Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 30 septembre 2013

HAÏKU DE CHAUD

Si vous postulez pour travailler 
dans un pressing et que l’on vous demande de repasser le lendemain. 
Comment devez-vous le prendre ?

dimanche 29 septembre 2013

HAÏKU DANS LES DENTS

La seule chose que je fasse bien ?…
Mon âge !

MON SUD…

Cycle toulousain

Je garde en moi, c’est bizarre,
Des souvenirs sans prix
Qui mêlent le sang cathare
À l’esprit d’Ibérie :
Sur un fond froid de montagnes
S’adossant aux ciels d’eau,
Tout un monde de campagnes
Figées dans leurs credos.

Je suis de ce vieux Sud
Tissant seul son destin,
Oui, ce vieux Sud
Clandestin…

Il me reste à la mémoire,
Des marches, des charrois
Jusqu’aux marchés et aux foires
Où le bon mot est roi,
Des veillées dans le village,
Des vieux se désséchant,
Des chevaux en attelage
Mis aux travaux des champs,
Des maisons basses où le lierre
Entreprenant mangeait
La brique, habillait la pierre
Aux galets mélangée,…

Je suis de ce vieux Sud
Qu’on croit sans teint ni tain,
Oui, ce vieux Sud
Pas hautain…

Je me rappelle, c’est tare ?,
Un hier pas péri
Qui offre miel et cithare
Aux langues aguerries :
Mille patois perméables,
Un accent rocailleux
Qui fait qu’on cause agréables,
Colères, pagailleux,…

Je suis de ce vieux Sud
Où parler est festin
Oui, ce Sud,
Tout d’instincts…

Je n’oublie pas, chose rare,
La senteur des prairies
Et l’agitation des mares
Que la ville m’a pris,
Ces repas à la campagne
Sans fin, jamais fardeau, 
Ces chœurs chantant la montagne
Comme ultime cadeau
Dans ces maisons où le lierre
N’a jamais dérangé
La brique, bridé la pierre,
Mis la vigne en danger.

Je suis de ce vieux Sud
Qui a les sens latins
Pour butin,
Je suis de ce vieux Sud
Qui se vit, patelin,
Dès matin !

EN ROUTE POUR… LE PAYS DES PÉLICANS


Finis les cancans ricanants,
Balancés visons, astrakan,
Et fuis délinquants et manants.
Ici, la vie a du craquant,
Et même, j’avoue, son piquant
N’est pas pareil :
Dans le pays des pélicans,
Tout est soleil…

À moi le choquant, le planant,
Dires, actes inconséquents,
Farniente fréquent - permanent ? -
Ici, la vie n’est pas carcan :
Shopping, cocktails, jeunes bacchants
Tout en éveil,…
Dans le pays des pélicans,
Rien ne se paye !

Même si c’est pas des pélicans
Vivre est vermeil
Ici, de douceur en clinquant,
Rêv’ sans réveil…

