Donner la pièce au petit personnel des grands restaurants est au-dessus de mes moyens !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
samedi 31 mars 2018
LA BALADE DU DERNIER DES CONS
Après avoir entendu « Le dernier des cons » (Cl. Lemesle & G. Bécaud)
Dans ce monde tout d’intelligences
Où règnent les vautours, les faucons,
Qui ne sont qu’ordres et exigences,
Je fais les choses avec diligence,
Et le cœur toujours au balcon,
Quand eux, ils consignent le flacon
Et son contenu, même aux malades :
Je suis le dernier des cons
Et, donc, vous offre ici ma balade…
Où règnent les vautours, les faucons,
Qui ne sont qu’ordres et exigences,
Je fais les choses avec diligence,
Et le cœur toujours au balcon,
Quand eux, ils consignent le flacon
Et son contenu, même aux malades :
Je suis le dernier des cons
Et, donc, vous offre ici ma balade…
Dans ce temps tout à l’intelligence
Où chacun s’enferme en son cocon,
Et ne regarde plus l’indigence
Ou le malheur qu’avec négligence,
J’ai, pour qui survit sous les flocons,
D’ici, d’ailleurs, blême ou rubicond,
Un sourire, un mot,… sans plus de salades :
Je suis le dernier des cons
Et, donc, vous offre ici ma balade…
Alors qu’hélas, la désobligeance
Est la norme des « Yakafocons »
Je reste honnête par exigence,
Naïf face à leur intransigeance,
En un mot « homme », genre Ducon
Pour ces bons manieurs d’ostrakons,
Sujet à reproches et gueulades :
Je suis le dernier des cons
Et, donc, vous offre ici ma balade…
Pourtant, dans ces liens inféconds,
Je reste moi, malgré l’escalade :
Je suis le dernier des cons
Et, donc, vous offre ici ma balade…
vendredi 30 mars 2018
GUSTAVE HAIKU’RBET
En étant toujours, et sur tout sujet, en retard d’une guerre, je me suis rendu compte que j’étais quand même en avance sur la prochaine !
jeudi 29 mars 2018
UN BEAU LÉOPARD…
Petite fable affable
En savane, des soirs bleutés aux aurores grisées,
Un léopard de sa beauté ocellée se grisait.
Ce sot Narcisse qui, à d’aucuns, paraissait pitoyable,
Se croyait le plus bel ornement de l’auguste Cour
De Sire Lion et donc à ce titre indispensable
À son prestige, et à son apparat, sinon à court
D’une vraie attraction à tout le moins inoubliable.
Il le disait. On s’en gaussait. Mais lui se targuait
Des faveurs de son souverain, donc chacun, aux aguets,
Se méfiait des noirs ragots que son inépuisable
Langue serpentine pouvait colporter ici
Ou faire éclore là-bas. C’est ainsi qu’inexcusable
Erreur, il affirma au vizir, un matin, ceci :
« Si vous êtes arrivé jusque là, mon très oubliable
Babouin, c’est grâce à mon aura, à mon entregent,…
Que ferait-on sans moi ?… Soyez donc mon bon sergent
En tout ce que je dis ou je fais en ce si bas-monde
Sinon advienne ce que pourra… et que devra !
- Serait-ce là une menace, courtisan immonde ?
- Point s’en faut !… Tout au plus quelque bon conseil en extra :
J’ai l’oreille du souverain de notre mappemonde.
Allons faquin, que ferait-on sans moi en ces lieux :
Il faut savoir aussi flatter les saints de ton Dieu !
- Je te fournirai, je le crains, la preuve vivante
Qu’il n’en est hélas rien, cher Léopard. Et sous peu. »
Le Grand babouin rapporta l’incident à son monarque
Sans rien farder ni cacher car Lion connaissait
Son monde. Et l’impudent fut remis à l'eléphantarque
Qui le fit écarteler au bon motif qu’il le lassait.
« Que fera-ton sans moi ?… soupira-t-il face au hiérarque.
- La même chose… mais sans toi ! » lui a-t-il lancé.
Le souverain de cette dépouille orne alors son trône ;
« Que pouvait-il m’offrir de plus ? » fait le roi qui ronronne.
Un léopard de sa beauté ocellée se grisait.
Ce sot Narcisse qui, à d’aucuns, paraissait pitoyable,
Se croyait le plus bel ornement de l’auguste Cour
De Sire Lion et donc à ce titre indispensable
À son prestige, et à son apparat, sinon à court
D’une vraie attraction à tout le moins inoubliable.
Il le disait. On s’en gaussait. Mais lui se targuait
Des faveurs de son souverain, donc chacun, aux aguets,
Se méfiait des noirs ragots que son inépuisable
Langue serpentine pouvait colporter ici
Ou faire éclore là-bas. C’est ainsi qu’inexcusable
Erreur, il affirma au vizir, un matin, ceci :
« Si vous êtes arrivé jusque là, mon très oubliable
Babouin, c’est grâce à mon aura, à mon entregent,…
Que ferait-on sans moi ?… Soyez donc mon bon sergent
En tout ce que je dis ou je fais en ce si bas-monde
Sinon advienne ce que pourra… et que devra !
- Serait-ce là une menace, courtisan immonde ?
- Point s’en faut !… Tout au plus quelque bon conseil en extra :
J’ai l’oreille du souverain de notre mappemonde.
Allons faquin, que ferait-on sans moi en ces lieux :
Il faut savoir aussi flatter les saints de ton Dieu !
- Je te fournirai, je le crains, la preuve vivante
Qu’il n’en est hélas rien, cher Léopard. Et sous peu. »
Le Grand babouin rapporta l’incident à son monarque
Sans rien farder ni cacher car Lion connaissait
Son monde. Et l’impudent fut remis à l'eléphantarque
Qui le fit écarteler au bon motif qu’il le lassait.
« Que fera-ton sans moi ?… soupira-t-il face au hiérarque.
- La même chose… mais sans toi ! » lui a-t-il lancé.
Le souverain de cette dépouille orne alors son trône ;
« Que pouvait-il m’offrir de plus ? » fait le roi qui ronronne.
mercredi 28 mars 2018
DE L’ HAIKU PEAU LÈVRES
Toute religion préfère à l’homme debout celui qui se met à genoux ou à plat ventre !
mardi 27 mars 2018
J’SUIS PAS UN INTELLECTUEL
D’après « Les intellectuels » de Ch. Trenet
J’suis pas un intellectuel,
Un p’tit savant superficiel
Brillant chez les artificiels
Qui disent "penser".
Ceux-là méprisent le rouquin
Qui fait parler comme un bouquin
Taquins, requins, faquins, mesquins
Même l’insensé…
Ils détestent vos mots, vos vers
Et mettent votre plume au vert
Car, eux, sont auteurs manifestes
Par écrits et geste !
Ils houspillent le p’tit intrus
Se rêvant en leur ciel, sa rue
Sent trop la crass’ pleine de puces
Et l’vil escroc jouant d’astuces,…
J’suis pas un intellectuel,
J’appartiens à aucune chapelle,
Mais sais manier pioche et pelle
Comme la faconde.
Si le néant est leur défi
Profonde est leur philosophie,
Et creuse aussi, d’orgueil bouffie,
Hélas inféconde…
Mais énoncée dans une langue
Absconse, leur pensée exsangue
Ressemble à tout sauf à la fangue
Où ils vagabondent.
Ayant toujours, partout, raison,
Ces génies, en leur bell’ saison,
Sont plus fades qu’une tisane
Et ont l’âme fort courtisane…
J’suis pas un intellectuel,
Il y en a trop, en ribambelle,
Qui finiront dans la poubelle
Avec leur gueul’ d’ange…
Car faute d’esprit ces monarques
Des idées laisseront leur marque
À ce temps, com’ sillag ‘ de barque
Sur les eaux qui changent…
Aussi qu’importent les leçons
De ces maîtres à penser profonds,
Tyrans d’une pensée, au fond,
Qui n’est qu’bagatelle.
Ils m’ont permis cette chanson,
Avec des vers de ma façon,
Qui les met tous en caleçon,
Les intellectuels,
Les intellectuels,
Les intellec-tu-tu-els-els, oh, oui !
lundi 26 mars 2018
dimanche 25 mars 2018
HAIKU FRAIS CADEAU
Avoir les pieds plats est-il handicap pour les avoir bien sur terre sachant qu'elle est ronde ?
LE CHAPON & LA DINDE
Petite fable affable
« Quel est ce monde dans lequel nous vivons
Où, moi, Chapon, finirai graillon,
Où le bœuf qui sue n’a point de salaire,
Où le brave chien de garde à l’envie
Est battu, l’abeille flouée sans lanlère
Du fruit de son labeur toute sa vie
Alors qu’on récompense et nourrit le singe
Qu’on le respecte et qu’on le vêt de beau linge.
- Tu parles beaucoup pour ne dire rien,
L’ami, répond la dinde, tout est bien
Ainsi : l’homme que l’on sert est sot, vain, riche,
Qualités qui, chez cet aimable animal,
Vont toujours ensemble. Au moins il ne triche
Pas - Sa marotte ! - avec nous. Moindre mal
Que cela. Mais qu’espérais-tu donc, Grosse Bête ?
Être aimé parce que tu aimais ? Courbette
Devant autant de naïveté, j’avoue.
- Je ne suis pas sot, entre garde-à-vous
Et genoux pliés, las, notre vie se passe
Et j’espérais de la Justice ici-bas,
Voire son ombre, avant que je ne trépasse.
- Bah, sois utile et plus lourd sera ton bât,
Ainsi pense l’homme qui comme lapine
Lâchée dans le serpolet n’est que rapine !
N’espère pas la reconnaissance, ami,
De la main que tu nourris même à demi ! »
samedi 24 mars 2018
vendredi 23 mars 2018
HAIK(l)U’MATISATION
Ceux qui brassent de l’air ont aussi tendance à me le pomper… et pourtant je n'en manque pas !
LA BORDE NÔTRE
Cycle toulousain
Jadis, la maison doyenne du village
Était celle qu’habitait mon bon-papa,
C’était une vraie Toulousaine, sans âge,
Ombragée, l’été, par un vieux catalpa.
Ce cœur battant où toute vie était veine,
Disait à tous labeur et labours qui paient
Pas le valet soumis qui, à jamais, peine
Sans repos, répit, espoir, ni âme en paix.
Bâtie avec plus de galets que de briques,
C’était une de ces vraies fermes d’antan,
Une borde basse, sombre et féérique
Pour tous ceux qui n’ont pas connu son « bon temps ».
Murs solides mais grange un brin en déroute,
Sans cour, avec son grillage de grillons,
Elle s’ouvrait directement sur la route
Tout d’ornières, traîtres gravillons,…
Plus solide que vieille citadelle,
Le puits, profond, a été maçonné
Lui qui avait toujours donné, fidèle,
Et à tout ce qui, un jour, ici, est né.
L’amandier ridé avait, centenaire,
Protégé les futurs chenus au jardin,
Les Anciens, cacochymes, poitrinaires,
S’asseyant sous sa ramée, bons bavardins.
Senteurs fortes de la treille de glycines
En plus, la cuisine à l’éternel feu,
Vivait, simple, de cassoles en bassines,
Entre cendres volant et bois suiffeux
Modeste et sereine, elle reste et demeure
Humble mais sûre, certes un peu plus ridée
De lâches lézardes et si ses arbres meurent,
Le temps passant ne peut pas l’intimider.
jeudi 22 mars 2018
HAIKU’NERIE
Paradoxalement, les efforts payants nous coûtent souvent moins que des gestes gratuits !
mercredi 21 mars 2018
HAIKU’PON COURT
On a tort de louer les gens très empruntés,… quoique de peu de valeur, ils sont souvent impayables.
POUR FUIR L’HERMINE…
Petite fable affable
Pour fuir l’hermine qui saigna,
Hier, la chouette en son trou d’arbre,
Le pic vert s’est terré en cagna
Profonde, plus sombre que ces marbres
Qu’on exploite ici. Tous les siens,
T’en souvient-il, et sans ambages,
Ont péri en Lilliputiens
Face aux petits seigneurs des ombrages.
Pis, le pic vert n’ose plus frapper de tronc
Pour y chercher, matin, sa pitance.
Il se terre comme un poltron
Laissant, lors, pratique accointance,
Les soins du ménage au vent.
Son nid est pourtant un bon asile
Si sûr que d’autres oiseaux souvent
Y viennent sans vergogne et l’exilent.
