De nos jours, cultiver sa différence est moins difficile que de cultiver son jardin secret.
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
lundi 30 novembre 2020
dimanche 29 novembre 2020
L’OISEAU À MIEL
Petite fable affable
Au pays mozambique, un jour un oiseau
Vint jaser près d’une case et intrigua
Son jeune locataire, un beau damoiseau.
Mais la sécheresse faisant des dégâts,
La faim, sans fin, lui avait creusé le ventre
Et les joues. Il parla à l’aimable chantre
Quand d’autres l’auraient, tout aussi misérables,
Boulotté. Et il sembla répondre, indiquer
Quelque chose. Là. Dehors. Répliquer
Valait moins qu’écouter cet être adorable.
L’homme le suivit. Il le conduisit
À un arbre où ruche bruissait de cent mouches
À miel, et ce suc, en toute hypocrisie,
Elles le gardent pour elles. Par touches,
Notre ami se délecta, se rassasiant
Puis emporta, malgré cent assaillants
Enfumés, ce qu’il put pour tout le village
Laissant et cire, et larves à son guide ailé.
On mange enfin. Nul ne le crut chez les Sages
Quand il dit où et comment il était allé.
Au matin, revint le généreux cicérone.
Il mena l’humain, et ses frères, à d’autres ruchers.
On pilla le travail des abeilles à la braconne.
Mais un des guerriers qui fit le bûcher
Qui enfuma les hôtes d’un tronc des plus riches
Voulut tout y prendre et donc ne laisser que friche
À leur guide : « Ce n'estt que bête après tout !
- Comment ? fit l’ami de l’oiselet vorace.
À la Nature, prends sans piller, partout
Sinon tu auras désolation crasse :
Être ingrat envers qui te fut généreux
Sans avoir été prié ni obligé de l’être,
C’est là doublement offenser les Cieux
Et leur colère ne peut que plus transparaître ! »
samedi 28 novembre 2020
vendredi 27 novembre 2020
L’APPUI DE FENÊTRE
Cycle toulousain
Diaple, la calor me met aux arrêts !
La pousque qui pègue aux groles,
La mèque au nasou des droles,
Très peu pour moi !… Je suis espataré
Sur l’appui de fenêtre, une jambe
Ballante et assagie, le dos chauffé
À cet encadrement tout rose
De briques que rien ne couperose.
Là, je lis et pense sans philosopher.
Je m’empègue d’aléas et d’emmerdes
Au scénario de ces « counarios »,
Un peu madur, à franchir des rios
Pleins de dangers avec coutelle
Et folie pour compagnes de chemin,
Sans savoir si viendra un demain.
J’étais pas alors une brêle !
Alors je quittais la fenêtre où les échos
Si voyageurs de mon enfance
Tissaient un cocon à mes chances,
Un écrin à mes rêves d’un « Quézaco ?! »
Qui roulait des steppes aux savanes,
De Tokyô à La Havane,
Apportant à ma vie plus que leur écot…
La pousque qui pègue aux groles,
La mèque au nasou des droles,
Très peu pour moi !… Je suis espataré
Sur l’appui de fenêtre, une jambe
Ballante et assagie, le dos chauffé
À cet encadrement tout rose
De briques que rien ne couperose.
Là, je lis et pense sans philosopher.
Calé entre ombre et lumière
Et coincé entre fraîcheur et chaleur,
Placé pile à l’endroit où, sans douleur,
Bruit et silence font frontière,
Je cavale vers des lointains climats,
Navigue, vigie en haut d’un grand mât
Au vent qui fisque et je me bougne
Et me castagne la trougne
Pour un mot faux ou un regard hautain
Car je suis un gredin, un maillotin.
Je m’empègue d’aléas et d’emmerdes
Au scénario de ces « counarios »,
Un peu madur, à franchir des rios
Pleins de dangers avec coutelle
Et folie pour compagnes de chemin,
Sans savoir si viendra un demain.
J’étais pas alors une brêle !
Livres trop lus et pages mascanhées,
Je ne fais pas de binz, ma mère,
Sauf dans mes songes et chimères.
Par chez nous, le soleil, faut se le fader !
« Serre-toi de là ! » faisait mon père ;
« Vas par dehors, on t’y espère ! »
Je ne me pastichais pas, ma fé,
Mais pour lui j’étais esclaffé
Comme bouse alors que l’été appelle
L’enfant aux jeux et le jeune à la pelle.
