Beaucoup me donnent tort d’avoir raison !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mercredi 29 février 2012
AVANT L'INTERRO'
Angoisse stress questions
Dans moins de dix minutes
C’est interrogation
On s’inquiète on discute
Ultimes révisions
Avant que ça n’débute
Et puis en prévision
On cherche qui percute
Faut s’placer fair’ pression
Vite un tuste et puis flûte
Angoisse stress questions
Dans moins de cinq minutes
C’est interrogation
Celle qui persécute
Et puis sans illusion
Mèn’ra à la chute
Et à la réclusion
Si on va à la lutte
On y va sans passion
Personne ne chahute
Angoisse stress questions
Dans moins d’une minute
C’est interrogation
LE CRAPAUD & LE HÉRON
Petite fable affable sur une idée de Marielle
Un crapaud, de cette espèce-là
Qu’aucun baiser ne fera prince,
Régentait l’étang d’une villa
Par choix du Shah de la province.
Notre batracien excellait
Dans sa tâche non sans se plaindre
De ce qu’on n’aimait pas les laids !
Probe, il sait se faire craindre
Par ses actes et, dans ses rapports,
Se fait humble. C’est son seul sport :
Droit et sec avec le petit
Mais onctueux avec le maître !
« Obtus », « teigneux » et « abruti »,
Sont adjectifs qu’il a fait naître.
Par lui, la Loi à respecter
Se doit d’être inflexible et dure ;
Mieux, c’est l’impopularité
L’aune des bonnes procédures !
Se trouvant toujours admirable,
Ployant sous sa charge, sans tort,
Fort mal-aimé car mal-aimable,
Le visqueux n’était qu’un butor…
Que le crapaud soit sans repos
Plus que l’ire du Populaire,
Fit que l’empereur, à propos,
Nomme un héron, par circulaire,
Pour le seconder aux bureaux
Où sévissait notre bourreau.
Compétent, gentil, serviable
L’échassier faisait plus et mieux
Que l’autre bilieux lamentable
Qui s’en plaignit, plus mal-gracieux
Et laid que jamais, au saint trône.
La Shah ordonna au héron de gober
Cet ingrat enfant de Gorgone.
Il le fit sans se dérober.
Fonctionnaires de bas-étage
Qui avez pouvoir, et abusez
De vos quelques droits sans partage,
Vous disant de labeur usé
En croyant que cela va plaire,
Pour ne pas finir accusé,
Taisez-vous !… La chose est bien claire ?
KALÉIDHOROSCOPE
Nulle bonne étoile, sur mon berceau,
Ne s’est penchée ni n’a versé de piastres ;
Elle préférait, sans doute, les Verseaux.
Je suis né sous une conjonctions d’astres,
Avec lunaire amalgame en rinceau,
Qui était annonciateur de désastres.
Je le trouve bien mesquin, le destin !
Si l’on juge par mon horoscope,
Je suis un péquin. Donc, point de festin !
J’ai beau scruter le ciel au télescope,
Depuis le soir jusqu’au petit matin,
Point de Providence, il faut que j’écope !
De cahots en chaos, ma vie s’entête.
Errant dans le grand bazar du hasard,
L’avenir n’en fait toujours qu’à sa tête,
Me voulant plutôt gueusard qu’aux beaux-arts.
La Parque aux noirs desseins, aux goûts d’esthète,
Ne m’a pas fait Pizarre ni Mozart.
Obscure astronomie astrologique,
Aucun augure ne m’a rien promis :
Mes planètes s’alignent sans logique,
Convergent et divergent en semis
Par la grâce de mouvements tragiques
Qui distillent leur solaire alchimie.
Je connais la céleste mécanique,
Mesure et prévois ses évolutions,
Car je sais ses dynamiques uniques
Et ses parcours, et ses révolutions,…
Les Euménides sont parfois iniques
Envers qui a l’espoir d’une ambition.
Or, dans tout almanach, vaille que vaille
Pluton, Saturne, Neptune, Vénus,
Promettent sans faille quelque ripaille
Et chance. Même aux ratés, aux minus.
Sans émoi, ils me laissent sur la paille,
Jupiter, Mercure, Mars, Uranus !
Unis, les fragments épars de mon thème
Oscillant entre zénith et zéro,
Composent un insolite système
Où les muses s’amusent, allegro,
À faire fleurir de vifs chrysanthèmes
Quand je me voudrais artiste ou héros.
Mes jours suivent, en arabesque, leur course
Perdue, pendus au pendule du temps.
Déchiffrer Demain, parfois, me ressource.
Carrés, les auspices omnipotents,
Malgré des calculs repris à la source,
Ne changent pas d’optique pour autant.
N'ÊTRE QU'UNS PARMI TOUS
Fuir la multitude toute en similitude
Seuls face à l’océan pendant quelques instants
S’abîmer dans l’étude et les incertitudes
En se cachant des gens du temps
Prendre l’habitude de la solitude
Seuls face à l’océan battant à contretemps
Ignorer lassitude ennui et platitudes
S’isoler du vent sanglotant
Oublier gratitude espoir sollicitude
Seuls face à l’océan jamais vraiment distant
Savoir la quiétude de la béatitude
Se dérobant aux gens au temps
Avoir l’aptitude de la latitude
Seuls face à l’océan chantant ou chuintant
Sans nulle inquiétude s’offrir à l’hébétude
Négliger le vent chevrotant
Couper aux servitudes aux vicissitudes
Seuls face à l’océan où des ventripotents
Rompent leur rectitude en mille turpitudes
En renonçant aux gens au temps
lundi 27 février 2012
HAÏKU VETTE DES VÉCÉS
Il est des gens qui ne supportent pas d’être crottés
mais étronnent à tout va !
L'AVENTURE
D’après « La monture » (L. Plamondon & R. Cocciante)
Quand on les voit dans leurs vêtures,
D’ la droiture dans la stature :
On dirait de grosses pointures
Depuis leur candidature,
Car pour avoir l’investiture
Ils se font caricatures,
D’candidats aux cléricatures
Malgré leurs forfaitures…
Tout ça n’est pas littérature :
Pour être de l’Aventure,
Ils sont tous prêts à l’ouverture,
Pour la quitter leur trist’ roture
Nous fair’ payer tout’ leurs factures,
Nous débarquer,
S’enmonarquer !
Les lambris dorés qui brillent,
L’voyage gratos aux Antilles,
Ça ne vient pas tout-à-coup !
P’tits fours, champagn’ qui pétille,
À tout succès d’pacotille,
Ça repart sur un à-coup !
Une rosserie, deux trois injures,
Quelques serments qu’on parjure,
Mais dent plus dure et ton plus sûr
Dès qu’on s’retrouve au pied du mur.
Ils veulent êtr’ de l’Aventure
Sans un brouillon de culture,
L’échec marqu’rait leur sépulture
Car ils ont peur d’une rupture,
De retourner à la roture,
Ces énarqués
V’nus nous parquer.
Ils fuient un passé qu’ils raturent,
Ont peur d’affair’, d’mésaventure…
D’êtr’ débarqués,
Sans monarquer,
Ces énarqués
Qu’aiment s'démarquer !
QUESTIONS ANGOISSÉES D'UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ
Doit-on se tirer, d’un coup, de Chapeau (03) ?
Peut-on jumeler, pour raison patriotique, Le Rouget (15) à Lille (59) ?
Peut-on jumeler, pour raison patriotique, Le Rouget (15) à Lille (59) ?
Abondance (74), c’est pas Perrou (61) ?
N’est-ce pas risquer de s’enterrer que d’habiter La Tombe (77) ?
Pourquoi m’envoyer dans Les Choux (45) ?
Lempire (02) n’est plus ce qu’il était ?
C'est une commune où règnent les passe-droits que Passavant (25) ?
Pour baptiser une commune Les Thons (88), faut-il que ses habitantes soient laides ?!
Qui habite Montclus (30), a eu chaud aux fesses ?
Le Déluge (60) s'appelle ainsi parce que c'est plus vieux ou parce que c'est pluvieux qu'alentour ?
C'est une commune où règnent les passe-droits que Passavant (25) ?
Pour baptiser une commune Les Thons (88), faut-il que ses habitantes soient laides ?!
Qui habite Montclus (30), a eu chaud aux fesses ?
Le Déluge (60) s'appelle ainsi parce que c'est plus vieux ou parce que c'est pluvieux qu'alentour ?
MONTAGNE À L'ORÉE DE L'AURORE
Cycle pyrénéen
Le crêpe élimé du crépuscule pâlit…
Puis, soudain, l’eau du ciel qui se trouble, s’enflamme.
Dans l’air clair et frissonnant où il fait son lit,
Le vent lent attise la lumière et l’accroche
Des pics aux rochers dont elle affûte les lames,
Répand son onde féconde sur chaque roche
En lueurs micacées, à demi-cassées d’or,
Dont la pénombre, encore, veut étouffer l’âme.
Alors que la lune harassée au loin s’endort
Le manteau nuageux de la nuit s’effiloche.
Fil à fil, le temps lent lui détisse la trame
Mais il résiste, ici, en coins, là, en poches.
Dans l’ombre lasse qui déchire ses haillons,
Le gave paillette les cailloux qui s’éveillent
Et puis sur l’eau, que n’a fait taire aucun bâillon,
La lumière timide avec l’ombre tenace.
Le champ d’étoiles qui, depuis hier, nous veille
S’étiole, l’aube les surprenant dans sa nasse
Sans que ne s’éclaire la vallée assombrie
Qui sommeille au pied de ces monts qui la surveillent
Et la protègent des éclats qui la menacent.
Tout à l’heure, on y découvrira les merveilles
Qui font de cet Olympe un vrai petit Parnasse…
LA MOUCHE AU PARFUM
Petite fable affable
Une mouche, un peu merdeuse,
Comme on sait l’être enfant,
Se rêvait, quoiqu’hideuse,
Un destin et, piaffant,
Arpentait sa couche,
Au fumet de fumier,
Aussi puant et louche
Que l’était le fermier.
On lui dit qu’on s’élève
Par les fruits du travail.