DITS POUR SANG


         Bon sang - celui qui ne peut mentir - ! ce soir, moi qui, d’ordinaire, me fais un sang d’encre, un de ces sangs impurs qui abreuvent, jaillissant, les sillons incessants laissés par ma plume lassée, je me sens en veine. Moi, le sang mêlé vieillissant, si pâle, qui ai l’écriture dans le sang et la nuit pour royaume oppressant. Peut-être ne suerais-je pas sang et eau, gémissant et blêmissant, sur ce texte-là, puissant et incandescent en passant, après m’être tourné et rongé les sangs. Si j'avais de la veine, j’en serais sûr à sang pour sang !…
     Parce qu’il arrive que, m’abaissant, je me fasse du mauvais sang ou que je gratte jusqu’au sang, on me reproche de manquer de sang-froid. Or s’il l’est vraiment il est donc condanmé à cailler ou à se glacer. Quelle perte, c’est harassant ! Les êtres coassants et croassants, peuvent accuser de tout l’animal à sang chaud (Pansa ?) déliquescent que je suis mais pas de manquer de sang… effervescent parfois. J’en donnais même - à défaut de le verser - il fut un temps… sans que vous le sussiez. Certes, il n’est ni bleu, ni noble, ni généreux et ne pisse pas comme ça… ni même debout ; il reste décent, glissant, coulissant, frémissant,… jamais grimaçant, ni croupissant, ni finissant. Oui, j’ai du sang dans les veines, et même un sang ardent, du récent et d’autre qui l’est moins, pas du sang indécent de navet, croyez-moi. Bon on n’y baignerait pas dedans mais quand même. Qu’ouïs-je cher adolescent ? Glaçant ?!
     « À l’heure où les chauves sourient, si le vent empire, évanaissant, et que tu es en manques, quelle noce feras-tu ?… » Me direz-vous… caressant. Mais, moi le transfuge de la transfusion, je suis pratique car si je manque de frais, pas besoin de tout mettre à feu et à sang même si j’ai une dent contre vous. Un Tampax, de l’eau chaude et, pour le cou,  je me fais une infusion !…
     J'avoue que je vous aime beaucoup, bel eunuque !… Mais que tout cela me donne soif… Vous partez ?!… À l’occasion, si vous voulez que je vous saigne un autographe, passez donc me voir. Demandez Vlad… ou Dracula ; on dit comme on le sent. On boira un cou : ça fouette les sangs… un coup de veine si c’est celui d’un convalescent ! Je ne vous vois pas acquiesçant. Vous vous sentez mal ?!… Pas de veine !… Permettez que je le fasse pour vous, la nuit s’évanouissant, avant le jour naissant… Non ?!… Alors si c’est ce que je pressens, les Twilight, en passant, sont au fond du couloir à gauche,. Je ne serais pas, faiblissant, plus envahissant ni pressant !

vendredi 27 septembre 2013

HAÏKU GONFLÉ

Si tu ne peux tenir parole, tiens ta langue !

EN ROUTE POUR… MON PASSÉ

On m’a singé, montré au doigt
Et présenté comme une bête.
J’étais d’ailleurs comme il se doit
Étranger donc analphabête,
Différent, peut-êtr’ malebête,
Ou alors… pis :
« L’Autre », faisant ou pas courbettes, 
N'offr’ que dépit !

Pour moi la vie toujours merdoie
Mais moins qu’hier - avec l’herbette… ! -
Discret, je paye ce que je dois
N’fais pas d’histoir’, joue les bébêtes,
Ne reluque pas les Babette,
Mêm’ bell’. Tant pis.
« L’Autre » n’est que bras ou gambettes, 
Sans nul répit !

Mis au zoo, j’n’ai bouffé qu’rabettes
Nu, accroupi,
Puis jeté en camp, en bobette,
J’ai décrépi…

LA VIE ?… UN PARADIS INFERNAL !

          Diable, c’est plus un pauvre diable qu’un mauvais diable celui qui se tire lui-même par la queue parce que sa vie est devenue un enfer depuis plus d’un an ferme. Ce jeu est diablement dangereux, certes, mais il n’a rien de diabolique : personne n’a vraiment envie de donner - il vaut mieux vendre par les temps qui courent - son âme au Diable sans jurer ses grands dieux d’y être contraint. Il le fait parfois dans l’enfer du jeu ou celui de la drogue, malgré lui, en quête de paradis artificiels où l’on va quand Dieu, dont les maisons ne sont pas toujours hospitalières, ne reconnaît plus les siens pour qu’Il vous rappelle à Lui. C’est que l’on n’a plus alors ni Dieu ni maître, vingt dieux. Il faut dire qu’il n’est après tout de paradis sur terre que fiscal et je ne fais pas le Malin… puisque je le suis !
     Par contre, ce n’est pas l’envie qui manque, Grands Dieux, quand on a un mal de tous les diables à joindre les deux bouts, de tout envoyer au diable, voire au cinq cents diables, mille dieux !… Ne crions pas comme un diable diabétique contre ceux qui l’ont fait même si, à cause de cela, ils se retrouvent, après une lente et longue descente aux enfers, au diable vauvert ou dans l’enfer de l’enfermement, fermement, tous les jours que Dieu fait.
     Nul à la vérité, sans se faire l’avocat du diable, quoi qu’on en dise, n’est au paradis mais on en trouve moins encore qui aimeraient à pactiser avec le Diable même si c’est tentant de faire, en passant, quelques diableries. Non, ce n’est pas Dieu possible. Et ce dernier sait, mieux que quiconque, que c’est parfois en le fuyant qu’on le rencontre, l’autre, ses pompes et ses œuvres, car l’enfer est pavé de bonnes intentions… Que Dieu qui n’est pas à vendre en soit donc loué !
     Bien sûr, il en est qui se donnent à Dieu et ne l’emporteront pas au paradis, et d’autres qui sont des diables d’hommes, ne craignant ni ne connaissant ni dieu ni diable, de grands diables souvent, ou des femmes ayant le diable au corps, rarement fringuées à la diable, qui font le diable à quatre… voire à plus, les diablesses, avec des dieux du stade. Mais ce que femme veut, Dieu le veut, dit-on même si d'ordinaire Satan bouche un coin… ou deux. Alors… Quoi qu’il en soit, est-ce suffisant, que diable ou bon dieu c’est selon, pour quitter son petit coin d'Éden pour aller - parce qu’on vous y a envoyé, souvent ! - au diable dans un train d’enfer et devoir souffrir comme un damné à jamais condamné se débattant pour les siècles des siècles comme un beau diable ?
     Nom de Dieu que le Diable m’emporte, moi qui suis plutôt un bon petit diable depuis l’âge des diabolos et des dents en fer, moi qui m’agite et me démène par trop comme un diable mais n’en est point la beauté, bref qui n’ai rien d’un dieu, si je n’ai pas raison. En diable !

