Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 29 septembre 2019

HAÏKU DE POMPE

Quand une de leurs « petites affaires » vient à transpirer dans la presse, cela fait suer nos Grands.

LE LAPIN & LE MOUCHERON

Petite fable affable
" On rencontre des animaux si bien élevés qu'il est honteux
pour les hommes d'être aussi mal dressés.Adolphe d'Houdetot

Au gué de quelque rivière, Jean Lapin 
Procrastinait prou à l’ombre de noirs sapins.
La face des eaux faisait miroir, à cette heure,
 À l’astre du jour dont les rais, en chantepleure,
À clairevoie, lui vienne sus. Ce Jean-là
 Était le plus rapide courrier des bois.
Même si ce coursier allait, par malchance,
Parfois à l’étourdie se perdant au pays 
Des chaumines de ces vilains faisant bombance
D’un rongeur ou, pis, tombant dans les pattes haïes
Des croquants qui ne sont que rets et reginglettes, 
Lacets ou réseaux pour qui va à l’aveuglette.
En cet havre, un diptère vint à passer,
C’était las un avorton de mouche d’assez 
Mauvaise vie, aimant fort embrenner ses proches
Et ses prochains en multipliant les approches.

Vous opinerez que cette engeance, et plus tôt 
Que plus tard, agace même le moins courtaud
En sagesse des si nobles moines bouddhistes,
Car s’il des mouches qui sont fines, leur liste
N’inclut pas ce vil excrément de moucheron.
La Providence voulut que ce tourne-rond
Crut les chimères des devins et astrologues 
De tous poils, tous de bonnes plumes par ailleurs,
Qui lui avaient prédit, moins voyants que psychologues
Que lui et les siens domineraient, railleurs
À souhait, le monde. Aussi était-il le Maître,
En sa tête, de tous lieux, prompt à y mettre
Son empreinte : toute bête, sans coup férir, 
Ne pouvait que l’approuver voire l’applaudir,
Tout Homme, partout, que se soumettre à son règne
Sans lui chercher, au grand jamais, crosse ni beigne.

Un moineau qui n’était, quoique né de néant,
De la farine dont on fait les fainéants,
Ignorant le destin promis par quelque oracle
Au désespoir à cet excrément, tabernacle !, 
Lui gela le bec en le gobant, soulageant
D’autant Jean le Lapin et bien d’autres gens
Ici-bas. Si ce qui se passa sans parole
N’appelle pas plus de commentaire, dit-on,
Je m’en permettrai un pourtant, car c’est mon rôle
De fabuliste, au risque du qu’en dira-t-on.
Ne boudons pas, amis, nos plaisirs même infimes ;
Être débarrassé d’un néfaste, minime
Soit-il, surtout s’il est taquin picanieur,
Inlassable picoteur ou zizanieur 
Procure autant de joie, en ait-on l’âme blême,
Que si, là, on l’avait éliminé soi-même !

samedi 28 septembre 2019

HAÏKU DE PRODUCTION

Celui qui pense qu’un professionnel coûte cher n’a aucune idée de ce qu'il en coûte de se fier à un incompétent.

vendredi 27 septembre 2019

HAÏKU’RSE DES PLANÈTES

Un danseur étoile dans la lune se retrouve vite à terre !
Pas besoin pour cela que saturne trop ou qu’il rate une mars.

DES TAUPES AU TOP

Petite fable affable

Deux taupes partageaient le ver de l’amitié
Et papotaient : la voix est libre chez ces aveugles
Surtout quand on a un ver dans le nez, à moitié
Bide ou à moitié rein : « Ah mon amie, meugle
La plus vieille, j’ai peut-être une courte vue 
Mais ma mémoire, je le crois et le crains, est longue.
On n’te voit guère, quoique tu sois bienvenue,
 Parmi les nôtres en nos bonnes fêtes imprévues
Ni en nos banquets préparés de plus longue date ?

- C’est, même si ce n’est pas un choix des plus heureux,
Que je m’aime ermite quand trop de gens candidatent
À se vouloir « populaires » chez ces culs-terreux
Qui sont de notre belle famille : on les invite
De force forcée quand passer pour un importun
M’indispose, alors je reste là et tout évite.

