Petite fable affable
Dans un lointain royaume, au nôtre analogue,
Un jeune basset, tout en tics et en tocs,
Parce qu’il était rogue, se voulait dogue.
Il entreprend, ayant sa foi tout d’un bloc,
D’être un roi choisi par ses pairs et homologues,
Parrainé par l’épagneul plus très mastoc
Dont le règne, enfin, venait à l’épilogue.
Cachant sa vraie nature sous un faux froc,
Il prend un caniche pour idéologue,
Et va au choc, jouant de taille et d’estoc.
Les roquets, fins laquais, font des apologues :
Ils lui tracent son sillon mieux que cent socs !
Si pour les pitbull, il se fait pédagogue,
Aux chiens forains il promet griffes et crocs.
Et bientôt, comme une vague, il est en vogue…
Il panique ou, mieux, convainc plus d’un loustic
Qui le croit. On l’élit au titre qu’il brigue.
Ainsi assis, plus vif et vil qu’un aspic,
Contre son vieux prédécesseur, il intrigue ;
Pour qui l’a aidé un jour, c’est l’arsenic !
Il trahit girouettes et danseurs de gigue
Qui lui avaient pourtant servi de syndics
En les abandonnant, tous, à leurs fatigues.
Irascible et teigneux au moindre déclic,
Il oublie, floue, qui l’a choisi, pauvres zigues,
Au profit des seuls siens et de ces chiens chics
Qui sont de son espèce, avec qui il est prodigue.
Susceptible et hargneux, les flics et le fric
Sont les rives entre lesquelles il navigue,
Et rampants teckels ses sujets, son public.
Quand nous hante le germe de l’ambition,
Le bien convoité, un beau jour, on moissonne.
Mais, vite, il fermente en vaine prétention :
On se fait chien avec toute personne,
Ne voulant que soumission et sujétion ;
Même pour lice ou fidèles, le glas sonne.
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