J'AIM’RAIS

J’aim’rais, sans me lasser,
Une enfance passée
Entre rires et rêves,
Toute en fête et en jeux.
Avec, à chaque trêve,
L’imagination pour enjeu,
Pour Raison et pour sève.

Je n’ai plus de parents
Et pourtant, soupirant
Que la vie me subjugue, 
J’aim’rais, quitte à lasser,
Que personne ne conjugue
Mon enfance au passé,
Sur un faux air de fugue.

J’aim’rais, sans vous glacer,
Une enfance à passer
Loin de ces douleurs brêves
Qui font partie du jeu,
Bless’ jusqu’à c’qu’on en crève,
Tuant en soi  le « je »,
Et dont nul n’se relève.

Avant de dev’nir grand,
Je crois que chaque enfant
A droit, c’est de bon’ guerre
D’aimer, quitte à lasser,
Voir, mais je n’y crois guère,
Son enfance passer,
Sans s’presser, com’ naguère

Illustration : Camille Lesterle, 08 décembre 2013


mercredi 25 septembre 2013

SUR HAÏKU TEUX !


Certains s’écoutent parler mieux qu’ils n’écoutent parler.

EN ROUTE POUR… VIVRE MA JEUNESSE

J’ai seize ans et veux être libre :
Je fume et je bois, roule en break,
Toujours limite, en équilibre
Entre le trop, l’excès ; sans déc’
Jamais de loose ni d’échec !
Et mieux je baise
Sans amour ni salamalecs,
Jamais ne biaise.

Dans mon genre, j’suis un calibre,
Une fille de gens impecs
Qu’aime les gars pas les félibres,
Ni les intellos ou les pecs.
Je pique bijoux et kopecks,
Sans qu’ça me lèse
Tant pis pour qui ne s’offre, sec,
Pas même un dièse !

Allez vous fair’ voir chez les Grecs,
Je vis à l’aise
Et j’vous emmerde, pauvres mecs,
Z’êt’ que fadaises !

Illustration : Élisa Satgé, 2016-2017

C'EST NOËL !