- Ne t’en déplaise, tu es pourtant chez nous « quelqu’un »,
Et si te faire rare te rend plus cher aux dames,
Tu nous manques à tous, rendant fort ternes nos soirées…
Qui n’en sont pas moins nombreuses. Ne fais pas un drame
De si peu,… et goûte moi cet apode moiré…
Rien ne casse comme ce ver en ce bas monde !
Si c’est quitter ton logis qui te gêne, on pourrait
Venir ici avec nos joies, nos chants et nos rondes :
Tu sais recevoir comme nulle autre en la contrée !

- Sans façon ! Je n’aime ni le bruit ni ces apôtres
Saccageant le logis où ils font amusement,
Car, souvent, si “Qui peut se tenir seul sait comment 
Rester en société”, las, l’inverse est tout autre ! »

mercredi 25 septembre 2019

HAÏKU DE FEU

Il n’est de bellâtre qui ne soit tout feu tout flamme !

LES CERISES DU PÉCHÉ

Petite fable affable
d’après Le péché de gourmandise de P. Vallin

Lui-même inspiré d’un fabliau anonyme du XIIIe siècle 
intitulé « le curé mangeant des mûres »


Point n’est besoin de dire tout haut 
Le fond de sa pensée sinon vous arrivent
Vite maints désagréments voire chaos !

Un matin, un curé part à la dérive
Par les chemins de sa paroisse des champs.
Au pas lent de sa mule, le bréviaire
En main, l’âme pleine de célestes chants,
Il vaquait d’ornières en fondrières.

Transpirant à grosses gouttes, le suint
Homme fut pris là, tout soudain, de fringale,
Passant sous un cerisier que juin
A fait fructifier et pas de frugale
Façon, par Dieu !… Alors pourquoi froisser
Les largesses du Très Haut envers les Hommes ?

Bedonnant, petit pour pas dire tassé,
Il arrête sa mule sous l’arbre, la somme
De rester prou sage et se dresse debout
Pour atteindre sans mal les rouges objets
 De sa tentation. La bête, en la boue,
Restait stoïque l’aidant en son projet.

Le curé se régalait goulûment, l’âme
En paix et l’esprit vagabond. Il sourit
En songeant : « Ciel ! Ce serait un vrai drame
Si arrivait par là un mauvais esprit,
Un turlupin ou un ravi de la crèche 
Criant ’’Hue la mule !’’ à pleine ou forte voix… »

Il avait pensé tout haut. Las, la bourrique
L’entendant part brusquement sur cette voie
Crottée fait chuter, en un charivarique
Casse-gueule le prêtre qui se trouva
Les quatre fers en l’air, froc par-dessus tête…
Pour comble, les lavandières, divas
Du village, passant, lui firent fête !

lundi 23 septembre 2019

HAÏKU’R SIMON

Certains répètent leurs jeux de mots parce qu’ils sont drôles,
d’autres le font jusqu’à ce que vous les trouviez drôles…

LE PANGOLIN PANTOIS

Petite fable affable

Au p’tit matin d’un grand jour, en savane, 
Un pauvre diable de pangolin,
Vivant comme un ermite se pavane,
Quêtant, le pas leste et l’œîl patelin,
Pas loin, quelque courant d’une onde pure
Pour se rafraîchir un brin les idées.

Un termite errant, moins distinct qu’épure,
Seul, chose rare chez ces crudités,
Croise la route de notre « rapace »
Sous carapace, le pas lent, pesant
Sous le faix du fagot - une brindille ! -
Qu’il porte comme un sublime présent.

Insolent comme un page, ce vain drille,
D’ordinaire plus voleur qu’un laquais,
Toise de tous ses menus millimètres
Compère pangolin., des plus surpris.
« Sire - triste s’il en est ! - qui es maître
En l’art de happer les miens à prix
De gros, faute de bravoure
Je t’offre bravade avant de périr
Car baroud ou pas, tantôt tu me fourres
En bec pour me gloutir sans coup férir.
Ayant vécu sans éclat ainsi, mâle bête,
J’aspire à mourir tenant haut la tête ! »

samedi 21 septembre 2019

HAÏKU POUR RIRE

Il est des blagues primaires et d’autres primates !

PROPOS DE PANTINS PANTELANTS

Petite fable affable

De badinage en bavardage  honnête
Une marotte et deux marionnettes,
Leurs mérites se mirent à comparer :
« Je suis grande, fait la première.

Plus que vous deux bien que moins parée.

