Quand, dans l’auberge, elle se lève,
Bruits, cris et ris fichent le camp.
Une clameur mâle s’élève,
Des mains frappent, écho traquant
Une cadence qui soulève
D’un frisson le cœur des croquants.
Puis menant le jeu, comme un hôte,
La guitare remplit la nuit
De sa plainte âcre, de ses notes
Égrenant le rêve et l’ennui,
Des talons claquent, un homme ergote,
Comme si tout était à lui.
Les doigts cueillant la lune,
Une rose aux cheveux,
Se meut un corps de brune
Sur un rythme nerveux,
Contant les infortunes
D’un peuple enfin verveux,
Mis à nu, sans écore…
Elle chante et chante encore…
Volants vifs envolés,
Sa robe sang envoûte
Et vous entraîne. Olé !
Ses jupons vous déroutent :
Ils viennent cajôler,
Puis fuient si on y goûte,
Et reviennent, accores…
Elle danse et danse encore…
Lascive, en bijoux d’or clinquant,
Elle n’est plus femme, elle est une Ève,
Une flamme, une lame,… Choquant ?
Ses pas la portent, sans relève,
Aux flancs d’un vent vif et piquant
Dont la voix, au dehors, s’élève.
Sa jambe nue s’évanouit
Dans des plis qui s’emportent,
Son bras serpentin réjouit,
Blanc et hypnotique, il transporte
Vers un ailleurs qui éblouit,
Vers un hier aux heures mortes.
Une rose aux cheveux,
Les doigts cueillant la lune,
Sur un rythme nerveux,
Se meut un corps de brune
Un peuple enfin verveux,
Contant les infortunes
Mis à nu, sans écore…
Elle chante et chante encore…
Sa robe sang envoûte,
Volants vifs envolés,
Ses jupons vous déroutent :
Et vous entraîn’ - Olé ! -
Ils fuient si on y goûte,
Puis viennent cajôler
Et reviennent, accores…
Elle danse et danse encore…
Elle chante et chante encore…
La nuit d’elle s’décore,
Éclipse les pécores.
Elle danse et danse encore…
L’ombre meurt, s’édulcore,
Car le matin la picore.
Elle chante et chante encore…
Elle danse et danse encore…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire