Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 31 décembre 2013

HAÏKU DE LAIT TRIÉ

Dans un café, le serveur c’est le garçon… des tables !

EN ROUTE POUR… M'AFFIRMER

Je n'étais plus qu'une ombre informe,
Fuyant le soleil et la rue,
Prisonnière, honteuse des formes
Que le Très Haut, chose incongrue,
M'avait données et que bourrus,
Tous ses fidèles
Condamnaient, me traitant de « grue »,
Moi, l'hirondelle.

J'en ai assez d'être difforme.
Finie la loi des malotrus.
Je suis femme et je vous informe,
Une créature du Ciel. Ventrus
Et barbus, je ne suis pas « morue »
Ou citadelle
À faire plier, le mot dru,
Moi, l'hirondelle.

Serais-je, un jour, face aux membrus,
Moi, l'hirondelle,
Peur et soumission disparues,
Votre modèle ?!

LA MAUVAISE GRÂCE

Petite fable affable d’après La Besace, J. de la Fontaine, I, 7


Dans son vieil Olympe, Jupiter s’ennuie. Pire,
Il doute de lui, de ses pouvoirs et grandeur.
Pour se bien rassurer, il veut s’entendre dire,
Par ses fruits, lui, le Créateur
Qu’il fit et fait bien toute chose.
Comme jadis, il réunit, pour que l’on cause,
Cette faune heureuse en tout qui, avec raison,
Plaignait plus le sort de tout autre.
« Dis Singe : Es-tu toujours aussi content, ou non,
De tes pieds agiles, de ta face d’apôtre ?
- Non, Maître !… De l’Homme tu m’as trop rapproché ;
Je suis, comme lui, bête, arrogant et débauché,
Prompt à feindre, trahir, tuer,… et donc me plaindre. »
Survenant alors, l’ours se mit aussi à geindre :
« L’imberbe est à la mode, et je suis velu. Fort
Velu. Devrais-je, pour plaire, épiler tout mon corps ?  »
L’éléphant déplora que maigreur sans pareille
Soit dans l’air de ce temps, le laissant de côté ;
Ni fait ni à faire, il était :
Nez trop long, queue trop frêle et puis, Dieu, ces oreilles… !
Nul animal, du plus petit
À la grosse baleine à bosse,
Ne se trouvait, ici-bas, assez bien loti.
Aux tristes portraits que lui brossent
Tous ces cœurs moroses, Le grand Basileus,
Détruisit ces ingrats, avortons et maous.
« Vous parlez aussi mal à votre Dieu que l’Homme !
Si vous ne vous plaisez, tels que je vous fis, tous,
Pourquoi continuer à vivre ?!… Là, en somme,
J’ai réussi à vous rendre heureux et sereins,
Comme le doit un souverain !
Ne voir que soi, soi seul, nous donne des œillères :
On est maux et défauts. Aussi cela conduit
À se dénigrer prou, méprisé sans manière.
Comment, dès lors, pourrait-on estimer autrui ? »

lundi 30 décembre 2013

HAÏKU DE CRAYON

Ami, comment penser du neuf
Lorsqu’on se croit devenu veuf
De ce qu’ont écrit tous les autres,
En mots qu’on aurait voulu nôtres ?

dimanche 29 décembre 2013

HAÏKU D’AVANCE

Qui veut te foutre dedans,
fiche-le dehors !

LA RISÉE DE LA BASSE-COUR

Petite fable affable

Tout près d’Anse-aux-Fraisois,
De très jeunes pintades
Qu’on prenait pour des oies
Faisaient mille incartades,
Parlaient comme on aboie,
Battaient l’air de leur ailes,
De leurs mots de morpions,
Ondulant du croupion
Avec constance et zèle.

Elles se comportaient
Comme l’on disait d’elles,
Et pire s’emportaient
Contre les oies modèles
Qu’on leur opposait.
Plus y avait critique,
Plus elles s’imposaient,
Et posaient, et osaient,
Par jeu systématique.

L’une toujours flânait
Pour qu’enfin la remarque
Un perdreau de l’année,
Un beau fils de monarque
Qui avait de beaux yeux,
Dont elle s’était éprise.
Elle fit plus et mieux
En sottises et tudieu
Que son prince méprise.


Puis, la pintade aigrie,
Dans l’excès se console :
Avec Caillette au teint gris,
Son prince, lui, convole.
La douleur la rongeait.
Elle, déjà sans grâce,
Désormais de tout lasse,
Se laissa donc manger
Par qui aimait les grasses.

Cessez donc de jouer
 Au rôle de rebelle 
 Que vous avez créé.
Soyez donc vous, Mes Belles !
Vous faîtes et valez mieux,
Et ce, en toute chose,
Que ce que les Vieux,
Les Sots et les Envieux
Disent quand ils en causent !

EN ROUTE POUR… UN PONT

Si le métro passe au-dessus,
Ce pont enjambe rue et Seine.
J'y passe mais quelques autres y suent,
Y vivent, y dorment, y cènent,…
C'est, là, la pauvreté obscène,
Des pays riches,
Que l'on ne veut pas voir, malsaine.
Des vies en friche…

C'est le lieu des jours sans issue,
Du froid que les nuits vous assènent.
Et on y traîne à son insu,
En exclu de quotidien, hors scène,
Sans rôle ni espoir, ni senne.
On s'y affiche ;
Il fait soif, faim,… Y'a pas d'Arsène
Et pas de triche.

Toi qui voyages en avant-scène
Et, parfois, biches
L'hôte du pont, deviens mécène,…
Sois pas chiche !

samedi 28 décembre 2013

vendredi 27 décembre 2013

HAÏKU EN L’AIR

Comment appelle-t-on un fantôme qui fait de l’esprit ?

EN ROUTE POUR… L'AMOUR, LE VRAI

Elle m'a dit : « C'n'est pas décevant
Car ce n'est pas du pinaillage :
Les mots ne sont souvent que vent ;
Les baisers, un maquillage ;
Les gestes, un tendre habillage.
Ça se tarit…
Patience n'est pas gaspillage,
Mais le bon prix.

Donc ce ne sera pas avant…
Pas avant notre mariage.
Je n'suis pas diva de divan,
Une aventure, enfantillage
Qu'on oublie après l'effeuillage,
Non sans mépris ;
Passade ou erreur d'aiguillage ;
Le prix d'un pari.

L'Amour est un lent orpaillage,
Dont d'aucuns rient,
Lui préférant sac et pillage…
Allez souris ! »

UN VER D'EAU ?

Petite fable affable

Si bien des fables sont en vers,
Peu de vers, eux, sont dans les fables.
Étant un fabuliste ouvert,
Je sais donc un conte ineffable,
Qui concerne cet animal
Ne faisant rien, ni bien ni mal.
Impudique, humble locataire
Du sol, le lombric, terre-à-terre,
Est un rêveur. C’est bien normal !

Mon ver rêvait extravagant :
Il voulait, de toutes ses forces,
Devenir le plus élégant
Des vers luisants. Là, ça se corse !
Voyant toujours s’iriser l’eau,
Il décida donc, ce ballot,
De s’en faire une vraie parure,
Lui offrant lumière et dorures.
Il devait se jeter à l’eau.

De belles gouttes de rosée
Eurent d’abord sa préférence.
Mais leur éclat pur, déposé
Sur l’herbette par déférence,
Parut un peu faible à ce ver…
Et fade, aussi, vu à l’envers.
Surtout quelques petites gouttes,
Non, jamais ne vêtiraient toute 
Sa longueur ; avers et revers !

Par chance, une flaque, non loin,
Miroitait au soleil qui brille.
Quoiqu’épuisé, il la rejoint
Et, de là, voit que  scintille
L’étang. Il avait chaud, mais chut !
Assoiffé, sur un sol dur, brut
Et sec, il ondule et se glisse ;
Oui, de tout son corps, il coulisse…
On le goba, touchant au but.

L’ambition aide à se construire,
La prétention peut tout détruire.





















Illustration : Élisa stage, été 2019

jeudi 26 décembre 2013

HAÏKU DANS LES BOURSES

Le choc des générations :
Mon père, sans compter, s'est dépensé ;
Mon fils sait dépenser sans compter !

mercredi 25 décembre 2013

HAÏKU DE CHALEUR

Comme l’amour grandit, la pitié humilie.

