J’ai porte une âme en noir
Passée au laminoir…
La neige des ans s’est posée sur mon crin.
Mon vouloir, las, se complaît dans cet écrin
Qui attiédit mon cœur, refroidit mon âme,
Ensevelit mes idées, tout projet condamne.
Le gel du temps a pris le canal de ma vie
Bordé par des souvenirs figés à l’envi,
Restent les contours incertains de ces arbres,
Sous lesquels j’erre, le corps déjà de marbre.
Entre embâcle de la mémoire et, parfois,
Débâcle de mon passé, j’ai perdu foi.
Mais, las, je le dois moins aux glaces de l’âge
Qu’à Dame Camarde, toujours de passage.
Seul, sur les bords incertains de ce monde-ci
Je marche sur la nuit, ce tombeau rétréci
Qui ne saurait panser mes pensées. L’absence
Est plus que désespoir, elle est lourd silence…
Eux partis, souffrir m’est un trop long moment.
Au noir tableau de mes insomnies, Maman,
Papa, dans le froid, une craie encor’ crisse
Pour graver des regrets en rien caprices,
Aux couleurs de la douleur quand un pas, un mot
Ne vient sous la plume dire mes maux.
Vers muets aux rimes fanées, là j’avance
Sans vous déposer de fleurs, séchées d’avance.
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