Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 31 janvier 2022

HAÏKU DU CRÂNE

Qui me prend la tête risque le coup de boule !

UN SAMEDI MATIN SUR LA TERRE

Photographie de Marc-Yvan Custeau (Montréal), février 2021)

La nuit a pris la pose
Et le temps fait une pause
Dans le doux calme figé
D’une rue toute enneigée,
Pétrifiée comme en rêve
Sous des lueurs qui, là, crèvent
L’immobile obscurité,
Parlent de vie regrettée
Aux ombres fantomatiques
Qui sombrent, énigmatiques…

Tout est à l’arrêt, en paix,…
Le silence est plus épais
Que la blanche couverture
Qui ensevelit voitures
Ou trottoirs, et colle au bois
D’arbres soudain maladroits,
Raides comme serre-livres,
Glacés de froid et de givre,
Aux congères droit dressées,
Contre les autos pressées,…



dimanche 30 janvier 2022

samedi 29 janvier 2022

HAÏKU ENTENDU

Pour bien montrer la voie, il faut souvent donner de la voix.

NE SOYONS NI CHIENS NI CABOTS !

Petite fable affable d’après Le chien battu de
L.-J. Mancini-Mazarini (Fables, VI, 3, 1796)

Il suffit, de nos jours, de bosser pour comprendre
Que la multiplication des « petits chefs »
Ne vous facilite pas la vie, à tout prendre.
Ce ne sont que griefs, ce en quelque fief
Que vous officiiez : chacun veut que « ses » ordres,
Et eux seuls soient, illico presto, obéis
Quitte à créer, parfois, le plus grand des désordres…
Dont vous serez, vous, bien sûr, le seul puni.
C’est ce que dit cette histoire de mon pays.

Pour garder sa maison, quelque bon fermier
Prit un fort gros chien quand, pour l’agrémenter,
Sa femme prit un amant dans le voisinage.

Médor était bon argousin malgré son âge.
Or, le rustre partit, un matin, au marché
Pour vendre, à bon prix, ses légumes et sa volaille.

Le galant alla rejoindre, sans cervelle s’écorcher,
Celle que le manant laissait nettoyer pagaille.
Fière et bonne sentinelle, l’aboyeur
Lui demanda, des crocs, d’aller voir ailleurs,
Le forçant, sans ménagement, au grand dam de la dame, 
D’enfiler la venelle de peur de finir en amalgame.
La femme bastonna et rossa, avec humeur,
Ce serviteur qui la frustrait… et non sans clameur !

Le chien se le tint pour dit : leçon apprise
Jamais ne s’oublie si elle est bien comprise !

Au soir, quand le sommeil gagna la maisonnée,
Entra un malandrin qui put arraisonner
Tout ce qu’il voulut : dormant sur ses deux oreilles,
Le chien n’a rien vu, ronflant sous la treille,
Endolori encor’, sachant qu'on attendait
De lui la quiétude, non le tapage.

Mais quand il voit le pillage, le lendemain,
Son maître furieux, la badine à la main,
Lui apprend rudiments du gardiennage ;
Le tançant d’importance pour avoir fauté,
Il le prive aussi de ripaille et puis chasse
L’incompétent sur requête de la bouchasse.

vendredi 28 janvier 2022

jeudi 27 janvier 2022

HAÏKU DU POT-AU FEU

En nos temps moutonniers, affluence offre influence.

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ

À Barby (73) n’y a-t-il que des maisons de poupées ?
Habiter Colombiers (34) fait-il de vous un pigeon ?
Escales (11) n’est-ce qu’une ville de passage ?
Dira-ton, à l’issue des municipales,  M. le maire d’Eu (76) et Mme la maire d’Houilles (78) ? 
Comment séparer la commune de Faux (20) de Ville d’Avray (86) ?
Pourquoi dit-on : “Faîtes Namur (Belgique) pas Lagruère (47)” ?
Peut-on jumeler Poivres (10) et Chelles (77) sans faire vinaigre chez les huiles ?
Être à Sommant (71), fait-il de vous un être ennuyeux ?
Est-ce au diable Vauvert (30) ?
Peut-on jumeler Villedieu-les-Poêles (50) à Fourneaux (73) sans que ça chauffe ? 
À Vinay (38) est-on plus soûl quand on danse la bourrée ?

mardi 25 janvier 2022

HAÏKU RENDU

Quand vous demande de faire « simple », en fait on attend de vous d’être « simpliste ».