Mais la mésange, le grimpereau,
L’étourneau, le pigeon, la sittelle
Ont fini comme des lapereaux,
Malgré précautions et cautèles,
Dans la gueule du Sieur Furet,
Ou de ces Dames Martre, Belette
Ou Hermine, vives comme traits.
Pic attend sans sommeil, sans galette,…
Il attend que le danger ne soit
Plus. Il attend, en son trou, des heures
Plus tranquilles sur son quant-à-soi.
Et il s’affaiblit en sa demeure,
Devient moins qu’un corps et, alors,
Meurt d’avoir voulu fuir la mort.
Ainsi, parfois, l’excès de prudence
Nuit tout autant que son absence.
mardi 20 mars 2018
lundi 19 mars 2018
ENCHAÎNE !
D'aucuns sont marronniers, saules, hêtres ou frênes.
Moi, sans prétention, je serais chêne.
Un de ces chênes qui résistent aux vents
Mauvais. Aux pluies torrentielles. Aux avants.
Aux après. Un de ces chênes que parfois ronge
Le ver du doute, offre des tapis d’oronges.
Piqueté ici, écorcé là, sans vair.
Piqueté ici, écorcé là, sans vair.
Un chêne auquel s’accroche le lierre vert
Des désespoirs d’autrui et les rêves,
Petits ou grands, des autres à l’ombreux couvert
De sa ramée que le soleil partout crève.
Je suis un arbre qui survit à l’hiver,
Le dernier à fuir ses rudes revers.
Certains sont peupliers, châtaigniers, frênes,…
Moi, par ambition, je serais chêne.
Un de ces chênes dont parfois quelque bras
Tombe à bas mais qui, jamais fier-à-bras,
Tient bon et pourrait servir de repère
À qui perd la voie ou n’a plus de repaire.
Ici, lichens, nœuds ou yeux là, trophées !
Ici, lichens, nœuds ou yeux là, trophées !
Je suis donneur de bois mort pour se réchauffer
Ou pour jouer, et d’ombre douce et câline
Pour les joies cachées faisant joues échauffées,…
Car mon toit accueille une mousse angéline
Aux jeunes et folles amours assoiffées
Au creux comme au cœur des étés surchauffés.
D'autres sont bouleaux, trembles, érables, ifs ou frênes,…
Moi, par conviction, je serais chêne.
Jamais mussé, le tronc toujours franc et droit,
Indispensable au décor le plus maladroit,
Donnant généreusement à cette terre,
Et aux cochons, mes fruits rudimentaires
Que j’ai couvés, mûris fort patiemment
Pour des gamins enchapeautés mêmement.
Pour des gamins enchapeautés mêmement.
Vaisseau isolé, souvent hune d’enfance,
Je suis arbre d’horizons, de firmament,
Toujours régnant au pré, négligeant l’offense
Du temps, des bêtes, des gens,… élégamment.
dimanche 18 mars 2018
HAIKU MI-VOYAGEUR
Au temps des Lumières, la plupart des salons brillants n’étaient qu’obscures antichambres.
samedi 17 mars 2018
HAIKU FIN
Le problème avec les erreurs c’est qu’on ne sait ce qu’elles sont qu’une fois qu’on les a commises.
LA MARTRE & LE BOUVREUIL
Petite fable affable
Non loin de ces hauts pâturages sans ombrage
Que l’on nomme, par ici estives, sévit
Une martre, genre « T’as vu, t’as pris », ramage
Aussi sombre que l’âme, débordant d’envies.
Grosse à lard mais jamais lasse de ne manquer
De rien, elle croquait de tout. Se planquer
Pour échapper à ses dents ou fuir ses griffes
Était un sport de combat, une activité
À plein temps car, hélas, notre agile escogriffe
Était aussi silencieuse que futée,
Véritable Apache lâché dans la cité.
Dans un creux faisant le poste frontière entre
Soulane et ombrée, un vert bosquet de feuillus
L’avait attirée : les poètes et les chantres
Ailés s’y regroupaient et, joyeux chahut,
Y mélopaient fort, y trillaient haut, y chantaient,
En amical concours de tout été étais.
Ainsi, notre martre, au son, parcourait les chênes
Pour faire bombance de ces zélés chanteurs,
Grimpait aux hêtres et, bien pire, hantait les frênes
Où ces tous petits bavards au chant enchanteur,
Au goût de « Revenez-y » pour le prédateur
Nichaient et causaient pour ravir tout amateur.
