Petite fable affable
Marmotte marmonnait tout le temps,
Voyant les pigeons aux amours fortes,
Car nul ne l’aimerait de la sorte.
Elle marmottait même en trottant :
Dame Nature l’avait faite forte,
La laissait seule en son pas de porte.
Marmotte marmonnait tout le temps.
Si Marmotte n’avait pas d’escorte,
C’est que, moins diserte qu’un désert,
Il n’était en ces monts de looser
Voulant une compagne. Qu’importe !
L’autre, courtoise comme un panzer
Et douce comme un vrai bulldozer.
Donc Marmotte n’avait pas d’escorte.
Pour Marmotte jamais rien n’allait,
Surtout ce que l’on faisait pour elle,
Elle dédaignait les dons des brêles
Et riait quand elle se brûlait.
Trouvant ce qu’on lui faisait trop grêle,
Elle cherchait à chacun querelle.
Pour Marmotte jamais rien n’allait.
Marmotte allait se retrouver seule
Aux portes de l’hiver quand survint
Un isard n’ayant pas le mot vain.
Il lui dit, car il n’était pas veule,
Ce qu’ici tous pensaient, de l’ovin
Jusqu’à la truite et ses alevins :
Marmotte allait se retrouver seule.
« L’être qui veut qu’on l’aime ici bas
Et ne donne rien, c’est b.a.ba.,
N’est jamais heureux des choses dites
Ou, pire, faites pour lui, Petite ! »
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