          C'est Noël pour les corps !
     Bientôt, monteront aux nues, faisant oublier les hans du labeur, des bans le long de la colonne d'âpre fumée à l'âcre fumet sortant des cheminées. Elle guidera, dans l'autre sens, vers les enfants, le gros bonhomme rouge à gants blancs dont on devine le train et dont on fête en ville le jour.
     C'est Noël pour les cœurs !
     Tous ces jeunes faons bien sages placés, ici ou là, en rangs sur leurs bancs, ou à côté de ceux-ci, dans un décor décoloré, l'attendent déjà alors que le jour n'est pas encore tombé, que la nuit ne se lève pas encore. Ils se rongent les sangs - Va-t-il passer ?… Qu'en penses-tu ? - de savoir ce que leur amènera ce soir soyeux et joyeux dont la ville résonne au loin, en échos. Ça rend bien, on le sent. Ce n'est toujours qu'une fois l'an, on ne sait jamais quand ni comment mais il vient !… Au fait, où t'es M'man ?
     C'est Noël au ciel où des guirlandes d'étoiles, sans prendre des gants de nuages, clignent de l'œil au calme des champs nimbés d'une pellicule de lumière immaculée que ne balaie aucun vent, même lent, laissant le froid sur les dents. La lune frileuse qui monte et ment, à pas lents, fête de sa rotondité, boule unique et presque rouge, ce temps de l'an qui réjouit tant les gens, partout. Par cent. Par mille.
     C'est Noël au sol quand des projecteurs s'allument, flammes fixes de chandelles posées sur le sapin de constructions à pans coupés, où s'entassent ces chaussures que les enfants délacent, lasses comme eux, usées comme leur vie, avant  avant d'aller se doucher car il est l'heure d'enfin se coucher.
     C'est Noël dans le camp…

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ

Est-ce si chiant que ça d'aller à La Celle (83) ?
Peut-on voir le jour à Nuits (89) ?
C’est prospère Fouras (17) ?
Pouvez-vous me faire passer de Vy (70) à Trépail (51) sans problème ?
C’est nul Assier (46) ?
À Vienne (38) que pourra ?
C’est bon Acoua (Mayotte) ?
Serait-ce fatiguant de jumeler Épuisay (41) et Laas (64) ?
L’accueil est-il plus musclé qu’ailleurs à Trique-ville (27) ?
C’est si merdique que ça, Sachy (08) ?

mardi 24 septembre 2013

HAÏKU TI


Je ne suis pas le contemporain de l’époque où je vis…
ni des gens qui la peuplent. Je suis leur comptant pour rien !

lundi 23 septembre 2013

PAR HAÏKU


Paris est un pays étranger pour les Provinciaux
alors qu’elle n’est étrangère qu’aux Provinciaux.

EN ROUTE POUR… LES GRANDES PLAINES

Nulle part ailleurs, on ne vit ça !
Des bœufs vieux qui paissent et passent
Dans le néant des U.S.A.,
Le vide de plaines sans face,
La solitude d’un espace 
Sans but ni fin.
Ici, c’est poussière aux godasses 
À tous confins…

Nul par ailleurs, on ne voit que ça !
Des beaufs creux qui la jouent rapaces,
Mi-nus, musclés comme forçats,
Des géants qui se carapacent
D’alcools forts et que tout dépasse,
Des pas très fins,
Qui bouffent du lieu commun, cassent
Du crève-faim,…

Front et horizon bas, sur place
À la parfin,
La vie sociale n’est pas - Crasse ! -
Mais on la feint…

COMICS UNIVERSE

          Frangins, fanzines, j’habite un monde urbain et jeune - ne nous le mettons pas ados ! - en quadrichromie ou l’onomatopée et l’idéogramme règnent en maîtres. Ici, personne, même pendant le récitatif, ne coince la bulle, au risque d’être victime d’un découpage sauvage, et si certains ont une case de vide c’est pour mieux faire la planche. C’est un univers crayonné d’images arrêtées et de contrastes, comptant quelques incrustations pas toujours sans lien ni appendice, en bleu et bosses. C’est, autant le dire en insert, le paradis en cartoon pâte des coloristes les mieux encrés !
     Les personnes qui peuplent en bande cette planète manga-lactique, sont autant de personnages, pas vraiment lettrés, travaillant sous couverture et jamais à court de lettrages étranges ni de sombres calculs. Quoique particulièrement hauts en couleurs, eux que l’on croit super - héros ou vilains - sont parfois animés de noirs desseins quand ils nous font leur strip pas toujours si comics que ça. Sans suivre une ligne toujours claire, ils usent et abusent de cartouches car pour eux l’inaction est inconcevable et la vengeance se décline en vignettes. Ça explose et album en gros plan à tout bout de page car si le trait est pur leurs intentions ne le sont pas toujours : la B.D., mec, c’est pas pour les bébés !