LE VAUTOUR TRANSFORMÉ

Petite fable affable

Un vautour des moins fins s’interrogeait :
« Depuis quelque temps, aurais-je changé ?
On me disait fort gros parmi la troupe,
Et me voilà bien portant à ses yeux.
Je suis désormais dégarni ; le groupe
Ne me voit plus chauve, c’est merveilleux.
Je serais gêné et non plus myope 
Comme la plus aveugle de ces taupes
Que je traquais, parfois, auparavant
Et mon bec de lièvre aurait quelque charme.
J’avoue que ça m’étonne et me désarme :
Quoi, je serais donc moins laid qu’avant ?!»

Le prochain à qui il tient le crachoir
Lui fait alors valoir, de son perchoir :
« Pas sûr !… Car quand tu as un coup dans l’aile
On ne te dit pas ivre mais “plus gai”,
Quand tu ne bois pas, chose habituelle, 
T’es pas moins buse à toujours divaguer,
Mais “amusant”. Tu n’es ni beau ni sage,
Mais un gâteux dont on fuit le passage.
Tu n’as pas changé, l’Ami, point s’en faut,
Mais tu viens d’avoir un bel héritage
Et sache que, depuis les très vieux âges,
L’argent ennoblit tares et défauts ! »

EN ROUTE POUR… FUIR LES OISEAUX


Daphné, revoilà tes oiseaux !
Alfred, tournoyants, ils nous hantent
Et nous rendent frêles roseaux.
Alors que l'on attend qu'ils chantent
La ville n'est plus qu’un closeau
De volières
Des nues profondes à ses eaux,
Las, meurtrières.

Mauvais augure, ces oiseaux
Qui, là, nous guettent en smala.
On est tous encagés, en zoo,
Entre qui-vive et qui-va-là.
La terreur tisse ses réseaux,
On se sent lâches damoiseaux,
Prompts aux prières ;
On devient paranos, zozos,… :
Des serpillières  !

Peur singulière,
Les ailés de nous seraient las.
En fourmilière,
Ils nous châtient sans halte-là.

mardi 24 décembre 2013

HAÏKU PEU CLAIR

Il y aurait dans mon arbre généalogique,
une femme tronc et une vieille branche
qui aurait fini dure de la feuille.

lundi 23 décembre 2013

ÇA VAUT L’HAÏKU ?

Je ne peux aimer un Dieu que je ne connais pas
ni mon prochain, parfois trop  proche, que je connais trop
et encore moins une vie qui me sera, toujours trop tôt, infidèle.

EN ROUTE POUR… RIEN

Je ne suis rien et ne vaux rien,
Glacé par la faim meurtrière,
Lavé d'un silence aérien.
Et même inondé de lumière,
Tombant sur mon dos en poussière,
La Mort m'attend,
Que lui importent mes prières,
Mes bras ballants.

Je ne suis rien et ne veux rien,
La vie, qui n'est que fondrières,
A fait de moi un propre-à-rien,
Un quémandeur de p'tit' cuillère,
Sale comme un fils de houillères,
Pauvre suintant,…
Pour ceux qu'ont tout, mêm' des œillères
Et des « Va-t-en ! ».

Pour tous ces buveurs de théières,
J'suis mort, Satan,
Oui, Moi, l'homme serpillière
Depuis longtemps !

EN ROUTE POUR… LE CAFÉ À ZÉZETTE


Le café à l'amie Zézette,
C'est un troquet comme ceux d'hier,
Où les vieux tapent la causette,
Nez rosi, clope au bec, pas fiers.
Entre gros rouge et anisette,
On y commente la gazette,
Le froid d'hiver
Et les exploits de la Lisette,…
À découvert.

Au café à l'amie Zézette,
On est plus louche que cuiller
Quand on se croque la noisette,
Nez rosi, clope au bec, pas fiers.
Ici, on n'trouve pas de mazette,
Pas de gosse, ni de grisette:
L'été, l'hiver,
C'est pour l'amateur de rosette
Qu'on met l'couvert !

On parl' sans chichi ni frisette,
Truite ou colvert,
Le verre jamais en disette,
L'col  entrouvert…

samedi 21 décembre 2013

HAÏKU IN PRÉVU

L’homme de bien fait parfois un tout de sa vie avec des riens,
L’homme de rien fait souvent le tour de sa vie avec ses biens.