Alors je quittais la fenêtre où les échos
Si voyageurs de mon enfance
Tissaient un cocon à mes chances,
Un écrin à mes rêves d’un « Quézaco ?! »
Qui roulait des steppes aux savanes,
De Tokyô à La Havane,
Apportant à ma vie plus que leur écot…
jeudi 26 novembre 2020
mercredi 25 novembre 2020
LES CINQ ASCÈTES
Petite fable affable
Au royaume des moineaux du hameau,
Au vieux temps des guerres de naguère,
Cinq de ces oiseaux vivant mille maux,
Obligés pour se nourrir, et encore guère,
De courir comme rats empoisonnés,
Décidèrent de s’offrir en sacrifice
Pour la communauté emprisonnée
Dans les vices du monde et ses artifices.
Mais l’auréole n’apportant de bienfaits
Qu’ici-bas, la sainteté ils l’auraient sur Terre
Et dans les airs du bourg. Penser parfait.
Le premier pour fuir les délétères
Colères et ne pas céder à l’Orgueil
Qui vous gonfle aux vents, en vain, d’importance,
Se fit bientôt obstruer le seuil
Des oreilles. Et il n’entend pas, malchance
Le chat qui brise, la lippe à l’envie,
La clôture de silence de sa vie.
Au vieux temps des guerres de naguère,
Cinq de ces oiseaux vivant mille maux,
Obligés pour se nourrir, et encore guère,
De courir comme rats empoisonnés,
Décidèrent de s’offrir en sacrifice
Pour la communauté emprisonnée
Dans les vices du monde et ses artifices.
Mais l’auréole n’apportant de bienfaits
Qu’ici-bas, la sainteté ils l’auraient sur Terre
Et dans les airs du bourg. Penser parfait.
Le premier pour fuir les délétères
Colères et ne pas céder à l’Orgueil
Qui vous gonfle aux vents, en vain, d’importance,
Se fit bientôt obstruer le seuil
Des oreilles. Et il n’entend pas, malchance
Le chat qui brise, la lippe à l’envie,
La clôture de silence de sa vie.
Un autre des passereaux, foi naïve
Ou simple candeur, se refusa net
À manger, ayant une peur maladive
D’une Gourmandise - il goûtait l’aneth -
Qui serait « Goinfrerie » fort pécheresse.
L’appétit venant en mangeant, il jeûna.
L’appétit vint pourtant. Mais sécheresse
De la Raison, le repas pas. Hosanna,
Il mourut en vrai martyr pour les autres
Et en obtint plus oubli qu’aura d’apôtre.
Le troisième pour combattre l’Envie
Et mieux, d’un même coup, l’Avarice
Se délesta, par son vœu asservi,
De ce qu’il avait, comme par caprice,
Jusqu’à ses plumes. Il fut donc emporté,
Cet empoté, par une simple brise.
Un des titis rédempteurs, peu porté
Sur la Paresse, comme pris de crises,
Se perdit à descendre et s’élever
Bref à s’agiter jusqu’à en crever.
Ah, combien on moqua ces cervelles
De piafs chez leurs pairs !… Mais le courage
Étant le fort de ces faibles, on eut nouvelles
Du dernier de nos héros : avec rage,
Fuyant le stupre et la fornication,
Se mit au ban des becquetteurs avides
De dessous de bancs ; ce sans-passion
Chaque jour venant, vécut donc à vide,
Sans amour, sans ami, tant il craignit
La Luxure. La folie l’éteignit…
Au royaume des moineaux du hameau,
Depuis, on prétend, non sans sagesse,
Qu’il faut du temps pour résorber nos maux
Et toute œuvre, même pie, on abaisse
À en hâter le début comme la fin,
Surtout si, hélas, fol excès préside
À ses destinés. Las, d’espoirs défunts
Aux railleries l’impatience guide…
mardi 24 novembre 2020
HAÏKU DE QUEUE
« Nager entre deux eaux » évite aux gros poissons de couler quand le menu fretin est dans la nasse.
lundi 23 novembre 2020
PAS SANS FONDEMENT
À la façon des édito’ pour Rue des Fables
« Ah ben là, je suis sur le cul ! » me disait, naguère, sous la lune, ce faux-derche de rectum de l’Académie où j’officie ici en sursis car, dans ce monde, tous les jours le soleil chasse la lune. Elle savait de quoi elle causait, cette gueule de raie, vraie face de de fesse comme diraient les Anglais, car elle n’en manquait pas d’ordinaire vu que ce quidam, vulgus pecum qui aurait, dit-on, le feu au cul, était séant par la volonté d’une de ces « amitiés particulières » qu’évoquait, jadis, Serge Lama, auteur jamais dans une mauvaise lune, qui mérite tout sauf des coups de pied au cul.
