour tout asile
Et un doux silence qui l’alguazile…

Je déçois le monde que je reçois
Car je l’écoute plus que je ne parle,
Non pour rester sur mon quant-à-soi
Mais pour conseiller, aider,… pas en marle
Mais par bon plaisir et simple empathie :
Cela n’appelle pas toujours sympathie.

Ainsi mon "Moi" fait alors une pause,
Profitant de vous et de l’instant présent,
Vous que je fuis, dont je me repose
En mon havre agreste et bienfaisant
Où j’invite non pour combler un vide 
Mais par envie que votre âme s’y vide…

dimanche 6 novembre 2022

samedi 5 novembre 2022

HAÏKU DE CENTIMÈTRES, HÉ !

Tout est petit pour un Grand.
« Et réciproquement à l’inverse de son contraire ! » comme disait Pierre Dac. 

LE LOIR EST CHAIR

Petite fable affable

Dans le noir d’un grand bois d’autrefois, 
Au bon temps d’une prospérité
Qui n’ignorait pas l’adversité,
Las, pour une énième fois
On discutait gouvernement
Et disputait couronnement.

Sans jamais déguiser leur passion
Ni contraindre, en rien, leur humeur
Quelques bêtes voulaient, en primeur,
Être monarque de ces buissons,
Donnant des coups, rendant plaie pour plaie,
Du plat de la langue, s’il vous plaît.

Le cerf, ayant une portée d’esprit 
Médiocre, rappela qu’il est roi
Portant plus de cors qu’on est en droit 
D’en souhaiter à un maître de prix.

Renard prétendit que la rouerie
De ses pères, n’était le mépris
Du commun, lui vaudrait au bas mot
Tortil… ou diadème d’émaux.

Le loup souligna qu’il descendait
D’un croisé et donc que regalia
Devaient lui échoir, Alleluia !
Alors que l’aigle, un vrai dadais,
Affirma : «  Des airs on me dit roi
Depuis la nuit des temps : j’ai des droits ! »

Un loir s’invita : « Vos arguments
Sont vos aïeux ?… Qu’il soit entendu
Que mes qualités, que ma vertu,
Que mon abnégation, simplement,
Me désignent comme souverain ;
C’est là une vérité d’airain ! »

Sa roture est sa dorure. On rit
Donc. « C’est là parole d’envieux ! »
Fait le cerf qui décocha un vieux
Coup de sabot au rongeur surpris.

« Mots d’ambitieux ! » dit le rusé
Qui mordit le loir sans trop l'user.

« Propos de parvenu ! » crie Lupin
Qui estropie l'effronté galopin.

L’aigle ajoute : « On joue donc les vantards,
Insigne proie ?! » Puis, sans retard,
Il emporta notre animal mourant
Vers de lointains aériens courants.

Le loir ne put que dire à ces fats 
Se moquant du prince des sofas :
« Vous ne vous êtes donné, un jour, 
Que la facile peine de naître
Quand moi, trois fois hélas, chaque jour, 
J’ai le mérite d’essayer être ! »