NUIT D’ÉTÉ

D’après un conte d’Alphonse Allais

Quelques apaches parigots,
Comme ils disent dans leur argot,
En bref, une bande d’escarpes,
Du genre muets comme carpes,
Ont forcé le rideau baissé
D’un vieux clampin qui paressait
À l’étage de sa boutique
« Aux bijoux beaux comme l’Antique ».
C’était juillet. Ou peut-être août.
Ils ont fait vite et sans raout.

Ces vandales plus qu’accomplis,
Ont agi bien après complies,
Pour faire au calme leurs bricoles,
Leur combine de basse école.
Le cave entend malgré leurs soins.
Plutôt qu’attendre les arsouins,
Il va voir de quoi il retourne.
C’est alors que le casse tourne…
Nos purotins ont des surins.
Pour le cas où… Restons sereins.

L’autre gueule. Mais pas longtemps.
Ils font au bourgeois mécontent
Une légion d’honneur qui tache,
À l’ancienne, à coups d’eustache,
Puis s’en vont dans la nuit, à pied.
Avant, ils ont mis un papier
 - Restez polis ! a dit le fourgue
Qui leur refilera des bourgues -
Sur le rideau de fer baissé,
« Fermé pour cause de décès ».

Illustration : Camille Lesterle, février 2015

EN ROUTE POUR… UN MAUVAIS PRÉSAGE

C'est pas que'j'vois la vie en noir
Mais « Corbeau du matin : chagrin ! »
Et « Corbeau du soir : désespoir ! ».
C't oiseau-là file à tous un grain,
Les vieilles prévoient du gros grain,
Les filles hésitent
Et les gars se font pérégrins,
Moins parasites.

C'est pas que'j'vois la vie en noir :
« Soir d'désespoir: sommeil au rain »
« Matin chagrin : jour repoussoir ! »,…
Ainsi la vie s'porte gros-grain,
Pour un oiseau, un patarin
Qui, là, transite,
Porte-poiss' qui vous rend bourrin
Par ses visites.

Quand le corbeau noir va son train,
On s'inquisite,
Et notre volonté d'airain
Au loin s'exite !

vendredi 20 décembre 2013

jeudi 19 décembre 2013

HAÏKU BU

Autant on loue un garçon “précoce”,
autant on blâme une fille qui le serait.

EN ROUTE POUR… UNE VISITE INATTENDUE

Venus de la Planète Rouge,
Les affreux petits hommes verts,
Sortis d'un O.V.N.I. ou d'un bouge,
Gluants et sales comme vers,
Ont envahi, j'l'ai découvert,
La ville grise.
Sans doute ont-ils mis l'univers
Sous leur emprise.

Plus sauvages que les Peaux-Rouges,
Barbares comme un fait divers,
Torturant au pic ou à la gouge,
Ils tiennent, depuis cet hiver,
- Il nous en coûta des revers,
Quelques traîtrises,… - 
Tout lieu profitant, ces pervers,
De notre Crise.

Je vous le dis à cœur ouvert :
Faut qu'on maîtrise
Ces êtres, et puis… revolver !
Leçon comprise ?

LE JEUNE SANGLIER & LE VIEUX DAIM

Petite fable affable

Quelque ragot, sans gêne,
Pour tout dire porcin,
Glanait dessous un chêne
Comme on brise des chaînes
Ou commet un larcin.
Après son seul passage 
Ce ne sont que labours,
Dévastation, ravages,…
Un carnage, un saccage
Au son sourd du tambour.

Il essuie les reproches,
Sans mépris, ni dédain,
D’un hôte des bois, proche
Voisin du lieu qu’il croche.
C’était un très vieux daim :
« Ami, par amour-propre,
Tu pourrais soulever
Le sol sans rendre impropre
L’endroit ; le laisser propre…
Comme tu l’as trouvé ! »

Notre sanglier, hure
Au vent, tout aussitôt
L’injurie comme ordure,
Lui fonce à la figure,
En lançant subito :
« À chacun ses affaires !
Comme toi, Animal,
Je fais et n’ai que faire,
Vieux, de te satisfaire !…
De toi dis-je du mal ?! »

Combien, sans situer
Bien ni Mal, croient couenne
Et groin infatués,
Que, comme ils sont, tu es ?!
Ce qui les dédouane…

mardi 17 décembre 2013

HAÏKU DE RÈGLE SUR LES DOIGTS

Aujourd’hui, ce temps où l’on fait nous intéresse moins
qu’hier, ce moment où l’on aurait pu faire,
ou demain, cet instant où l’on fera.