En effet, depuis la pleine lune, me voilà édité… et sur papier. J’ai décroché la lune que j’avais demandée. Et sans avoir à payer de ma personne ni grever de mon maigre pécule de gréviste. Je crois que je vais aller au Casino le plus proche, tenter un croupier, homme croupion s’il en est, voir si le culot me permet d’avoir aussi du bol au jeu même si je cultive, par ailleurs, plutôt l’art du « je » entre autres vieilles lunes. Mes ineffables fables affables sont couchées en un opuscule. Elles ont donc l’honneur d’un ISBN qui fera mon quatre heures et mes autres repas aussi. Jusqu’à la repue. Sans répit ni repos. 2019 ce sera donc pas qu’un anus horribilis quoi qu’en pensent les trous du cul à croupe afro’, grands amateurs et mateurs de ces navets navrants, films au demeurant, que l’on accole ordinairement à la 17e lettre de notre alphabet
Il faut dire que, quoiqu’étant souvent dans la lune, je me suis remué le popotin pour qu’il en soit ainsi et qu’au train où allaient les choses l’affaire n’était pas gagnée pour que se fit cette lune de miel. Se remuer le fiâsse était condition sine qua non. Ces mots-là qui n’aiment pas eux que soient voilée la face d’une femme. Ils sont dans un latin de couventine et visent - sans le toucher - à remonter quelque peu le niveau de ce qui précède qui ne vaut pas un poster rieur de qui, geignard à fignard, voudrait me tanner le cuir à l’endroit le plus charnu de ma personne. C’est la base de tout pour qui aime à ce que chacun s’occupe de ses fesses. Tout le monde en ayant, pourquoi certains, parmi lesquels d’aucuns qui les serrent d’ordinaire, cons comme la lune, auraient-ils plus de cul que d’autres me direz-vous ? Quoi qu’on dise, quoi qu’on fesse, nul être humain qui n’a pas le cul entre deux chaises, ne peut répondre sur le fond à cette question sans se casser le cul jusqu’à la Saint Luc ; et encore, s’ils sont dans une bonne lune. Mais voilà, comme en un « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître », dans le peloton des rimailleurs et écrivailleurs - mais moi j’ai mis ma plume… à la main - qui aiment à se faire voir ailleurs, comme Laurent, j’ai fait mon trou, Fignon, moi qui prône le cul mais nique face à ceux qui serrent les fesses sur l’étroitesse de leur esprit !
Avec mes jeux de mots laids pour gens bêtes de derrière les fagots, moi qui n’ai pas un panier pris par les gens de la ville-ville de la chanson populaire, j’ai donc eu du fion sans avoir le fameux sourire du plombier qui fait exploser le corps sage de tant de femmes callipyges qui, bien ou non, se fessier à la maison, notamment à Bâle, qui est un vrai trou comme chacun sait. Certaines autres dames perdent le boule en même temps que la boule comme ces Fanny provençales qui, lors des jeux de boules - on tourne toujours autour de ça, en petits cochonnets que nous sommes - dévoilent une pleine lune qu’elles laissent embrasser par les vingt culs qu’humilient les vingt coeurs les mieux assis. Pour ne pas finir le cul par-dessus tête, le public qui tombe de la lune qu’on lui a promise souvent, faux-cul en diable, feint de ne rien voir ni savoir quand cons fessent le prieur et cons vaincus refusent de quitter leur trône, voulant rester en selle.
La fourche caudine de la censure, qui est comme cul et chemise avec le trident de Satan, au point qu’on ne sait plus qui fait la liquette, a ce matin la tête dans le cul et ne cesse d’aboyer à la lune que j’ai mordue à pleines dents. Elle ne me fait pas baisser la tête quoiqu’elle me botte le cul, avec raison, sans fin. Si ça ce n’est pas avoir du cul… Et gros comme un département !… Avec ma face de lune, j’ai donc le cul bordé de nouilles en attendant de nouvelles lunes. Oui, il y a bien un « n » moi qui suis pourtant pas porte de derrière et donc sans haine de l’aine comme de l’Aisne…
La lune, n’en déplaise les culs bénis, sans déni, et la mienne en particulier, n’a rien à craindre des loups à qui on la fait voir en plein midi… Alors fabuleusement vôtre !