- Mais sans finesse ! fait, mine fière,
La poupée pour trois doigts. Quand, sans fin, moi
Je vais, salue, virevolte et m’incline
Pour un public chez qui je créée l’émoi.
Raide com’ ce manche de mandoline
Que t’habilles, tu t’agites de haut 
En bas et t’ébroues, informe et falot,
De dextre à senestre comme un ballot !

- Billevesées, jalousies et ragots
Vain totons de comédie ! les arrête
La marionnette à fil. Chacun se prête
À bavasser pour nourrir un vain débat
Alors que ce n’est que moi la vedette !
Tous vos discours, vils fils de branle-bas
Et de chamaille hélas par trop me saoulent !

- Et moi donc ! » fit le fin brigadier
Qui fait régner entre tous ces maboules,
Guignols et masques, en vrai grenadier,
La loi et la concorde, je proclame
Qu’il est sot inutile que l’on blâme
Celui qui, comme soi, doit tout à la lame
D’un créateur qui peut vous jeter aux flammes !

jeudi 19 septembre 2019

SANGLOT HAÏKU’LE

Pour pouvoir tirer des larmes aux autres, mettez-vous les en joue.

PROPOS DÉGRISÉS… ET TOUT À TRAC !

Édito’ du mois de mars pour RuedesFables

          En frac et chapeau claque, moins grisé que grisonnant, au milieu des grimauds rabougris à grimaces et des gribouilles griffus que le gris lasse, modeste continuateur et humble disciple du chantre de Château-Thierry, je métaphore moins qu’un sémaphore et parabole plus qu’une chaîne satellite. RuedesFables en est la preuve. Depuis que j’y serre et m’y arrête, je m'y sens grièvement gris malgré le diktat du tic-tac, fabulant et déambulant aux côtés de plus doués que moi ; nous montrons là, jamais las, combien notre maître, avec ses 244 apologues au conteur fut grand. Certes seulement 17 ou 18 sont de son crû, pas forcément les plus heureuses. Les autres sont empruntées à Ésope qui, lui, soyons honnêtes a puisé dans le fonds culturel de son temps ou à Phèdre, le Thrace qui en laissa de belles et pas qu’en répétant son prédécesseur, permettant de faire du spectacle des animaux autant de leçons de choses où la bête élève l’Homme qui croit la dresser voire la domestiquer. Jean de La Fontaine, moins spécieux que spécial, a égayé leurs narrations en mettant de la poésie, et quelle poésie, dans un genre qui en manquait cruellement, joignant ainsi l’agréable à l’utile, afin de semer des vertus dans les sillons de lignes inégales et inégalées : le bon grain de valeurs qui, au soleil de la Raison rayonnante vont lever pour donner du grain à moudre à qui est en quête de ces vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire mais restent universelles. Comme quoi le commerce des bêtes vaut bien celui des Hommes…
     Moi qui m’aigris quand je maigris, dans ce monde de villes si peu urbaines dans leur décor de grisaille, j’essaye ainsi de m’égayer des cricris des grillons égaillés ou du vol de guingois d’un griset chabraque. Même l’alouette qui se désole et, du tic au tac, grisolle sans grief sous ces ciels grisouteux dont les rêts sont des lacs et les arrêts des claques m’inspirent. Même si tout a pris, partout et touches, une teinte gris fer, à l’image du grillage de ces cages d’un gris-acier grimacier qui enferment nos jardins vert-de-gris où la pie grièche a chassé la grive qui raque sur le criquet patraque, la fable est une fenêtre ouverte sur un ciel toujours bleu. Elle parle des fins de mois ric-rac de ceux qui ont l’âme d’un mistigri comme elle évoque celles qui ont l’esprit des grisettes égrillardes qui se heurtent aux hauts cris des nervis énervés du conservatisme et de leurs éminences grises qui traquent et matraquent. Ces griffons griffus restent agrippés à leurs critères criminels, dans le gris ardoise - ou fumée - des tours de béton graffitées au graphite qui grignotent ces banlieues qui ont faim de toits et d’émois. Refusant micmacs et tactiques, nos bluettes se refusent à faire passer derrière des grilles des petits-gris proscrits voire au gril les griots à gris-gris et grimoires comme le voudraient ces temps qui courent moins qu’ils ne claudiquent. Face à leur injustice permanente et pestilente, la fable, impossible à classer dans un genre car elle un genre à part entière, critique à la criée jusqu’à la justice immanente rarement imminente…
     Au fil de vers faits pour attraper les gros poissons dont on fait le soupes comme ce menu fretin qui finira en friture, loin du cric-crac des fric-fracs et du crin-crin quotidien, ces récits métaphoriques, relais et rebelles, permettent ne plus voir le gris-poussière des grippe-sous et des griveleurs, des grigous joueurs de trictrac et des escogriffes accro’ au grisbi. Mais, jamais à court d’un trac ni d’un tract, elle fustige aussi les gobeurs de griottes et les faces à grimaces, griffonnées de maquillage. Tant pis si d’aucuns font, à les lire, grise mine du matin au soir alors que leurs gitons et leurs gigolos sont noirs du soir au matin. Oui, dans cette Rue on est loin des sites où, dans des nuits de bric-à-brac qui voient s’envoler les briques, tous les chats sont grivois car les souris, gribouillées de grimage, restent pattes de velours et fringues dégriffées sous le feu grigne de leurs yeux gris-bleu. Ces petits cœurs qui sabordent ce qui déborde comme ces petites sœurs qui ont amplifié une nature atrophiée seront, au bout de la nuit, à court de griffes et la crinière en crise, moins grisées que grises, réduites au string minimum pour un aller simple, en vrille et en vrac, au bout de l’ennui dans un clic-clac foutraque… si rien ne se détraque.
  À l’horizon des Grisons, nom d’un grizzli, hors mes barriques et ma baraque, je n’aime que ces bluettes rimées qui font mon bonheur même la tête sous la pluie - flic-flac - et les pieds dans les flaques nées des ciels gris-perle. Pour mes petites cellules grises, bon gré mal gré, elles sont mon crack en ce monde de krach et de couacs, soient-elles fruits d’un crayon gris !… En grâce à elles, il en faudra plus pour que je craque, ventre Saint-Gris ! 
     Fassent les cieux qu’il en soit de même pour vous alors fabuleusement vôtre…