EN ROUTE POUR… UN MONDE DE GRISAILLE

Dans ma vie, ici, tout est gris
Même la brume ou le brouillard
Qui s'éprend de ce ciel aigri
Quand le vent du Nord si gaillard
Se fait fuyard, moins babillard
Dans ses libelles
Ou, criard, joue au billard
Par les poubelles.

Gris est le piéton rabougri
Qui s'en va du pas du vieillard.
Grise la passante amaigrie
Qui moque les mots des paillards,
Pas trop braillards, voire égrillards,
Dans la ruelle
Où la nuit, à colin-maillard,
Joue la rebelle.

Le gris, ici, est un pillard
Aux mœurs cruelles
Qui vous prend, vous rend trouillard
Sous les nuelles…

TRISTE BILAN

Le vérité se dissout
Aux sables mouvants du temps.
Ma vie ne vaut pas dix sous,
Toute en heurts et contretemps.
Je laisse errer mes paroles
Ne craignant plus d’être crû,
Et ne joue jamais de rôle
Ne craignant plus d’être cru.

Incompris et solitaire,
J’ai fait le bien que j’ai pu
Mais aussi, c’est salutaire,
 Le peu de mal que j’ai dû ;
Soit autant de choses à faire
Quand on se veut rester seul,
Que, ma foi, de choses à taire
Jusqu’au jour de son linceul.

Des racines de ce monde,
Profondes, aux bords blancs du ciel,
Je n’ai su me faire immonde,
Lâche ni superficiel,
Qualités des mieux admises
Pour se survivre ici-bas…
Ma longévité compromise
Je vous quitte sans débat.

Je vais, au fil de ma plume,
Frapper au coin du bon sens
Ma mémoire, cette enclume
Sur laquelle, pour tout cens,
Mes souvenirs tapent, frappent,
Résonnent,… comme un marteau.
Aux forges de l’écritoire,
Ce calvaire est concerto
Ou enfer expiatoire !

lundi 16 décembre 2013

dimanche 15 décembre 2013

HAÏ(s)KU L’AIR

Mon dernier soupir ?
Je n’y aspire pas plus qu’il ne m’inspire !

LA TAUPE AUX YEUX DE LYNX

Petite fable affable

La reine des taupes qui n’est pourtant pas borgne
Parmi ses aveugles sujets,
Ni fées ni affaires selon Sa Grâce, lorgne
Tout de travers et dit d’un jet :
« Pourquoi, diable, ne pas vous modeler sur moi,
Si modérée en toute chose ?
Dresser l’inventaire, j’ose :
Partout et tout le temps, ici-bas, je ne vois
Que pingrerie et fol orgueil,
Impolitesse, sieste et, bien pire, dépenses, 
Fausseté, vols sans larme à l’œil,
Licence, passions, guerre, voire, sans dispense,
Grande gourmandise. Donc, il suffit, je pense ! »

Une vieille taupe à lunettes la regarde.
Elle la confesse parfois,
Et sait de l’Altesse, qui reste sur ses gardes,
Défauts… et travers quelquefois.
« Vous êtes, Majesté, une taupe modèle
Pour toute et pour chacune, ici.
Épargnez-nous donc votre scie :
Vous n’êtes, Votre Grâce,
Qu’avarice, mépris, insolence,
Paresse, dépenses, mensonge en plus d’envie,
 Luxure, colère et violence
Ou goinfrerie. Soit maints péchés, et à l’envi ! 
Votre peuple, sur vous, a donc réglé sa vie…
Ce que l’on déteste le plus chez les autres
- Je crois bien l’avoir, un jour, lu,
À moins que d’avoir la berlue -
Majesté, c’est soi-même et, je le crois, rien d’autre ! »