Mais ce ‘est pas parce qu’on est oiseau en ce monde
Que l’on est sot et vite on apprit, par bonheur,
À se taire quand l’ombre de la martre immonde
Se profile en la ramée, jouant au dîneur
Affamé plus qu’au mélomane gourmet.
Or, un jour un gros bouvreuil, n’en pouvant mais
De savoir que les meilleurs virtuoses et prodiges
Se réunissaient en ce lieu veut concourir
Pour prouver à ce félibrige de prestige
Qu’il n’est meilleur que lui. Et sans discourir.
Son concerto, nouveau, fait la martre accourir.
Le bouvreuil est seul à ne pas voir que se taisent,
Un à un, tous les autres, alors que l’animal
Gourmand, attiré, s’avance tout à son aise,
De branche en branche arrive, sans peur et sans mal.
Au passage, fut croqué comme une bergère
Par le loup qui veut résister à l’étrangère
Intrusion de ce gros piaf inconnu
- La réputation du lieu, Oiseaux, Oiselles,
Est en jeu ! - sont happés à peine reconnus :
Rouge-gorge, mésanges encore demoiselles,
Sittelles, étourneaux ,verdiers et leurs Gisèle,…
Le silence aidant, notre bouvreuil croit avoir
Gagné la partie. Grisé, il n’entend la martre
Qui achève de faire pitance, bavoir
Sali et jabot repu, avec ce fol bellâtre
Qui oublia l’adage des feuillages, un jour,
Celui que l’on apprend au nid de toujours,
Qui, jusqu’au faîte de tous les arbres, fait bruire
Tous les ramages, même chez les damoiseaux :
« Quoi que tu fasses évite, cervelle d’oiseau,
Qu’aux autres cela ne vienne à nuire
Et, qu’en sus, cela puisse te détruire ! »
vendredi 16 mars 2018
HAIK(l)U’CHÉ
Il reste peu de choses de quelqu’un qui, mangé par l’ambition, n’en demeure pas pas moins dévoré par les remords.
jeudi 15 mars 2018
LINCEUL POSÉ SUR LE VIVANT
J’ai porte une âme en noir
Passée au laminoir…
La neige des ans s’est posée sur mon crin.
Mon vouloir, las, se complaît dans cet écrin
Qui attiédit mon cœur, refroidit mon âme,
Ensevelit mes idées, tout projet condamne.
Le gel du temps a pris le canal de ma vie
Bordé par des souvenirs figés à l’envi,
Restent les contours incertains de ces arbres,
Sous lesquels j’erre, le corps déjà de marbre.
Entre embâcle de la mémoire et, parfois,
Débâcle de mon passé, j’ai perdu foi.
Mais, las, je le dois moins aux glaces de l’âge
Qu’à Dame Camarde, toujours de passage.
Seul, sur les bords incertains de ce monde-ci
Je marche sur la nuit, ce tombeau rétréci
Qui ne saurait panser mes pensées. L’absence
Est plus que désespoir, elle est lourd silence…
Eux partis, souffrir m’est un trop long moment.
Au noir tableau de mes insomnies, Maman,
Papa, dans le froid, une craie encor’ crisse
Pour graver des regrets en rien caprices,
Aux couleurs de la douleur quand un pas, un mot
Ne vient sous la plume dire mes maux.
Vers muets aux rimes fanées, là j’avance
Sans vous déposer de fleurs, séchées d’avance.
mercredi 14 mars 2018
mardi 13 mars 2018
LE TÉMÉRAIRE BOUQUETIN
Petite fable affable
Un bouquetin, pied sûr et port de tête
Altier, les cornes au vent se veut vainqueur
De tout péril ou danger, courage au cœur.
Qu’un lieu lui résiste, et là il s’entête.
Il est passé, de chaos en éboulis,
Et passe d’arête en ravin - Quel vertige ? -
Comme il passera, en quête de prestige
De la crête à la cime, sans faire un pli…
Jamais, lui, il ne recule ou n’hésite :
La montagne est un petit terrain de jeu
Que la crainte ou, pire, la peur ne visite
Pas. Chacun chez soi. C’est de sa vie l’enjeu !