Elle se fit l’élève
D’un bousier qui, détail,
Sentait, odeur fétide,
Bien plus mauvais
Que le vieux tas sordide
Où, hier, elle vivait.
Depuis quand on raconte
Qu’argent n’a point d’odeur ?
Celle, nauséabonde,
Du bouseux baladeur
Éloigne notre mouche
Du travail manuel
Et des fangeuses douches
Qui le rendent cruel.
La jeune insatisfaite
Ne se sentant pas très
Bien, sur ces entrefaites
- Et fouette, cocher ! -
À tout jamais s’envole
Loin de ces puanteurs
Souillonnes dont raffolent
Bêtes en pesanteur.
En voulant se défaire
De ce sol repoussant,
Elle fit son affaire
Dans un rucher naissant.
On la met guichetière.
Labeur peu astreignant,
Point d’ordure en litière :
Là, rien de répugnant,
Écœurantes fragrances,
Arômes repoussants
Oubliés sans souffrance,
Notre altière en passant
Se veut vite rentière.
Seule mouche à l’essaim,
Elle se fait conseillère
En services malsains.
Mais la reine du lieu
Vieux jeu, chasse, cruelle,
Sans merci ni adieu,
Notre intellectuelle
Qui fait fuir en pampa
L’ouvrière servile.
Ah non, la vie n’est pas
Qu’effluves bien tranquilles !
Infecte comme l’est
Senteur pestilentielle,
La Belle, insecte ailé,
Se croyait essentielle.
L’ambition pour talent,
Après son préjudice,
Elle gagne les relents
D’immondes immondices :
La fille des bourbiers,
Méphisto méphitique,
Se fait, sans autre biais,
Artiste et vit en tique
Chez les grands papillons,
Vedettes par nature.
À elle les millions,
Strass, stress et aventures.
Elle a beau empester,
La gloire a quelque chose
De pourri qu’à tester,
Pas dégoûtée, elle ose.
Bien que tout ce qui brille
N’est pas ordure, allez,
Elle y perd ses billes
Et sa vie en allée.
Bien souvent c’est d’un infâme merdier,
Remugles exhalés, que nous émanent
Vieux comme modernes mégalomanes
Voulant avoir plus qu’être et mendier.
Mais, parfois, les lieux où leurs pas les portent,
L’espoir mu par des rêves bien choisis,
Depuis ce prime antre autrement moisi,
Sont plus corrompus que ceux d’où ils sortent.
Comme on sait l’être enfant,
Se rêvait, quoiqu’hideuse,
Un destin et, piaffant,
Arpentait sa couche,
Au fumet de fumier,
Aussi puant et louche
Que l’était le fermier.
On lui dit qu’on s’élève
Par les fruits du travail.
Elle se fit l’élève
D’un bousier qui, détail,
Sentait, odeur fétide,
Bien plus mauvais
Que le vieux tas sordide
Où, hier, elle vivait.
Depuis quand on raconte
Qu’argent n’a point d’odeur ?
Celle, nauséabonde,
Du bouseux baladeur
Éloigne notre mouche
Du travail manuel
Et des fangeuses douches
Qui le rendent cruel.
La jeune insatisfaite
Ne se sentant pas très
Bien, sur ces entrefaites
- Et fouette, cocher ! -
À tout jamais s’envole
Loin de ces puanteurs
Souillonnes dont raffolent
Bêtes en pesanteur.
En voulant se défaire
De ce sol repoussant,
Elle fit son affaire
Dans un rucher naissant.
On la met guichetière.
Labeur peu astreignant,
Point d’ordure en litière :
Là, rien de répugnant,
Écœurantes fragrances,
Arômes repoussants
Oubliés sans souffrance,
Notre altière en passant
Se veut vite rentière.
Seule mouche à l’essaim,
Elle se fait conseillère
En services malsains.
Mais la reine du lieu
Vieux jeu, chasse, cruelle,
Sans merci ni adieu,
Notre intellectuelle
Qui fait fuir en pampa
L’ouvrière servile.
Ah non, la vie n’est pas
Qu’effluves bien tranquilles !
Infecte comme l’est
Senteur pestilentielle,
La Belle, insecte ailé,
Se croyait essentielle.
L’ambition pour talent,
Après son préjudice,
Elle gagne les relents
D’immondes immondices :
La fille des bourbiers,
Méphisto méphitique,
Se fait, sans autre biais,
Artiste et vit en tique
Chez les grands papillons,
Vedettes par nature.
À elle les millions,
Strass, stress et aventures.
Elle a beau empester,
La gloire a quelque chose
De pourri qu’à tester,
Pas dégoûtée, elle ose.
Bien que tout ce qui brille
N’est pas ordure, allez,
Elle y perd ses billes
Et sa vie en allée.
Bien souvent c’est d’un infâme merdier,
Remugles exhalés, que nous émanent
Vieux comme modernes mégalomanes
Voulant avoir plus qu’être et mendier.
Mais, parfois, les lieux où leurs pas les portent,
L’espoir mu par des rêves bien choisis,
Depuis ce prime antre autrement moisi,
Sont plus corrompus que ceux d’où ils sortent.
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