Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 25 février 2012

ODE AUX SŒURS EN DOUCEUR


Oui mon âme et mon cœur,
Elles étaient neuf !… Neuf sœurs
Qui m’ont offert leurs charmes
Et forgé autant d’armes
Pour l’âme et pour le cœur.
Papillon du Parnasse
Oui, j’aime et ne me lasse
De servir ces neuf sœurs
Par l’âme et par le cœur.

Clio fut la première
A orner ma bannière
Car je m’en suis piqué,
Mordu, épris, toqué,
Et jusqu’à la dernière
De mes heures et minutes,
Quoi que Dieu me députe,
Bonheur jusqu’à la bière
Ou ciguë dans l’aiguière.

Sur ces femmes, ces sœurs,
Une eut cent rancœurs,
Et tout autant de larmes,
Toute en émois, alarmes
Par l’âme et par le cœur :
Uranie, par ses astres,
Voulut que l’on me castre
D’avoir aimeé ses sœurs,
Moins par âme que cœur.

Thalie me faisait scènes
De celles qu’on assène
Quand on ne peut flanquer
Trois coups ; actes manqués,
Propos jugés obscènes,
Ou œillades « malsaines »,…
Tout lui était insulte.
 Je lui vouais un culte,
Comme aiment les Arsène
Prêts à finir en Seine !

De toute âme et tout cœur,
Les sens fous de bonheur,
J’ai pu mettre en musique
Pour Euterpe, classique,
Maux d’âme et mots de cœur.
J’ai mis des notes au monde
Et des silences en rondes
Non sans heurt, non sans heur,
Pour ma femme de cœur.

Un jour ma vie achoppe
Sur un corps d’antilope
Au regard tout en ciels.
Mots de miel, foi sans fiel,
Je me fis, clope et chopes,
 Éloquent pour Calliope,
Soudain plus narratif,
Usant d’un art hâtif,
Comme un pape ou un pope
De théâtre interlope.

Bleus à l’âme et au cœur,
Terpsichore, ô malheurs,
M’entraîna au sillage
De ses pas, au bel âge
Où l’on trame en noceur.
J’ai suivi sa cadence,
Au rythme de ces danses
Sans morne saison, Sir,
M’épuisant âme et cœur.

Puis je me fis fidèle,
Mieux qu’un époux modèle,
Amant tendre et jouisseur,
Autant que vavasseur,
Pour Erato la frêle.
Je reste tout à elle
Plus longtemps qu’à ses sœurs,
Oubliant que, chasseur,
J’ai brûlé des chandelles
Pour d’autres citadelles.

Loin des flammes, des peurs,
Des cœurs criant en chœur,
Polymnie fut séduite,
Dieux, par mes inconduites ;
Des drames pour ses sœurs.
On s’aima à outrance
Et, fruit de l’inconstance,
Sut, par moi, qu’une fleur
Épine à l’âme, au cœur.

Aux larmes de l’aurore,
J’ai dit, comme on pérore,
À Melpomène un jour
Que lui viendrait son tour.
S’il faut que je l’honore,
Que ce soit, lit qui dore,
 Au seul et vrai repos,
Celui du noir tombeau
À l’heure où il faut clore
Le temps qui tout dévore.

Oui mon Âme et mon Cœur,
J’ai connu les neuf sœurs,
Mais Toi, muse timide
Aux yeux souvent humides,
Par l’âme et pour le cœur,
Tu es désormais seule
A m’inspirer quand feule
Leur vent veuf, rêvasseur,
Qui prend l’âme et le cœur.

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