mercredi 18 septembre 2019

HAÏKU À RIOM

Son local ayant l’air d’un bocal, étonnez-vous que le fonctionnaire de l’accueil ait une mémoire de poisson rouge.

mardi 17 septembre 2019

GARDER L’HAÏKU’T

Comment dépasser son présent quand le passé y est trop présent ?

LE GIBBON & LE BOA

Petite fable affable

Tout en bonds et rebonds, un gibbon
Court la jungle comme une tête folle.
Ce vagabond joue des jambons
De branche en branche et, fol, toute faune affole,
Y compris un boa nauséabond.
Et, tout en bubons, ce barbon arboricole
Est furibond, genre casse-bonbons.

Oui, le lové sert las souvent de trampoline
Au singe, gibier peu pudibond,
Qu’il rêve d’embrasser, de serrer d’une câline
Étreinte avant d’avaler pour de bon,
Par les bambous debout aux ombres corallines,
Dans les parfums de la vanille bourbon.
Car cet excité velu n’est qu’indiscipline…

Ça lui ferait de fort belles bajoues
Que ce repas, mais notre serpent va à la lente.
L’autre cabotin, bravade ?, s’en joue
Dans ses sabbats ou ses fantasia hurlantes,
Et autres hourvaris de sapajous.
Or Boa n’a ni détente ni crocs qu’on plante.
Il appelle, pour se défaire de ce joug,
Un sien cousin et varan de son espèce,
Vaguement astrologue, amateur de bijoux
Donc un brin alchimiste, cette peau épaisse
De lézard lui dit : « Avec ces joujoux,
Faut se faire liane par les pesses ! »

Ne restant pas de bois en sa forêt,
L’ophidien, comme corde, se laisse pendre.
Le singe n’ayant mie sous le béret,
Au hasard s’en saisit et, las, se fit surprendre
Par le prédateur le serrant de près,
Offrant un tourment à chacun de ses méandres.
Puis il goba sa victime d’un trait.