DUEL EN DUO

Pour « Ti time », projet de conte musical (Acte II)

Miss Ti, la chatte : Je supporte les Humains
Mais me méfie de leurs mains…

Ésope, le chien : Pourquoi irascible chatte
Ne pas les quitter en hâte ?
Oui, à toute hâte…
Pour moi, ces êtr’ sont amour,
Protection et nourriture,…
Je les crois donc, sans détour,
Dieux, non simples créatures.

Miss Ti : Vaut mieux entend‘ ça qu’êt‘ sourd !

(Ensemble)
Ésope : Pour moi, ces êtr’ sont amour…
Miss Ti : Et soumis, tu leur fais ta cour !

Miss Ti : Pour moi, ces êtr’ quoique gourds,
Sont protection, nourriture,…
Je leur suis donc, sans détour,
Dieu, non simple créature.

Ésope : Ils nous ont domestiqués
Et on doit servir ses maîtres,
Fidèles et appliqués !

Miss Ti : Chez eux, je n’ai qu’à paraître :
Il me servent, domestiqués,
Fidèles et appliqués…

Ésope : C’est tes devoirs méconnaître !

(Ensemble)
Ésope : Que leur offres-tu en retour ?…
Miss Ti : Pour moi, ces êtr’ sont recours !

Ésope : Pour des bêt’ comme toi, bougresse,
Les Hommes sont bien trop bien !

Miss Ti : Certes, mais comme les chiens,
C’est petit que ça se dresse…

Ésope : Répète-le donc en face,
Ingrat’ femell’ de matou !

Miss Ti : Et ce sont de gentils toutous :
Quoi que je casse ou je fasse…

(Ensemble)
Miss Ti : Ils me pardonnent mes tours…
Ésope : Car ces êtres sont amour !

Miss Ti : Mais punissent tes labours…
Ésope : Bien que ces êtr’ soient amours !

Miss Ti : Et soumis, tu leur fais ta cour !
Ésope : Toi, qu’offres-tu en retour ?

Miss Ti : Pour moi, ces êtr’ sont si gourds :
Ils me pardonnent mes tours…
Ésope : Car ces êtres sont amour !

Miss Ti : Mais punissent tes labours
Cela sans aucun détour…
Ésope : Bien que ces êtr’ soient amour !

Tous les deux : Oui, ces êtr’ sont des recours,
Des secours,
Pas toujours
Comme nous…
Comme nous !

samedi 21 septembre 2013

HAÏKU DE PAUL HOCHON

Quoi qu’il paraisse, je paresse beaucoup dans mon sommeil…
quand je le trouve. Mais comme je manque d’ordre,
quoi que j’en reçoive trop à mon goût,…
le plus souvent, je ne sais où il se cache !

EN ROUTE POUR… ME CONNAÎTRE MOI-MÊME

Dehors, la rue n’est que souffrance,
Serais-je un visage enfoui
Au regard plein d’indifférence
Ou bien cette benie-oui-oui
À la piété épanouie,
Presque béate ?
Je ne sais. Et c’est inouï,
J’en reste coite…

Notre ville est désespérance…
Serais-je harpie réjouie
Ou bien l’égoïste à outrance
Ne jetant pas un louis
Aux affamés évanouis
Ou qui se battent ?!
Je ne sais. Et c’est inouï
Com’ je me tâte !

Que faire : tout est cambouis ?!
Un’ vie d’ouate
N’prépare pas, ai-je ouï,
Une vie droite !

BOUQUET DE ROSES

Disons ici tout net les choses :
L’amour, chez nous, fait des  bilieux
Pour qui la vie à l’eau de rose
Ne nous ira ni bien ni mieux,
Ne sentant pas toujours la rose,
Qu’elle fleure le vil et le vieux ;
Aussi qui voit la vie en rose
Fait bondir cuistres et envieux,
Malsains comme un long jour pluvieux,
Qui doutent. Ta joie, quelle cause… ?