Par les monts et les vaux, ce beau capricorne
Fait de l’obstination une vertu,
Point battu, pas abattu ni courbatu ;
L’opiniâtreté n’a aucune borne !
Et c’est ainsi que périt ce bouquetin
Qui se moquait de la prudence de l’âne,
De l’isard précautionneux dès matin,…
Trop tenter le sort, tôt ou tard, vous condamne…
lundi 12 mars 2018
dimanche 11 mars 2018
ÇA VA !
Chéri, qu’est-ce que tu crois ?
Qu’à cause de tes mots je pleure ?
Qu’l’émotion brise ma voix ?
Non, c'est la pluie qui te leurre.
Oui, je suis plus fort que ça.
T’en aimes un autre, et alors ?
Tu pars. Ben va-t-en. Fissa !
Et sois plus heureus’ quand même
Je vais bien. Je vais très bien.
Pour ton bien. Et pour le mien.
Ça va. Vois les oiseaux chantent.
Ça va et tout ça m’enchante…
J’vais pouvoir fair’ la java.
Ça va, va… Je t’dis qu’ça va.
Notre histoire était trop belle.
On s’est fait des souvenirs
Pour mieux remplir nos poubelles,
Pour mieux jauger l’avenir,
Pour mieux juger de ma chance
De me retrouver tout seul.
La turbulence n’est que turbulence
Et qu’l’amour a maints linceuls.
Je vais bien. Je vais très bien.
Pour ton bien. Et pour le mien.
Ça va. La vie pas méchanten
Fais que ça va. T’es touchante
De t’inquiéter à tout-va
Ça va, va… Et adieu-vat !
Pens’ pas à moi. Bonne route !
Ne l’embrasse pas pour moi
C’était qu’mon pote, cet’ croûte
Avec qui tu connais l’émoi !
Ça va. Vois les oiseaux chantent.
Ça va et tout ça m’enchante…
J’vais pouvoir fair’ la java.
Ça va, va… Je t’dis qu’ça va.
samedi 10 mars 2018
vendredi 9 mars 2018
LE DINDON DES CIMES & LA PERDRIX DES NEIGES
Petite fable affable
Alors que la nature entre en son cocon,
Un grand tétras, un de ces dindons des cimes,
Que l’Homme ne croît que coq, dans les flocons
Tombés, fier de sa livrée chiquissime,
Paradait, le pied sûr : ce blanc manteau
Rendait bien plus beau encor’ ce pataud.
Voulant que chacun partageât, ici même,
Son admiration pour lui, blasphème,
Il s’en ouvrit à sa cousine perdrix
Qu’on nomme dans ces montagnes lagopède
Qui elle, avait remis, sans clabauderie,
Son plumage de saison sans l’intermède.
Il dit, se prenant pour le Prince Édouard :
« As-tu la témérité d’être couard
En ce temps où chacun n’a que le courage
De se taire ou, las, de s’auto-flageller ?
As-tu honte des on-dits et des commérages
Sur tes fades plumes d’été ocellées ?
Te voilà, bête en tenue de camouflage !
- Hantant nos hauteurs, loin de leurs villages,
Nous arrivent, bon Maître Coq, des chasseurs.
Je me cache pour ne pas finir mortadelle
Dans les mains de ces monstres, fins rôtisseurs,
La peur ne me donnant jamais assez d’ailes.
- Qu’importent ces Humains, sois heureux de vivre
Et de ce que la Nature t’a fait libre !
- On le reste pas longtemps, encostumé
Comme tu l’es, quand le danger est célastre :
Si le fumet du bonheur n’est que fumée,
L’ombre du malheur est déjà un désastre ! »
Un grand tétras, un de ces dindons des cimes,
Que l’Homme ne croît que coq, dans les flocons
Tombés, fier de sa livrée chiquissime,
Paradait, le pied sûr : ce blanc manteau
Rendait bien plus beau encor’ ce pataud.
Voulant que chacun partageât, ici même,
Son admiration pour lui, blasphème,
Il s’en ouvrit à sa cousine perdrix
Qu’on nomme dans ces montagnes lagopède
Qui elle, avait remis, sans clabauderie,
Son plumage de saison sans l’intermède.