Ainsi la paix lui revint, enfin, en ses sommes.
Et ce démon, rotant comme un goret
Après son si minutieux festin, bonhomme,
Pensa : « Pour connaître un total arrêt
À tes affres pas besoin d’aller jusqu’à Rome :
Face au loup pense comme un loup madré,
Et face au con sois con. Voilà le seul axiome ! »

lundi 16 septembre 2019

dimanche 15 septembre 2019

HAÏKU’ARRÊT D’AGNEAU

Tout le monde peut se mettre à table mais rares sont ceux qui savent bien s’y tenir…

LE « MACHIN » DES ANIMAUX UNIS

Petite fable affable

Alors que ça brame, barrit, carcaille ou feule
 Partout en ce bas monde de forts en gueules,
En silence, tous les peuples de la mer,
Les frêles proies et les prédateurs amers
S’organisent, lassés de l’animal spectacle
Donné à des Hommes portés au pinacle.
C’est ainsi qu’après s’être copieusement
Arraché les pinces, des crabes heureusement
Fraternisèrent, et à leurs pairs la serrèrent
Comme à tout crustacé, poisson, poulpe ou praire.
La paix sincère et durable fut scellée, 
Lors, même avec mammifères et ailés.

Tous ces pittoresques avortons créèrent
La Noble Assemblée Unie du Bestiaire,
Sur le modèle de celle des Humains,
Pour s’assurer de plus chantants lendemains,
Promouvoir la sécurité et l’entente,…
Seule une mouette en était mal contente.
Jouant les Cassandre, elle prophétisait
Le retour des violences contre grisets
Ectoplasmes,… Ce trublion à la brune
Fustigeait aussi l’inutile tribune
Répétant : « Si le pire n’est jamais sûr
C’est le plus probable, hélas, en et hors ces murs ! »

samedi 14 septembre 2019

HAÏKU DEUX TRAITS

Un nom de plume ne porte pas nécessairement à se faire corbeau ni butor pas plus qu’il ne vous fait de vous un aigle !

vendredi 13 septembre 2019

R’HAÏKU’NTRE

Dans un monde où l’on dit partout ce que l’on fait, je suis de ceux qui font sans dire…

L’OURS & LE RENARD

Petite fable affable

Chez Monseigneur l’ours, ça hibernait dur.
La neige ayant noyé les reliefs,
Figé les sources.,… Faut être madur
Pour sortir ou avoir quelque grief
À l’encontre de son confort pour sûr !
Dans la litière de son antre
Messire plantigrade comatait 
Mais au dehors un renard, faim au ventre,
Sans nulle discrétion mulotait
Réveillant lors notre dormeur, diantre !

La vie du rusé était compte de faits.
L'ours le savait qui, à la saison belle,
Carottait le fruit de ses méfaits
Au fragile roué pour sa gabelle.
Là, il faut oser l’éveiller. Parfait !
Il finirait en étole pour sa Dame
Qui en écrasait malgré le boucan.
Le malengroin grogna comme un vidame
Et gronda laissant l’autre suffoquant.
Notre goupil dit alors pour sauver son âme :

« Ah Mon Seigneur quelle voix de stentor !
Qu’elle est jolie tant elle me semble belle !
Sans mentir, votre chant qui effraierait Thor
Vaut votre pelisse, et en nos tabelles
On a raison de vous dire Phénix et mentor
Des hôtes de ces bois.* » Mais notre énorme
Abaissant sa patte sur cet importun
Lui fit : « Qui sait par soi, selon la norme,
Donner du sens à sa vie, c’est certain,
Morgue les éloges, et pas pour la forme ! »

* Il avait du récemment croiser un corbeau, celui-là !

mercredi 11 septembre 2019

C’EST UN HAÏKU !

La femme fatale est loin d’être d’un ennui mortel…

LE TRAVAIL & LE TALENT

Petite fable affable
d’après Étude & Facilité de G. Namy

Travail et Talent, ces cousins germains,
Se penchaient lors, la plume à la main,
Sur une copie blanche où les lettres
N’allaient pas tarder, là, à paraître.

Le premier peinait, et suant
Comme des boeufs au joug dans la plaine,
Pour creuser, tout en s’exténuant
Le beau sillon où semer, hors d’haleine,
Le bon mot qui ferait là fleurir
Un beau ver qui ne pourrait périr.

L’autre allait, lui, d’une encre alerte :
Pour que chaque ligne ait son effet !
Ses sons s’envolant, la rime experte,
Ce volubile-là, dans les faits,
Créait des strophes enchanteresses
Comme on respire et, ce, sans paresse…

La bougie penchée sur leurs écrits
Ne put soudain réprimer ce cri :
« Talent tu es aussi curieux 
Quand Travail est si laborieux :
Ce que tu offres est fort brillant, certes
Mais qu’en est-il donc du fond ?
Quand ton cousin, las, en pure perte
S’échine pour paraître profond.