En effet, depuis la pleine lune, me voilà édité… et sur papier. J’ai décroché la lune que j’avais demandée. Et sans avoir à payer de ma personne ni grever de mon maigre pécule de gréviste. Je crois que je vais aller au Casino le plus proche, tenter un croupier, homme croupion s’il en est, voir si le culot me permet d’avoir aussi du bol au jeu même si je cultive, par ailleurs, plutôt l’art du « je » entre autres vieilles lunes. Mes ineffables fables affables sont couchées en un opuscule. Elles ont donc l’honneur d’un ISBN qui fera mon quatre heures et mes autres repas aussi. Jusqu’à la repue. Sans répit ni repos. 2019 ce sera donc pas qu’un anus horribilis quoi qu’en pensent les trous du cul à croupe afro’, grands amateurs et mateurs de ces navets navrants, films au demeurant, que l’on accole ordinairement à la 17e lettre de notre alphabet
Il faut dire que, quoiqu’étant souvent dans la lune, je me suis remué le popotin pour qu’il en soit ainsi et qu’au train où allaient les choses l’affaire n’était pas gagnée pour que se fit cette lune de miel. Se remuer le fiâsse était condition sine qua non. Ces mots-là qui n’aiment pas eux que soient voilée la face d’une femme. Ils sont dans un latin de couventine et visent - sans le toucher - à remonter quelque peu le niveau de ce qui précède qui ne vaut pas un poster rieur de qui, geignard à fignard, voudrait me tanner le cuir à l’endroit le plus charnu de ma personne. C’est la base de tout pour qui aime à ce que chacun s’occupe de ses fesses. Tout le monde en ayant, pourquoi certains, parmi lesquels d’aucuns qui les serrent d’ordinaire, cons comme la lune, auraient-ils plus de cul que d’autres me direz-vous ? Quoi qu’on dise, quoi qu’on fesse, nul être humain qui n’a pas le cul entre deux chaises, ne peut répondre sur le fond à cette question sans se casser le cul jusqu’à la Saint Luc ; et encore, s’ils sont dans une bonne lune. Mais voilà, comme en un « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître », dans le peloton des rimailleurs et écrivailleurs - mais moi j’ai mis ma plume… à la main - qui aiment à se faire voir ailleurs, comme Laurent, j’ai fait mon trou, Fignon, moi qui prône le cul mais nique face à ceux qui serrent les fesses sur l’étroitesse de leur esprit !
Avec mes jeux de mots laids pour gens bêtes de derrière les fagots, moi qui n’ai pas un panier pris par les gens de la ville-ville de la chanson populaire, j’ai donc eu du fion sans avoir le fameux sourire du plombier qui fait exploser le corps sage de tant de femmes callipyges qui, bien ou non, se fessier à la maison, notamment à Bâle, qui est un vrai trou comme chacun sait. Certaines autres dames perdent le boule en même temps que la boule comme ces Fanny provençales qui, lors des jeux de boules - on tourne toujours autour de ça, en petits cochonnets que nous sommes - dévoilent une pleine lune qu’elles laissent embrasser par les vingt culs qu’humilient les vingt coeurs les mieux assis. Pour ne pas finir le cul par-dessus tête, le public qui tombe de la lune qu’on lui a promise souvent, faux-cul en diable, feint de ne rien voir ni savoir quand cons fessent le prieur et cons vaincus refusent de quitter leur trône, voulant rester en selle.
La fourche caudine de la censure, qui est comme cul et chemise avec le trident de Satan, au point qu’on ne sait plus qui fait la liquette, a ce matin la tête dans le cul et ne cesse d’aboyer à la lune que j’ai mordue à pleines dents. Elle ne me fait pas baisser la tête quoiqu’elle me botte le cul, avec raison, sans fin. Si ça ce n’est pas avoir du cul… Et gros comme un département !… Avec ma face de lune, j’ai donc le cul bordé de nouilles en attendant de nouvelles lunes. Oui, il y a bien un « n » moi qui suis pourtant pas porte de derrière et donc sans haine de l’aine comme de l’Aisne…
La lune, n’en déplaise les culs bénis, sans déni, et la mienne en particulier, n’a rien à craindre des loups à qui on la fait voir en plein midi… Alors fabuleusement vôtre !
dimanche 22 novembre 2020
samedi 21 novembre 2020
L’ESCARGOT DANS L’ARROSOIR
Petite fable affable
Condamnable régime que l’humidité
Fade : l’eau, ma foi, ne convient qu’aux grenouilles
Et aux escargots. C’est une vraie vérité
Que nous allons ici contrecarrer, Gribouille !
Un gastéropode harassé trouva refuge,
En temps de canicule, où ce triste transfuge
Avait du mal à se traîner, mat et soir,
Au fond d’un arrosoir. Certes en ce déversoir
Il n’y voyait goutte mais l’ombre toujours fraiche
L’humidité constante faisaient de la crèche
Un véritable Eden, soit dit sans nuancer.
Pourquoi ses frères n’y avaient-il point pensé ?!
Cons comme leur pied, leur cerveau de mollusque
Les condamne à la mousse et aux vertes lambrusques !
Brusquement, notre caracole est secoué,
Semble s’élever aux cieux. Est-il jouet
D’hallucination ?! Le bigorneau de terre
A donc le mal de mer et puis, ça l’atterre,
Boit copieusement la tasse : on le noie
Sous une averse torrentielle qui croît
Son tout petit corps dans un fracas de tonnerre.
On balance et on remue cet être ordinaire
Avant que de libérer de sa prison
D’eau. Mais à peine a-t-il soufflé que, sans raison,
La torture reprend, et qu’encore et encore
Il est baigné jusqu’à suffoquer. Albacore
N’est pas plus mal traité ! Expirant, il songea,
Désappointé, qu’il n’est ici-bas de goujat,
Même envers les plus froissées et ternes coquilles
Et les yeux tatônneurs qui fort peu se quillent,
Qui ne transforme un petit puits de bonheur
En un vaste abime de douleurs à son heur.
Fade : l’eau, ma foi, ne convient qu’aux grenouilles
Et aux escargots. C’est une vraie vérité
Que nous allons ici contrecarrer, Gribouille !
Un gastéropode harassé trouva refuge,
En temps de canicule, où ce triste transfuge
Avait du mal à se traîner, mat et soir,
Au fond d’un arrosoir. Certes en ce déversoir
Il n’y voyait goutte mais l’ombre toujours fraiche
L’humidité constante faisaient de la crèche
Un véritable Eden, soit dit sans nuancer.
Pourquoi ses frères n’y avaient-il point pensé ?!
Cons comme leur pied, leur cerveau de mollusque
Les condamne à la mousse et aux vertes lambrusques !
Brusquement, notre caracole est secoué,
Semble s’élever aux cieux. Est-il jouet
D’hallucination ?! Le bigorneau de terre
A donc le mal de mer et puis, ça l’atterre,
Boit copieusement la tasse : on le noie
Sous une averse torrentielle qui croît
Son tout petit corps dans un fracas de tonnerre.
On balance et on remue cet être ordinaire
Avant que de libérer de sa prison
D’eau. Mais à peine a-t-il soufflé que, sans raison,
La torture reprend, et qu’encore et encore
Il est baigné jusqu’à suffoquer. Albacore
N’est pas plus mal traité ! Expirant, il songea,
Désappointé, qu’il n’est ici-bas de goujat,
Même envers les plus froissées et ternes coquilles
Et les yeux tatônneurs qui fort peu se quillent,
Qui ne transforme un petit puits de bonheur
En un vaste abime de douleurs à son heur.
vendredi 20 novembre 2020
HAÏKU’RPS PERDU
J’aimerais bien vous montrer ce que j’ai dans le ventre mais j’ai peur de vous couper l’appétit…
jeudi 19 novembre 2020
HAÏKU’TATION
Les spéculations intellectuelles nuisent au porte-feuille autant que la spéculation boursière le fait à l’âme.
« QUOI QU’IL EN COÛTE »
Comme il y eut des « Indésirables »,
Mendiants et autres misérables,
On a donc des « Non Essentiels »
Pour notre Homme Providentiel.
N’étant pas de simples tiroirs-caisses,
Qui font sens et lien social
Dans un monde qui déjà encaisse
Que « l’Humain », ce n’est pas crucial,
Ce sont les colporteurs de culture,
Tous les artificiers des arts,
Ces fauteurs de bazar, ces lézards,…
Qu’assassine toute dictature,
Les petits commerçants qui ont tort
De ne pas être grands. C’est retors !
Ce sont les tenanciers obscènes
Des derniers lieux de liberté
Et, pis, de convivialité,
De rencontres sans mise en scène,…
C’est aussi vous, et c’est aussi moi,
Qui regardons avec quelque émoi
Qu’on ne doit plus filmer la Police
Quand elle dérape, elle glisse,…
Sous prétexte de la protéger
Quand c’est elle, armée, qui va charger
Et qui blesse ici, et là, mutile
Le enragés ou les inutiles,…
Le terrorisme et la pandémie
Ont bon dos et pas, las, qu’à demi.
Comme il y eut des « Indésirables »,
On est donc des « Non Essentiels »,
Sauf pour payer et voter, Ciel !…
Il faut raison garder, que Diable !
mercredi 18 novembre 2020
mardi 17 novembre 2020
HAÏKU DÉCA’ CE RÔLE !
À force de nous faire naviguer entre foutaises et foutoir, Capitaines, nous, les matelots et autres mousses on finit pas s’en foutre !
LE PLUS ZÉLÉ DES AILÉS
Petite fable affable
Dans la ramée d’un chêne, sans répit,
Ça aubade jusqu’à l’aurore et, pis,
Sérénade jusqu’à la brune. Concours
Que ces récitals qui, hélas, ont cours
Depuis des jours : Sieur Rossignol,
Dame Grive assourdissent campagnols
Et mulots ; si Frères Moineaux donnent
Fort haut de la voix, Don Loriot sonne
Clair dans ce grand concert improvisé.
Mais quant à Dame Fauvette, avisée
Chanteuse, au bon Monseigneur Rouge-gorge
Elle répond, à faire trembler tout l’orge
Des champs voisins en plus de la feuillée.
En sus Compère Pinson s’égosillait
Pour surpasser ce Messire Troglodyte…
Pour les dieux, Apollon et Aphrodite,
Il gagna au jeu mais sa renommée
Fut écourtée, tout net, à point nommé.
Le fermier du coin, irracible bonhomme
Ne pouvant faire sieste ni somme
À ces chants trop permanents, le fusil
Sortit et mit un terme à la frénésie,
Tuant de ces gêneurs le plus bruyant
Qui s’avérait, là, être le plus brillant
Qui chante le plus fort dans toute bande
Est, las, le premier que l’on descende !
lundi 16 novembre 2020
dimanche 15 novembre 2020
TRAQUE D’HIER (Chapitre 2)
« On serait mieux à biscotter les coureuses
De remparts à la bordellerie de la Magne
Tour au lieu de là courir par les aventureuses
Frondaisons après ce bougre. C’est un vrai bagne
Que ce boulot qui fait de nous de vils coquards.
- Ne parles pas cotes, cotillons ou cotelles,
Foutredieu ! En servantaille, Mon Lascar,
Des étuves, une godinette aimant coutelle
Entrée jusqu’à la garde m’attend. Elle fait
Ma jouvence et mon plaisement, cette mignotte !
C’est pas loudière culetant tout son faix
Pour paillarder à tout va, Mordiable !
- Je note !
- Et ce grippeminaud, ce pendard prou pitable,
Qui nous embrenne tant, dès que je te le vois,
Si, par malaventure, ce punais rat d’étable,
Je le clouficherai au grand arbre sur la voie
Qui mène au castel comme on le fait d’une louve.
- Laisse-moi l’esmoignoner avant, Mon ami,
À cet houlier, pleutre putie. S’il le trouve
Mon mâtin sa ventraille s’offrira, vrami !
- Cessez avec vos ribaudes et pucelles !
Vos vanteries et maldisances, Mordieu,
Donnent mal de cabaret comme chant de sarcelles
À vous ouïr, lacrimables marauds !… L’odieux
Rapineur va s’esbigner. Cinglez de la langue
Moins que d’escorgne ou la mienne va licher
Votre dos esnué ! » fit lors dans sa harangue
Le Châtelain juste arrivé pour s’afficher
Avec cette cohorte de vains chasseurs d’homme
Devenue, ainsi, ost pour une seule proie !
En mantel et juché sur sa roncine, Pomme,
Qu’il toquait des éperons, riflant son flanc droit,
Il voulait aller à la curée. Il ajoute :
« Mortissons ce musardeau, s’il nous advient
Malencontre, et comme au temps de nos grandes joutes
Nous ripaillerons, en preux hommes de bien,
Sur les os de ce nuisant. Mais là, pour l’heure,
Ce vil valdenier vivrait en tapinois
Dans ces bois sombres ou viron. Mes Gens, qu’il pleure
Faim ou soit en auguste vêture j’entrevois
Sa fin. Rien ne nous fera pitoyer !… En selle »
Mais le luron réussit à tous les lober
Les laissant tous chapons maubec, universelle
Malechance, valant poix de poisse. Dauber
Ou être moqués tel est le notre sort en ce monde.
Les poursuivants plutôt que de s’avouer
Bredouilles dirent, en chœur, avoir vu la dépouille
Du caïman croquée à demi par quelque loup
Et, pis, mangée à vers sa tête de fripouille
En fourrés ombreux Ainsi finit ce filou…
Fin (provisoire ?)
samedi 14 novembre 2020
HAÏKU’VERCLE JAUNE
Il n’est pas d’idées nouvelles.
Dans le domaine de l’esprit, comme dans celui du déchet, on recycle beaucoup.
vendredi 13 novembre 2020
HAÏKU PEU RAIE
Il est des Grands mal élevés comme il est de petites gens qui mériteraient une position plus haute.
LAVANE DE LA SAVANE
Petite fable affable
Par libéralité, Sire lion convoque
Ses sujets et sans équivoque :
C’est un ordre. Chacun donc se presse, inquiet,
À l’assemblée voulue, et ce du plus niais
Des gnous au plus futé et digne
Des éléphants. Le roi ne dit mot ni ne fait signe
Puis s’exprime, solennel :
« Nous vient une crise des plus criminelles.
Disette et famine nous guettent.
Aussi j’ouvre mes greniers, abolis impôts et quêtes,
Jusqu’à la fin de ces temps durs
À tous, quoi qu’il m’en coûte. Ainsi je veux, c’est sûr ! »
On applaudit Lion. Chacun repart en brousse
Avec plus de joie que de frousse,
Saluant la mesure évidente du roi
Lequel ne courut plus ses proies.
Il y perdit ses forces, hélas, et bientôt son trône
Est menacé tant on l’étronne.
Mais les plus mauvais jours s’éloignant à grand train,
Il voulut, certes sans entrain,
Qu’on revînt aux vieilles coutumes de sa terre.
Il fit annoncer, autoritaire,
Une réunion plénière aux sujets
De son pays et, là, en précisa l’objet.
Nul ne vint au jour dit. Pas même quelque termite
Ou une fourmi chattemite.
Le souverain conçut alors, sa vanité
Froissée, avant le proche été,
De nuire aux jouisseurs de toutes ses largesses,
Dictées par la seule Sagesse,
Qui refusent, après, de retrouver rôle et rang
Dans l’Ordre dont il est garant :
« La foule se presse où l’on donne,
Mais où l’on a donné, l’on ne voit plus personne* »
* Antoine Houdart de La Motte, Apollon, Mercure & le berger (Fables nouvelles, II, 10)
jeudi 12 novembre 2020
mercredi 11 novembre 2020
TRAQUE D’HIER (Épisode 1)
Par un ajour de geôle, on voit, en son affublement
Sanglant, affûtiaux dignes de l’équipage
De la Mesnil, le maton qui, visiblement,
A échappé à un attentement. Son visage
Tuméfié, en cet aven reprend donc vie.
Il lance à cor et à cris un appel. L’alerte
Est ainsi donnée. La garde, mais sans envie,
S’est avoier vers la poterne encore ouverte
Pour bailler la chasse à un sombre fugitif.
Ce bast, gibier de galère et cuir de lièvre,
Aurait bataculé le gardien sans tif ;
D’autres, expéditifs, disent, une moue aux lèvres,
Qu’il l’a tué. Bigre donc, cela se paiera !
Le guet qui a dû abandonner les bagasses
Et bordières pour courir sus ce scélérat,
Ne lui pardonnera pas cette cagasse.
Qu’importent donc les cliquailles économisées :
Battre le velours est volupté en plein carême !
Ah, la truandaille, pourquoi l’emprisonner ?
La troncher ou la toster rebattrait les brèmes.
Mais faut le faire une fois pris !… Le chat fourré,
Boursemolle avéré, ne songe qu’aux épices ;
Le tourmenteur coquebert patenté, qu’aux traits
Qu’offriront les familles pour que, sous ses auspices,
Les affres de la fin du condamné soient soulagées.
On court sur le pavé. On jure. Il est introuvable
Ce bric, Cornebouc. Et la nuit, c’est à gager,
L’a avalé. La pilule est désagréable…
Le gens d’armes se retrouvent bien sottards.
Demain vilipendés par Monseigneur l’Évêque,
Moqués par les folieuses et les moutards,
Ils ne feront plus ni les farauds ni les quèques.
Il en seront fort grimauds et tout chaffourrés.
Hier héros. Ce jour zéros. Moins que maroufles.
Que dira le Seigneur du lieu, tout fourré
Ou patte à miel comme on veut, qui fait baroufle
Dès que l’on lui fait mistoufle dans son bourg ?
Il va mander qu’on continue les poursuites…
Et ainsi fut. On dut lors quitter les faubourgs
Vitement, et dès potron minet, à la suite
Du nuiteux fuyard, fort bellement armés
Pour ne point délayer l’arrêt de la justice
Divine envers qui baille à mal, et désarmer
Le féal du Malin. On passa les bâtisses
De cette menuaille vivant hors les murs,
Les chaumines des manants, de buisssonades
En champs et communaux, sur des chemins durs
Puis par des laies n’invitant pas aux promenades.
À suivre…
mardi 10 novembre 2020
lundi 9 novembre 2020
LA ROSE & L’AZURÉ
Petite fable affable d’après La Rose & le papillon
d’A. Houdar de La Motte (Fables nouvelles, II, 7)
Dame Nature se riait du Printemps
En offrant douceur sereine à tout instant.
Flore y dispensait ses faveurs odorantes,
Pomone et Cybèle promettaient cent rentes
Dans ce grand jardin où roseraie, éclose,
Donne à la fable qui suit ses faits et causes.
C’est là qu’un frais bouton de rose éclata ,
Prêt à s’ouvrir à tous desiderata
Des nues d’azur, pétales serrées encore.
Au papillon aux ailes de ciel bordées
D’hermine que rien, jamais, n’édulcore,
Brillantes comme des soleils en cordée,
Elle s’offrit. Sous l’adresse de ses caresses,
L’ingénue, rosissant prou, s’épanouit ;
Ce premier venu procura l’allégresse
À Rosie et l’extase de celle qui jouit.
La rose en rougit car on est plus pudique
Que lubrique en son si bel et bon pays.
Puis le galant va courtiser, épisodiques
Passades, d'autres fleurs et ainsi trahit
L’aimée du matin. Changeant comme un caprice
Et léger ô combien, l’infidèle passa
Sa journée à batifoler sans avarice.
Au soir, il retourne à sa belle qui lui dit ça :
« Je t’ai vu butiner qui çi de nobles têtes,
Qui là de rustiques corolles, l’Ami.
- C’est que j’ai le goût sûr, étant un esthète.
Et je vous reviens. Flatteur, non, Ma Mie ?!
- Est-ce tout l’Amour que vous éprouvez, traître
Goujat ?!
- Il vous sied d’user de ce maître-
Mot, Ma Rosie, car Mignonne dîtes-moi
De quelle abeille refusâtes-vous l’hommage ?
Ma frivole, quelle mouche, tout émoi,
Ne vous a-t-elle piquée ?… Est-ce dommage
Qu’une séductrice soit si gracieuse ?
Que non pas !… Allez, donnez-vous sans compter
Et point je ne viendrai vous en conter
Car c’est dans l’ordre des choses qu’un volage
S’éprenne d’une coquette et l’épouse en partage ! »
Illustration : Elisa Satgé, printemps 2020
dimanche 8 novembre 2020
COULEUR HAÏKU À ROT
Hier, ce trompeur de Donald trompettait que Biden ferait un bide ou prendrait une bonne trempe et, aujourd’hui, ce bidet de Joe se bidonne que le premier se soit condamné lui-même à « la trempette* » ou à devenir a tramp.
* Allusion réservée aux fans de carotte et de lapins animés… et très excités.
samedi 7 novembre 2020
POÈTE À L’ŒUVRE
Guernesey, 1856
À l’heure où la mer à elle seule remplit la nuit
De ses bruits menant, lancinant roulis, à l’ennui,
Le vent frémissant lui souffle force idées. Le poète
Prend une plume qui, dans le feu d’un frisson, feuillette
Ses pensées où perce l’humain , et que berce une main
Inspirée. Là tout son esprit, mutin, jusqu’à demain
Courra sur le lutrin pour draper du noir de son encre
La virginité d’un feuillet où comme, ferait un cancre,
Il a fait de quelque goutte tombée une araignée,
Et lui a offert, en traits, pour abri un châtaignier.
De ses bruits menant, lancinant roulis, à l’ennui,
Le vent frémissant lui souffle force idées. Le poète
Prend une plume qui, dans le feu d’un frisson, feuillette
Ses pensées où perce l’humain , et que berce une main
Inspirée. Là tout son esprit, mutin, jusqu’à demain
Courra sur le lutrin pour draper du noir de son encre
La virginité d’un feuillet où comme, ferait un cancre,
Il a fait de quelque goutte tombée une araignée,
Et lui a offert, en traits, pour abri un châtaignier.
L’âme vagabonde en sillons réguliers où il sème
Des mots, fait germer des images qui sont autant de gemmes,
Et lever des phrases, des locutions moissonnées
À la faux de sa calligraphie qui, vers à sonnets,
Seront mis en gerbes de quelques livres, tome après tome,
Laissant au pauvre glaneur retrouvant sa dignité d’homme
Le plaisir de les ramasser et de les amasser
Pour se rassasier et étancher sa soif d’ « assez » :
Il n’est paysan plus généreux que celui qui cultive
Son jardin pour le bonheur de ceux qui par trop mal vivent…
Et ce poète laboure le velin pour cela,
Pour ouvrir l’esprit du sot, pour défatiguer le las…
La plume fertile partie à l’aube à l’assaut de pages
Immaculées chaloupe encore quand c’est l’éclairage
Qui soutient la lumière du soir pour achever
Un vers retouché, illuminer une strophe au chevet
De laquelle notre chantre en lapidaire se penche,
Pour la tailler, la polir sans que le calame flanche
Car le plus dur reste à faire après avoir colligé
Le chant des muses il faut maintenant, là, le corriger.
Pour ouvrir l’esprit du sot, pour défatiguer le las…
La plume fertile partie à l’aube à l’assaut de pages
Immaculées chaloupe encore quand c’est l’éclairage
Qui soutient la lumière du soir pour achever
Un vers retouché, illuminer une strophe au chevet
De laquelle notre chantre en lapidaire se penche,
Pour la tailler, la polir sans que le calame flanche
Car le plus dur reste à faire après avoir colligé
Le chant des muses il faut maintenant, là, le corriger.
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