Il dit, se prenant pour le Prince Édouard :
« As-tu la témérité d’être couard
En ce temps où chacun n’a que le courage
De se taire ou, las, de s’auto-flageller ?
As-tu honte des on-dits et des commérages
Sur tes fades plumes d’été ocellées ?
Te voilà, bête en tenue de camouflage !
- Hantant nos hauteurs, loin de leurs villages,
Nous arrivent, bon Maître Coq, des chasseurs.
Je me cache pour ne pas finir mortadelle
Dans les mains de ces monstres, fins rôtisseurs,
La peur ne me donnant jamais assez d’ailes.
- Qu’importent ces Humains, sois heureux de vivre
Et de ce que la Nature t’a fait libre !
- On le reste pas longtemps, encostumé
Comme tu l’es, quand le danger est célastre :
Si le fumet du bonheur n’est que fumée,
L’ombre du malheur est déjà un désastre ! »
jeudi 8 mars 2018
mercredi 7 mars 2018
INVITE
Viens donc dans nos venelles
Voir nos misères ou la faim
Et l’enfance criminelle.
Toi qu’es fringué en flanelle
Et qui joues, là, les becs fins,
Viens donc dans nos venelles.
L’ordure est originelle,
Un moyen comme une fin,
Et l’enfance criminelle.
On vend son cul, ses prunelles,…
On tue l’autre à la parfin.
Viens donc dans nos venelles !
La mort veille en sentinelle
Sur les chipeurs, les biffins
Et l’enfance criminelle.
Toi qu’effraient nos vaccinelles,
Nos frusqu’, not’ crasse, nos parfums
Et l’enfance criminelle,
Viens donc dans nos venelles !
mardi 6 mars 2018
lundi 5 mars 2018
HAÏKU’R NICHONS !
Il est des gens qui ont l’esprit tellement ouvert qu’il ne souffle que courants d’air sous leur crâne !
LE CURÉ CONTRARIÉ
Petite fable affable
Voulant remettre l’Eglise au cœur du village,
Notre bedonnant curé, hors d’haleine et d’âge,
Multiplie à gré, en sa paroisse d’impies,
La piété en étole et le zèle en soutane,
En plus des messes boudées des vieilles pies
Dont l’esprit va en savates et l’âme en tatanes,
Veillées, carêmes, offrandes ou processions
Prières communes, publiques pénitences
Pour qu’advienne divine intercession
Sur son troupeau perdu et sans repentance,
De ses ouailles boudant la céleste instance.
Le vieux calotté, culotté, expliquait
À qui, las, ne pouvait rien lui répliquer,
En sus, que les gelées tardives ou précoces
La sécheresse, les orages destructeurs,
La météo, rosse, qui vous cherche des crosses,
Quoi que nous disent les esprits réducteurs
Sont autant de châtiments d’un Dieu colère
Qu’on oublie et abandonne, cloué aux murs
D’une église désertée, que l’atrabilaire
Se venge d’un temps qui s’croyait sûr et mûr.
Sale défaite pour le bougre : notre salle
Des fêtes compte, hélas, toujours plus que les stalles,
Sous sa chaire, de fidèles communiant
Dans la fraternité du moment et des Hommes.
Le maire en rit. L’autre y voit inconvénient
Et vertement le tance en public, pauvre pomme.
« Je n’admettrai jamais, ton Dieu m’est témoin,
Comme cause de ce que je ne comprends guère,
Ou pas, une chose qu’tu comprends encor’ moins ! »
Osa le maire avec qui le Père est en guerre,
Paraphrasant le « Divin Marquis » de naguère.
Notre bedonnant curé, hors d’haleine et d’âge,
Multiplie à gré, en sa paroisse d’impies,
La piété en étole et le zèle en soutane,
En plus des messes boudées des vieilles pies
Dont l’esprit va en savates et l’âme en tatanes,
Veillées, carêmes, offrandes ou processions
Prières communes, publiques pénitences
Pour qu’advienne divine intercession
Sur son troupeau perdu et sans repentance,
De ses ouailles boudant la céleste instance.
Le vieux calotté, culotté, expliquait
À qui, las, ne pouvait rien lui répliquer,
En sus, que les gelées tardives ou précoces
La sécheresse, les orages destructeurs,
La météo, rosse, qui vous cherche des crosses,
Quoi que nous disent les esprits réducteurs
Sont autant de châtiments d’un Dieu colère
Qu’on oublie et abandonne, cloué aux murs
D’une église désertée, que l’atrabilaire
Se venge d’un temps qui s’croyait sûr et mûr.
Sale défaite pour le bougre : notre salle
Des fêtes compte, hélas, toujours plus que les stalles,
Sous sa chaire, de fidèles communiant
Dans la fraternité du moment et des Hommes.
Le maire en rit. L’autre y voit inconvénient
Et vertement le tance en public, pauvre pomme.
« Je n’admettrai jamais, ton Dieu m’est témoin,
Comme cause de ce que je ne comprends guère,
Ou pas, une chose qu’tu comprends encor’ moins ! »
Osa le maire avec qui le Père est en guerre,
Paraphrasant le « Divin Marquis » de naguère.
dimanche 4 mars 2018
samedi 3 mars 2018
LES VERS DU NEZ
À E. Rostand et, surtout, à son Cyrano…
Ayant fort ouï « la tirade du nez »
De Cyrano de Bergerac, mon aîné,
J’ai décidé de me tirer les vers du nez
Moi-même, comme un petit pied de nez
Pour voir cancaner femelles boucanées
Et s’escaner mâles aimant à chicaner.
Oui avant de caner, cette année, sans crâner
Avant que de faner, quitte à être damné,
J‘veux ahaner à m’en faire encabaner,
Comme mon puiné que j’ai dans le nez,
Car il m’estime suranné, condamné,…
Alors qu’enturbanné il aime à tant ricaner
De mes mots, à paonner, à se pavaner
Quand moi je préfère hélas flâner, vanné
Par l’exercice, soit-il momentané,
Qui consiste à glaner l’instant qui a plané,
La sensation qui en a émané,…
Ce satané trépané ne sait que tanner !
Ce gibier de prytanée, spontané,
Cette âme panée pour se dédouaner,
Quoique d’a priori enrubannée,
Goûte henné ou cuisine safranée,
Cause aux basanés de Méditerranée,…
Est-il moins un chouan en simultané ?
Voilà un familial instantané,
Petites miscellanées d’aliéné
Dans lequel l’avoinée parfois monte au nez
Pour dépanner un jour funeste où égrener
Des vers me fut difficile, gêné ou freiné
Par l’inspiration bonne à parrainer
Confessions de traînées du Rouennais
Ou scanner un siècle talibanais
Dans pays rasséréné, charlatané
En sous-cutané,… C’est moins spontané,
Plus commun - c’est aisé de morigéner ! -
Sous ma plume toujours prompte à tataner.
Je pars, las, m’oxygéner en Pyrénées !
De Cyrano de Bergerac, mon aîné,
J’ai décidé de me tirer les vers du nez
Moi-même, comme un petit pied de nez
Pour voir cancaner femelles boucanées
Et s’escaner mâles aimant à chicaner.
Oui avant de caner, cette année, sans crâner
Avant que de faner, quitte à être damné,
J‘veux ahaner à m’en faire encabaner,
Comme mon puiné que j’ai dans le nez,
Car il m’estime suranné, condamné,…
Alors qu’enturbanné il aime à tant ricaner
De mes mots, à paonner, à se pavaner
Quand moi je préfère hélas flâner, vanné
Par l’exercice, soit-il momentané,
Qui consiste à glaner l’instant qui a plané,
La sensation qui en a émané,…
Ce satané trépané ne sait que tanner !
Ce gibier de prytanée, spontané,
Cette âme panée pour se dédouaner,
Quoique d’a priori enrubannée,
Goûte henné ou cuisine safranée,
Cause aux basanés de Méditerranée,…
Est-il moins un chouan en simultané ?
Voilà un familial instantané,
Petites miscellanées d’aliéné
Dans lequel l’avoinée parfois monte au nez
Pour dépanner un jour funeste où égrener
Des vers me fut difficile, gêné ou freiné
Par l’inspiration bonne à parrainer
Confessions de traînées du Rouennais
Ou scanner un siècle talibanais
Dans pays rasséréné, charlatané
En sous-cutané,… C’est moins spontané,
Plus commun - c’est aisé de morigéner ! -
Sous ma plume toujours prompte à tataner.
Je pars, las, m’oxygéner en Pyrénées !
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