Même si ce qui suit fait rire,
Mariez-vous pour bien écrire :
Travail sans génie n’est que labeur,
Talent sans effort qu’art pour gobeur ! »

mardi 10 septembre 2019

HAÏKU’TE DURONE

L’amour use de transports en communs dont on savoure toutes les stations en feignant d’ignorer qu’il leur puisse exister un terminus !

lundi 9 septembre 2019

HAÏKU DE RECONNAISSANCE

À essayer de trouver une bonne formule par jour, finirai- je par devenir Prix Nobel… d’alchimie ?

LE PROTESTATAIRE

Petite fable affable

Un gros koala fort ronchon, car il en est,
Pestait et râlait contre la hauteur de l’arbre
Qu’il avait à gravir pour mettre son fessier
À l’abri de ceux qu’il ne laissait pas de marbre.
Un sien comparse était de l’ascension
 Sans bisquer autant, prenant à dérision
Que l’on puisse rognoner tant pour six mètres,
Alors qu’il suffisait, d’un bon cœur, de s’y mettre.

Le grognon bisquait que c’était vraiment trop dur
(Alors qu’il est arboricole !) et que les branches
Étaient, las, par trop écartées quand, bien sûr,
Le brave quidam qui s’en payait une tranche
Non loin de lui ne pipait mot sur ce fait,
Ne fulminant ni ne tempêtant. Stupéfait
Qu’on puisse rager pour si peu, il va, grimpe
Sans presse ni paresse et gagne son Olympe.

L’autre n’en fume pas moins. Or, à maugréer 
Il s’épuise et à gronder, il se signale
Aux prédateurs qui n’ont jà guère à toréer
Pour croquer prou de cette viande idéale.
Il rage et jure encore au lieu de monter
Quand, dans un élan qui n’est guère de bonté,
Un renard roux au sol, d’un coup, le fait descendre
Et le mange là, sans rouspéter ni attendre.

Face aux problèmes, le temps que l’on passe à dire
Que c’est trop difficile, et parfois à le redire,
C’est tout autant qu’on ne passe pas à lutter
Pour vaincre, hélas, cette foutue difficulté !

samedi 7 septembre 2019

HAÏKU TEUZE

Paradoxalement plus l’arbre s'élève, plus de feuilles tombent !

LA CINQUIÈME ROUE DU CARROSSE

Petite fable affable

Misère étant la seule fée à s’être penchée
Sur son berceau, une roue remisée pleurnichait :
« Loin de l’essieu, loin de mes sœurs, je suis si triste.
J’ai pourtant le moyeu de faire bien mieux
Qu’être la cinquième roue du carrosse vieux
De mon maître, le très noble seigneur Evariste.
Je suis du bois dont on faisait les meilleures roues
Et suis aussi ferrée que les quatre titulaires,
Supportant fange et poussière, bosses et trous
Aussi bien qu’elles. Lors pourquoi cette galère
Qui me vaut leur mépris et celui du cocher ?

- Cesse de te plaindre ! fit le brancard déharnaché.
Tu es la mieux lotie de notre écurie. Certes
L’ornière ne te secoue pas et la boue, si souillon,
Ne fait qu’éclabousser un tantinet tes rayons.

Et alors ? Tu vis sans souffrir !… Mieux, quoiqu’inerte
Et inutile on prend un grand soin de toi 
Car on sait que toi seule, au premier vrai problème,
Pourras secourir tous ceux qu’ici-bas tu côtoies.
Quant à ces maux qui te font geindre et te rendent blême :
N’envie jamais, à ses bruits, la vie d’autrui
Avant de l’avoir vécue et d’en savoir les fruits ! »

jeudi 5 septembre 2019

HAÏKU CON

Je fais tout sérieusement… même le con !

LA GRUE

Petite fable affable
« Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme,
mais pas assez pour assouvir son avidité. » Mahatma Gandhi

Une grue faisant le pied du même nom
Dans sa mare, fière comme une revêche
Titrée, était pimbêche de fort grand renom,
Ayant l’œil sec, le bec avide et le mot rêche.
Gracieuse tout autant, elle y régnait
Sans nul répit, plus sourcilleuse qu’araignée,
Épiant prou qui y viendrait à la pêche

Elle dominait le peuple de sa nappe d’eau
Comme le plus rat des rats couve son pécule
Mais y puisait, sans compter, son fricandeau :
Végétaux, rongeurs, poissons comme animalcules
Du lieu finissaient par être des repas,
Copieux, que la cendrée faisait en sa pampa.
Ça, pour sûr, ça chauffait pour tous les matricules !

Mais à prendre ainsi, animal imprévoyant,
À dextre et à senestre, droite et altière,
Son bien tarit vite sous son bec vaillant.
Il ne resta en mare qu’eau et poussière.
Notre grue fut bonne pour un régime sec
Et ne voulant partir mourut de cet échec :
Celui de gérer au mieux sa tourbière…

Combien ici bas, fières grasses grues
Voient, hélas, aussi loin que leur long bec, ou guère
Plus, usant de leur mer, abusant de leur terre 
Sans songer que vivre demain peut être ardu…

mercredi 4 septembre 2019

mardi 3 septembre 2019

S’HAÏKU STRIE

Les punaises de sacristie donnent le cafard aux bêtes à Bon Dieu et des poux dans la tonsure de ses vrais serviteurs !

LA MÈCHE

Petite fable affable d’après J. Brigaud

Le progrès, dit le sage, est une longue « mèche »
Nous permettant d’éclairer un peu nos demain
D’espoirs neufs et d’un bonheur, fruit de nos mains,
De les ombrer de « mieux » qui donnent la pêche !

Depuis que le monde est monde on avance ainsi :
On s’est tous réchauffés jadis à cette flamme,
Que d’aucuns ont allumée pour donner à l’âme,
Au coeur répit et repos face aux facéties
Des jours qui sont nés de la perte irréparable
Du vieil Eden  aux largesses incomparables.

On vaqua de la grotte au village, puis 
Du bourg à la ville, avides de connaissances
Toujours plus amples qui nous valaient renaissance,
Et de savoirs plus profonds que tous les puits.

Ainsi avons-nous cru, las, pouvoir échapper
Aux lois de la Mère Nature, à ses contraintes
Et réalités, en la bousculant sans crainte,
Pour nous libérer de celle qui nous happait,
Alors qu’on est peu de chose face à ses foudres
Et que « la mèche » est celle d’un baril de poudre…

dimanche 1 septembre 2019

TOUT HAÏKU’MPTE FÉE

Ceux qui prétendent que je ne vaux rien le paieront cher.

AH, LA FERME…. !

Petite fable affable

Guillaume est abattu depuis qu’un vil renard 
Lance ses terribles assauts contre sa poulaille.
Cette bête, la nuit, sans un bruit, bataille
Contre la faune de sa cour et la boustiffaille
Ne laissant, au matin, que des plumes et quelques os
Comme réparations de guerre. Saligaud !

Guillaume partit chez son bon voisin l’Alexandre
Qui lui vendit le remède miracle à ce mal :
Un chien !… Arme fiable, prête à tout défendre,
Sentinelle fidèle qui repousse l’intrus, animal
Comme humain. Le renard le comprit et, bien vite,
Il ne revint plus jouer les pillards moscovites.

La paix revint donc sans ce sanguinaire assassin
Mais, hélas, le bon toutou avait une marotte :
Il hurlait à la lune tous les soirs à dessein
Pour saluer Séléné sortant de sa sombre grotte.
Mais le roi coq ne l’entendait pas de cette ouïe :
Aimer l’astre nocturne est un blasphème inouï !

« Halte là, Maitre Cabot !… Quoi qu’en pense le maître,
Qui ne dit mot ni miette à tous vos hurlements,
Je vous ordonne de les cesser céans ou vos guêtres 
Vous les traineraient ailleurs sous peu incessamment : 
Il n’y a qu’au Soleil que l’on doive rendre hommage
Ici, c’est ordre divin sous peine de dommage ! »

Médor fit le dos rond aussi contrit que surpris
Mais chassez le naturel… Il aboya de même
À peine la nuit tombée et en paya cher le prix.
Son exil précéda le retour du renard qui aime
Toujours, las, poules, poulettes, chapons et poussins.
Guillaume ne put rien y faire sans son roussin

Que t’importe ce que pense ou dit le seul recours
Qui s’offre à toi matin : l’important est le secours
Qu’il apporte non sa façon de te faire la Cour
L’efficacité, ma foi, doit aller au plus court !