Parce que je suis rosse et rose !
Rose comme la soie des soirs
Où, lassé, le jour enfin ose
Épouser, loin des voiles noirs,
Une nuit douce à peine éclose
Mais offrant ses nues en griffoir,
Aux vents venus suivre leur rose
Parce que tel est son vouloir,
Et non par tocade ou par art,
Quoi qu’en dise Machin ou Chose.

J’aime alors à cueillir la rose,
Tremblant et rose d’émotion,
Effleurer le bouton de rose,
Tout en tendresse et en passion,
Là, jusqu’à cette apothéose,
Celle de son abdication,
Loin des mots, loin des moroses.
Un don au parfum de pulsion
Consentie, sans humiliation,
Pétales à peine décloses.

On n’est pas de bois… de rose.
L ‘amour ne serait qu’illusion
Pour les traqueurs de pot aux roses.
Quand on sait le nom de la Rose,
Rien ne peut lui être lésion,
Faire érosion, chers virtuoses
De la si perfide allusion.
Consolez-vous avec ces choses,
Rois des hâtives conclusions,
Traqueurs de bonnes occasions,
Qui font voir des éléphants roses !

Ces fous qui n’ont jamais leur dose
De rosières couchées sur lit
Noyé de pétales de roses,
Disent qu’aimer n’est que folie.
Je les envoie tous sur les roses,
Eux, leurs dires et hallalis
Car ils oublient tous quelque chose :
Pour ma Belle, mon Ophélie,
Je suis rose au cœur mais, voili,
Elle a des épines, la rose !

SEUL(S)

Pour « Ti time », projet de conte musical (Acte III)


Miss Ti : Maître Crapaud, Seigneur Castar, 
Tu les voudrais docil’ broutards ?
Toi qui les saignes pour mieux qu’elle règne,
Crois-tu donc, petit kapo, qu’ils te craignent ?
Y’a sûr’ment plus d’un têtard
Qui relevera la têt’, sale Teigne !
Tu les fais avancer au pas,
Mais qui a peur de toi, Papa ?!

Je suis tout seule ?
Pas plus que toi
Devant qui, tous, ici, se taisent
Mais qui serait sans toit
Si on mouftait. Ne t’en déplaise !

Moi, je s’rais seule ?
Pas plus que lui,
Que tu méprises et asticotes,
Et dont l’œil toujours pleure et luit
Tant il souffre sous ta chicote…

Eva : Il serait seul ?
Pas plus que ceux
Qui s’évad’ d’ici dans leurs rêves
Et s’envol’ au plus haut des cieux
Loin du sol où l’espoir crève !

Enfant 1 : Oui, seul, tout seul,
Com’ lui qu’est là
Qu’le travail bris’ qu’le labeur brûle,
Et qui va le pas et l’œil las
Vers la tombe, sous ta férule.

Les mêmes : Oui, ils sont seuls,
Tout seuls, tout seuls, tout seuls,…

Enfant 2 : Père Pipeau, Frère Fouettard,
Tu n’connais que cris, coups, mitard,…
Toi, le sous-fifre de l’autre duègne,
Ombre qui n’est que ce qu’on lui enseigne :
Face aux plus faibl’, être un mastar ?
On ne respecte que tes châtaignes
On trembl’ qu’tu nous priv’ de repas,
Mais j’n’ai pas peur de toi, Papa ?!

Enfant 3 :  Je suis tout seul ?
Pas plus que toi
Devant qui, tous, ici, se taisent
Mais qui serait sans toit
Si le mouftais. Ne t’en déplaise !

Moi, je s’rais seul ?
Pas plus que lui,
Qui, vêtu de fumées nocives
Qui pourrissent même la pluie,
N’a plus d’gencives !

Enfants 1, 2, 3 & cités : On serait seuls ?
Pas plus que ceux
Qui, là, se joignent à la foule
Des crasseux et des malchanceux
Qui veulent que ta tête roule.

Beaucoup d’enfants : On est tout seul ?
Pas plus que toi (Marchant sur le contremaître)
Et celle que tu sers, Reine
Au caractèr’ de putois,
Qui croit sa puissanc’ pérenne. 

Tous les enfants :  Seuls ? Tout seuls !
Non, on est pas seuls
Mais vous, vous êtes tout seuls,
Tout seuls, tout seuls tout seuls,… (le contremaître s’enfuit)