CE CHER MAGOT

Petite fable affable

Les monts Atlas, dans leur placide écrin de neige, 
Ce satin ivoirin, recèlent un précieux 
Magot. Ce beau trésor est une perle beige
Et blanc… mais c’est un singe qui sous ces cieux
Est le bouffon attitré d’un roi fort féroce,
Lion rugissant, monarque brutal et rosse
N’aimant ni le rustres ni les  audacieux.

Ayant, matin, dévoyé les chiens courants
Des coupeurs de route qui lui préfèrent
Une antilope qui s’est mise sur les rangs
Fort inopinément, notre amuseur rencontre
Quelques hyènes qui voulaient le recruter :
« Tu es, dit-on, comique à l’esprit affûté.
Notre bonne reine, ami, en sa Cour fait montre
D’amicale générosité envers ceux
 Qui sont à ta semblance. On dit que ton bon roi
Grogne souvent à tes bons mots et que chanceux,
Il s’est souvent fâché de tes tours… à bon droit.
Notre souveraine mie ne mord ni ne griffe
Elle est persuadée, comme toi, que tous ceux 
Que l’ire arme et désunit, fessu ou osseux,
           Le rire désarme et réunit. 

                                          - Pauvre chiffe
Que cette Dame de croire que seuls quelques vers
Heureux ou un souris dénoueront une affaire !
Dîtes-lui surtout que j’ai beaucoup à faire
Avec mon triste Sire, certes un jaloux pervers,
Mais droit et franc et dans les contrées si païennes
D’où il vient, chacun sait, même un trublion :
“Bien mieux vaut colère du lion
Que fallacieuse amitié des hyènes” ! »

dimanche 23 janvier 2022

HAÏKU DE PUB’

Que j’ai l’encre sympathique contribue à mon invisibilité médiatique !

JANVIER 2022

Alors que tout s'est figé, abandonné
Aux rigueurs du froid, on part se promener
Pour souiller, les lèvres gercées, le sol
Détrempé sur lequel l’hiver sema
Son duvet blanc. Engoncés jusqu’au col,
Nous foulons la neige en tas et amas.

La fraîche vigueur de Borée engrosse
De douillets édredons, roulant leurs bosses,
Bourre aussi des coussins immaculés
Sur lesquels, sous peu, dormira le jour
Comme a sommeillé, naguère acculée
Au silence, une nuit sans ajour.

La lumière du matin sur ce chrême
Brillant, plus uni qu’uniforme, essaime 
Des éclats irisés, des brisements 
Qui chatoient et ainsi redonnent vie,
D’un clin d’œil ou d’un bref scintillement,
À un monde assoupi et sans envie.

Aux yeux lourds des matinales heures
Scintille une joie retrouvée, gageure
Quand le temps au lieu de fuir
Prend la tangente, pétillant ici
Au regard des enfants aimant s’éblouir,
De mille étincelles éclairci…

vendredi 21 janvier 2022

HAÏKU DE FEU EN CUISINE

Qui soupe-au-lait pisse-vinaigre !

JUPITER AUSSI CON QU’ERRANT

Petite fable affable

« N’a de convictions que 
celui qui n’a rien approfondi. »
 Cioran 

Bouillant de colère, écumant de rage,
Jupin fait pleuvoir cent milles orages
Sur ses ouailles, ces tartuffes mal-attifés
Osant, ingrats, ne pas encenser les effets
De son gouvernement, de sa divine
Bienveillance et, donc, on le devine,
De sa toute céleste clairvoyance aussi.

D’où ire et courroux et son foudre qui luit :
Honte et déshonneur à ces « réfractaires »,
« Fainéants » et « procureurs » terre-à-terre !
Ces futurs forçats, sortis tout aussi savants
De leurs écoles qu’ils l’étaient en y entrant,
Ne songent qu’à fronder, contester,… Ça harasse !
Il veut qu’on le loue et qu’on lui rende grâce 
De si bien s’occuper de foutriquets,
Tous fils d’avortons ou éternels freluquets…

Mais, même aux Cieux, le plus haut des trônes
Peut être renversé. Nulle couronne
Ne dure l’éternité quand l’humble serviteur
Toujours blessé, jamais guéri, de zélateur
Se veut maitre de son destin, désire que changent
Des temps pourris qui le jettent plus bas que fange.

Conséquemment, on révoqua Jupin.
Et uniment chez les mangeurs de pain
Jurant las, sur tous les odieux, que l’insulte
Se paierait et, pis, pas du denier du culte.
Ami, si tu ne sais à quel saint te vouer
Quand, quoiqu’au sommet, tu n’as plus de prise,
Que t’exaspèrent ceux dont tu veux te jouer,
Ménage donc tes dires et ne méprise
Qui est sous toi : sais-tu donc qui tu croiseras 
Quand de ton Olympe on te descendra ?

jeudi 20 janvier 2022

mercredi 19 janvier 2022

HAÏKU PET COURT ?

Il en est qui ont le cheveu clairsemé sur le haut du crâne et le poil dru au creux de la main.

L’AMOUR-PROPRE QUI VEUT LE RESTER

En cette époque d’auto-célébration,
Et d’introspection et d’auto-fiction,
Où le selfie est roi et le nombril orbite,
On passe pour un fort étrange cénobite
Lorsque, hélas, on préfère la célébration
De son travail à l’auto-satisfaction 
D’un ego qui enfle comme une cucurbite :
Le succès est éphémère et, la mort, subite…

L’humilité est suspecte - Il est dur d’être soi ! -
La modestie mal venue comme le quant-à-soi.
Il faut partout se vanter et toujours se vendre,
Bateleur de soi-même : César ou Alexandre !
Allons, foin de pudeur et fi de retenue !
Il faut, Mes Frères, à tout propos se mettre à nu,
À moins de cacher un inavouable vice,
Quelque honteux secret… qui pourrait rendre service
Car il n’est point de mauvaise publicité :
Faites-vous aimer, vous serez plébiscité !

Mais qu’importe aujourd’hui le talent, Bleubite !
L’ombre c’est bon, vain benêt, pour les barnabites !…
Si tu veux, un jour, une réputation,
Sors de ta réserve avec infatuation,
L’Indien : l’orgueil est qualité !… On le débite
Sans fin chez les casse-couilles et tous les presbytes,
En cette époque d’auto-célébration
Narcissique qui ne m'est qu'affliction…

lundi 17 janvier 2022

HAÏKU DE BONS COUPS

Pour mourir heureux, vivons joyeux !


IL EST DES REPOS SACRÉS

Petite fable affable d’après  L.-J. Mancini-Mazarini
L’écureuil & l’éléphant (Fables, V, 13, 1796)

Entre insectes point d’embrassements à avoir,
Ni d’empressement, à vrai dire, à se voir
Comme le montrera cette petite histoire
Qui, sur ce point, édifiera tout auditoire.

Sans remuer pied ni patte la grand’reine
Des abeilles, ce beau jour-là, prenait la peine
De se reposer de son devoir harassant,
De délaisser, un temps, un pouvoir si lassant,
Le soleil du levant offrant quelques promesses
D'une journée fort chaude et pleine d'allégresse.
La chose est rarissime et guère bien vue
Chez des êtres actifs pour qui paresse est bévue.

Un diptère vient à lui faire reproche
De ce repos pris quand triment les parents proches
De Sa Majesté dans la ruche ou au pré ;
Quel exemple !… L’Auguste ne veut s'empourprer
De l’affront de cette paire d’ailes qui s’agite
Comme elle parle, en vain, et, las, fort peu cogite.

Mais l’esche insiste, bruissant et brassant un air
Qu’elle finit par lui pomper, pour parler clair :
Celle qui par trop froufroute et toujours s’affaire
Sans fin ni but, vraiment, commence à lui plaire !

La Souveraine prend lors la mouche - s’en saisit,
Je veux dire ! - et la menace d’anesthésie,
Le dard au clair et, là, d’un ton césarien,
Par ces simples mots la renvoie à ses affaires :
« Il vaut mieux transpirer à ne rien faire
Que d’se faire suer pour n’en faire rien ! »

samedi 15 janvier 2022

HAÏKU D’FEU MORTEL

Être remonté pousse à descendre autrui !

QUESTIONS ANGOISSÉES D'UN GÉOGRAPHE (QUÉBÉCOIS) DÉBOUSSOLÉ*

On n’est pas déjà passé hier à L’Avenir (Centre-du-Québec) ?
Ceux qui habitent Les Boules (Bas-Saint-Laurent) s’appellent-ils les « morpions » ?
Peut-on envoyer la sauce à Mayo (Outaouais) ?
C’est si pourri que ça Moisie (Côte-Nord) ?
La péridurale n’a pas le droit de cité à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (Bas-Saint-Laurent) ?
C’est vain d’attendre qu’on joue des slows à Rapide-Danseur (Abitibi-Témiscamingue) ?
Peut-on mourir de rire à St Louis-du Ha ! Ha ! (Bas-Saint-Laurent) ?
Quel est le taux d’humilité à St Modeste (Bas-Saint-Laurent) ?
Femmes austères à St Sévère (Mauricie) ?
Est-on plus Proustien qu’ailleurs à Ste Madeleine-de-La-Rivière-Madeleine (Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine) ?
C’est parce que Serge Reggiani prétendait que « Venise n’est pas en Italie » que l’on a fondé Venise-en-Québec (Montérégie) ?

* Merci à Marc-Yvan pour ses précieuses informations tirées de « Aventures en Nouvelle-France »…

jeudi 13 janvier 2022

HOT HAÏKU’TURE

D’aucuns habillent leur vieillesse des seules hardes dépenaillées de leur jeunesse et non des habits, peut-être un peu étriqués, d’aujourd’hui.


LES COURBETTES TROP BÊTES

Petite fable affable

Sa Majesté Lion sent combien
On parle en son dos - et pas en bien -
Le vil peuple murmure et fort chuchote,
Médit,… peut-être même les chochottes !,
Qu’un vil effroi plus que le vrai respect
Donne à son règne un lustre suspect.

Il appelle en audience le chacal,
Son vizir, et, le ton trop amical,
L’état de l’Opinion lui demande,
Comme le ferait qui toujours commande.

« Sire, Votre Majesté est fort aimée
De ses sujets. Même ceux à blâmer,
Louent et votre Justice et vos largesses,
Votre Sagesse et toutes vos prouesses…

Votre saint nom est partout encensé,
Car on ne vit de règne plus sensé
Sur cette terre sauvage qui n’est,
Sous votre férule, que quiétude
Et abondance, qu’on soit bien né
Ou pécore vouée à servitudes.

- Et cela, dis-tu, même chez mes proies ?

- Même, Votre Grâce !… Elles se font joie
De sustenter, si mal, un si bon maître
Que nous envient sans vergogne les êtres
De ce bas-monde qui ne vous ont pas
Comme roi… Ç’est pire que le trépas !
Et si l’on parle bas à votre approche,
C’est pour qu’un accent rocailleux n’accroche
Point votre oreille, ou qu’un mot mal dit,
Quoique bien pensé, ne soit mal pris.

- Je serais donc, à ce point, susceptible
Pour tous ces animaux incorrigibles ?
Par ta bouche la bêtise a parlé ;
Ma censure va aussitôt frapper ! »

Sans marque de colère impétueuse,
Sur l’échine par trop respectueuse
Du chacal, une patte s’abattit,
Rompant du veule tous les abattis :
« Tu croyais, en bête présomptueuse,
Berner ainsi un si grand souverain
Dont chacun sait, hélas, l’âme tueuse ?
Un flatteur en rajoute trop, toujours ;
Ses excès le condamneront un jour ! »

mardi 11 janvier 2022

HAÏKU DANS L’AIR DU TEMPS

On emprisonne les criminels pour mieux les élargir,
On encamisole les rêveurs pour mieux les assagir.

OVERDOSE ?

D’après Chacun sa route (Manu Katché, Geoffrey Oryema & Tonton David)
B.O. du film « Un indien dans la ville » (Hervé Palud, 1994)

Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Pour une trêve, un bout de chemin, dites-leur que
Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Passe donc l’bras à ce méd’cin…

Levé deux heure sdu mat’ pour prendre rencard
Dans un centre surbooké,
Où je fonce direct,
Tant pis les flics, tant pis le noir,
Dès qu’ils feront l’ouverture, quitte à tout bousculer.
J'ai besoin d’air, envie de liberté,
Marre des mensonges et peur d’être alité,
Confiné chez moi, d’jouer au prof’, au pion,…
Je veux pas finir fou, mêm’ si c’est cavalier, je crie que :
« Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Pour une trêve, un bout de chemin ! »…  Je vous dis que :
« Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Passe donc l’bras à ce méd’cin ! »

Je gare ma tire à mon bon vouloir
Et j’fonce dans la file pour faire bien.
C’était le souk, qu’des vioques et des frangins :
Tout l’mond’ voulait y aller ; personne avait l’temps d’rien !
Non je ne mens pas, tout était très sérieux (oh, oh, oh !)
Non je ne mens pas, tout était très sérieux
Mais ils ont tout fait tourner en cirque,
Lors, je crie que :
 « T’auras ta dose, T’auras ton vaccin,
Pour une trêve, un bout de chemin ! »… Je leur dis que :
« T’auras ta dose, T’auras ton vaccin !
Passe ton bras à ce méd’cin ! »
Je leur dis que :
« Pas de doute : on aura un demain…
C’est pas le rêve, c’est qu’pour c’matin !  dites-leur que :
“Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Passe ton bras à ce méd’cin… !” »

On m’enregistre, on me questionne : j’ai tout dit
Pour pas être exclu, pour être solidaire.
Puis je suis passé entre les doigts d’une infirmière
- A chacun son tour, à chacun sa galère ! -
Il n’y eut pas de rires, il n’y eut pas de de pleurs
Et moi j’aim’ l’aventure, donc même pas peur…
Complètement piqué, j’repars com’ je suis venu
Dans cette presse d’une foule d’inconnus !
À qui j’dis que :
« Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Pour une trêve, un bout de chemin ! ». Je leur dis que
« Chacun sa dose, chacun son vaccin,
Passe pas l'virus à ton voisin
Faut qu'l’éco’ fonctionn’ 
Passe le message à ton voisin, faut pas qu’on s’fractionn’ (quater)
Chacun sa dose, chacun son vaccin !
Pour une trêve, pour un demain, dîtes à tous que :
 “T’auras ta dose, T’auras ton vaccin,
Passe pas l'virus à ton voisin
Pour qu’tout fonctionn’… (ter) !“
Passe le message à ton voisin (bis) ! »

dimanche 9 janvier 2022

HAÏKU DE BISTOURI

On peut toujours compter sur moi sauf pour les calculs rénaux et les opérations… chirurgicales !


LES VOYAGEURS

Petite fable affable

Le long d’un de ces pénibles et si difficiles
Chemins des montagnes que nous avons ici,
Un âne bâté comme il se doit, quoique docile,
Renâcle à aller par la pierraille qui scie
Son pas et le fait trébucher parfois aussi.

Un cheval libéré de tout faix l’accompagne
Car leur guide inquiet, à terre, a mis pied.
C’est dire la pénibilité de vrai bagne
Qu’est ce périple-là pour ces équipiers
Que, jà, des vautours commencent à épier.

N’en pouvant mais, la bourrique humblement demande 
Au noble animal de partager son fardeau :
« Veux-tu donc me voir gâter mon pied, Limande ?!
Me prends-tu pour un mulet ?!… Tu as, toi, bon dos
Et fait pour ce labeur de débardeur, lourdaud.
Moi je ne transporterai jamais que le maître
Ou qui il inviterait à aller avec nous.

- Alléger ma charge me serait, sur quelques mètres 
Au moins, d’un grand secours. Je sens que mes genoux
Vont lâcher sur ces raidillons, par ces noues !

- Le temps fraîchissant si haut, d’une couverture
Je veux bien te décharger. » Ce qu’il fit.
Et rien de plus jusqu’au village aux toitures
D'ardoise où l’homme vendit, avec gros profits,
Sa marchandise et où il accepta, sans rififi,
De convoyer un notable du lieu pour faire le voyage
Retour. Le colporteur installe l’important
Personnage sur son coursier qui, sans partage,
Doit porter, outre le quintal du bien-portant,
Le poids de son inséparable et gros bagage.

Vous avez compris ce qu’il arriva, je gage ?!

Il advint un moment où sur la route que j’ai dit
Notre pur-sang demande modestement, tête basse,
Au grison de le soulager un peu, fort refroidi
En sa fierté. Ce-dernier prit, voix lasse
Mais fort satisfait, en croupe non le fret - c’est dit,
Le passager s’y opposait, craignant la perfidie
De ce routier - mais le chihuahua blotti
En ses bras… Voilà petit poids qui peu harasse !

Ainsi notre convoi franchit-il monts, vaux et passes,
L’âne glissant lors à l’oreille du cheval contrit :
« Aider autrui quand, sans mal, on peut le faire
Peut nous tirer, bon an, mal an, un jour d’affaire… »

vendredi 7 janvier 2022

HAÏKU ÉDÉNIQUE

Dans l’enfer de la faim, les radis sont paradis.

MAUVAISE PENTE ?

C’était la beauté flippante,
Celle aux paroles coupantes.
Voix serrée, gorge nouée,
Quitte à s’faire rabrouer,
J’y vais au culot. Ça t’espante ?
Pas d’raison que j’m’en repente :
Elle est mieux qu’enjouée,
Cette fleur d’agapanthe
Si douce, fraîche et pimpante ;
Fus premier à la voir,
S’rai premier à l’avoir…

Paroles enveloppantes,
Et déconne décapante,
Voix serrée, gorge nouée.
Parmi toutes ces crispantes,
Ces rampantes ou grimpantes
Ne pensant qu’à leur charpente,
J’ai essayé de la jouer
Sans la brusquer ni la flouer
Tant elle était frappante
À la mi-nuit tapante…
Fus dernier à l’avoir
Et dernier à la voir.

mercredi 5 janvier 2022

HAÏKU PAIX PAS !

Ce n’est pas parce que je compte sur mes doigts que je leur fais confiance pour autant.

LA FIÈRE DE LA VOLIÈRE

Petite fable affable sur une idée de Marielle…

Dame Jeanne, la paonne, parade et cancane
Dans cette cour où le sort veut que seules canes,
Cailles, pécores, sur un même arpent
De boue, côtoient cette fille de paon,
Distribuant à tous quartiers de noblesse,
Sans paresse, d’une langue des plus parleresses :
Sa Majesté toise au poulailler
Qui n’a bon rang, sang bleu, quitte à railler
Et tancer le commun, si vil et si vulgaire,
À qui, autrement, elle ne causerait guère.

Une caillette, point sotte ma foi,
Ose l’affronter, parlant à bon droit
D’“égalité”. C’est un mot sacré chez la volaille
Qu’elle converse, jacte ou bien, hélas, piaille :
« Ah l’Impertinente ! Oiseau de Junon
Est mon père. Ça en impose, non ?!

- Tous ces dieux-là sont morts, il y a lurette,
Ne t’en gargarise donc pas tant la luette !

- Tu ne mérites même pas mon mépris,
Fille de Bourbe. Que t’a-ton appris ?

- À moi ?… Que seuls vos propres talents vous élèvent ;
Qu’il n’ait de lignée qui ne perde, enfin, sa sève
Ou qu’un glaive vengeur ne tranche court ;
Qu’importe que l’on soit bien en Cour,…
Toi, tu ne t’es donné que la peine de naître
Et ton orgueil gâte tout : Contente-toi d’ “être” 
Et non pas, vain Narcisse, de vouloir “paraître” ! »

lundi 3 janvier 2022

HAÏKU PAYANT

Combien paieraient volontiers ce que l’on donne et rechignent à verser quoi que ce soit pour le reste !

NOËLS DE DEMAIN ?

Quand dans les yeux des petits enfants,
Reviendra un Noël ébouriffant
Sous un sapin paré qui scintille,
Illuminant un beau soir qui brille,
Nous trouvera-t-il encore piaffant ?

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Enchantent ou baguenaudent,
Et font qu’un jour dans l’an maraude…

Et retrouverons-nous ces tables garnies
Prêtes pour les amis, convives vernis,
Alors que le vent d’hiver souffle
Dans sa corne un vil air de mistoufle
Dans les sapins verts qu'il a ternis.

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Pardonnent les fautes et les fraudes,
N’en font guère plus que chiquenaude.

Reverrons-nous alors les neige d’antan
Et la joie simple de savourer l’instant
D’une cheminée où le feu craque
Alors que résonnent dans la baraque
De vieux chants exhumés d’un autre temps ?

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Sont plus précieuses qu’émeraude
Même aux patauds et aux lourdaudes…

Boules, étoiles, guirlandes et bougies
Font-elles oublier la bise qui rugit,
Qui balaie la neige si blanche
Et siffle parfois dans les branches 
Au son des cloches dans la nuit rougie ? 

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Enchantent ou baguenaudent,
Et font qu’un jour dans l’an maraude ;
Pardonnent les fautes et les fraudes,
N’en font guère plus que chiquenaude

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Sont plus précieuses qu’émeraude
Même aux patauds et aux lourdaudes.

J’ai la nostalgie des heures chaudes
Que m’ont contées, jadis, ceux qui clabaudent…

samedi 1 janvier 2022

HAÏKU OU PAS D’HAÏKU ?

Quand on a le feu au cul, il vaut mieux péter plus haut que celui-ci !

L’OURS PLUS TRÈS FRAIS

Petite fable affable

Naissance modeste et laborieuse jeunesse,
Un ours ne savait guère, hélas, se débrouiller
Pour vivre au mieux en sa montagne : sans finesse
Et le parler poissard, les uns il écrabouillait,
Les autres dérouillait quand il était dans les parages…
Rien ne survivrait en forêt ou pâturage
Au passage d’un Attila qui ne mangeait pas
Mais bâfrait comme un de ces ogres des contes 
D’antan auxquels on souhaite rapide trépas
Afin que l’on puisse enfin, tous, vivre à bon compte.

Mais le temps, qui est tyran, fait aussi vieillir
Les moins bien léchés des plantureux plantigrades.
Ses façons de vandale le faisaient mal accueillir
De tous ceux qui redoutaient son ventre ou l’algarade
Dans son jeune temps. Désormais, c’étaient quolibets
À le voir ralenti par les ans, ogre au rabais,
Qu’on pouvait enfin fuir sans peur de poursuites.
Il enrageait d’être devenu pareille risée…
Le renard proposa de lui faire un brin de conduite
De l’aider pour ses proies encore épuiser…

Le Monsieur refusa tout net, et, haines recuites
Lui revenant,  affirma de sa voix de poussah :
« Billevesées et balivernes que tout ça
Car ceux qui savent mieux que toi ce qu’il faut faire
Se gardent toujours de mettre la main à l’affaire ! »

Bonne & heureuse année à toutes & à tous !