Petite fable affable d’après Lewis Carroll
Un jour, à l’heure des agapes,
Un loup et un loir partageaient,
Chose étrange, la même nappe.
Nul n'avait vu Loup ménager,
À moins de quelque chausse-trappe,
Un autre être, disaient les vieux.
Libéralité de satrape
Qui fit bien causer les envieux.
Au menu, un pâté en croûte,
Assez gros pour trois estomacs…
Comme celui du loup sans doute.
Ce-dernier, bon hôte, mima
Faire parts égales de toute
La pièce dressée entre eux deux.
Puis prit tout, comme on le redoute
Laissant l’assiette au loir peureux.
Ce dernier, pourtant, voulut dire
Non pas sa désapprobation,
Il n’était ni bête ni pire,
Mais, après forces libations,
Son dépit qui n’était pas d’ire.
« Voudrais-tu, petit inconscient,
En plus d’être à ma table, frire
Ou bouillir pour d’autres clients ? »
En notre bas-monde, qu’un Grand
S’abaisse à vous bien recevoir
C’est beaucoup. Qu’en pair ou parent
Il vous traite, ça reste à voir !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire