Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 29 septembre 2015

HAÏKU PEU DE CHEVEUX

Peu de féministes sont féminines…
et j’en soupçonne même certaines de ne pas être des femmes.

LE VIEUX VILLAGE

Là, au creux de ce coude de la rivière,
Là où les plus vieux des vieux chemins de pierres
Se croisent en lacis au pied de grandes croix,
Le ciel las se joue du vent, à claire-voie
Et sa bruine bruissaille sur les broussailles
Pour mieux bénir les agrestes fiançailles
Des nues cendrées, couleur des étains éteints,
Et des longs sillons qu’a fumés le crottin.

Là, où la forêt pénombre tout sillage,
Là se cache un authentique village,
Dans un pays de verts sureaux et d’ormeaux,
De roseaux nés pour finir en chalumeaux,
Et d’anciens gros hameaux sentant bon la terre.
Dominé par un noir presbytère austère,
Et les ruines d’un château tout vermoulues.
Ce lieu sombre a tout d’un monde révolu !

Des tonnelles de glycine pour enseigne,
Des roses anciennes au parfum qui saigne,
Vous y indiqueront des maisons vieillies,
Silencieuses comme sait l’être un taillis
Quand un fusil trop près de lui erre ou flâne
Mais aussi, dans le braiment subit des ânes,
Auberge ventrue, taverne courue,
Clocher pointu et boutique sur rue.

Dessous ce ciel d’ombres où de grandes grues grincent,
Des petites mains découpent ou émincent,
De gros bras battent pâte ou bien frappent fer,
Alors que sur la grand’place en mâchefer
Des boules roulent des mains de gens sans âge
C’est un agréable roulement d’orage 
Loin des rues pentues, des bornes moussues,
Qui éloigne les plus bourrus des pansues.

Demain, le soleil chauffera de sa braise
Et tisonnera l’air lourd tout à son aise
Sur les labours mouillés et les toits lavés.
Demain, sur le brillant furtif des pavés,
Les sabots des hommes et ceux des bêtes
Feront entendre leur chanson qui entête
Celle du jour neuf, pareil au précédent
Et semblable à qui ira lui succédant.

dimanche 27 septembre 2015

HAÏKU’RBER L’ÉCHINE

Un homme bien élevé, quelle que soit sa taille,
même ployant sous sa charge, ne s’abaisse à pas à plier.

S’ABSTENIR AU PÉAGE ?

 J’ai l’âge peu sage
Qui précède « Le Passage »,
Ce terme du voyage
Qui referme le sillage.
Non, pas besoin de message :
J’ai moins d’avenir
Que de souvenirs !

Il est loin l’appareillage,
Le temps des enfantillages,
Gribouillages, barbouillages,
Bredouillage et babillages
Ou, bien pis, des bousillages :
La vie vient jaunir
Ces heures à bénir !

À force de gaspillages,
Remplissage et ramassage,
Et, souvent, de maquillages,
L’enfant rebelle ou bien sage
Comprend qu’il est, c’est d’usage,
Vieux en devenir
Non fier menhir !

Je me sens d’un tout autre âge,
Mon passé, ce coquillage
- Déshabillage, effeuillage,… - 
Va de pillage en broyage,
Et, parfois, en rhabillage,
De jours à honnir
Puis, un jour, bannir.

Je vis des heures sans âge,
À la gare de triage :
Demain est derrière un grillage
Et mes mots sont pinaillages,
Mon corps un triste habillage,…
La vie va punir
Qui veut l’agonir.

Fini pour moi l’orpaillage
Du temps et son remaillage,
L’inutile rapiéçage.
Je suis proche du pliage
Et prêt pour l’atterrissage :…
Je vais donc finir
De me dégarnir !

vendredi 25 septembre 2015

HAÏKU RAGEUSEMENT

Je râle de voir que mes enfants s’usent à garder les mains dans les poches… les miennes de préférence !

CHANT TAVERNICOLE

Dans le vieux troquet du bistrotier,
À l’heure où le trottoir lassé résonne
De petits pas pas pressés, presque altiers,
Qu’à « La Pizza » le silence calzone,
Que mémère nous attend en peignoir,
Le jour vieilli venu sous l’éteignoir,
On chante l’œil aussi lourd que la pierre,
Loin des larmes qui usent les paupières :

« La terre est basse, le ciel est haut,
Y’a que la table qu’est à niveau !
Et tant pis pour les têtes de veau :
La terre est basse, le ciel est haut,… »

Dans le vieux troquet du bistrotier,
Qu’importent hardes, frusques ou bien nippes,
Les braies qui béent bien mais le verbe entier,
Tout en barouffe et en rires, la lippe
Un brin emmegotée, les vieux sablaient
À tire larigot et nous radotaient
Leur enfance jusqu’à blanchir l’ardoise
Quand la griserie leur venait grivoise :

« La terre est basse, le ciel est haut,
Y’a que la table qu’est à niveau !
Qu’on ait le cul et le cœur au chaud,
La terre est basse, le ciel est haut,… »

Dans le vieux troquet du bistrotier,
Les anciens cancanent comme commères,
Sans vous souiller d’injures - c’t’un métier ! -
Ni soûler plus que leurs boissons amères :
La goutte s’est faite larme et puis pleur,
Elle tourne par plaisir au chagrin,
Donnant à tous du bagout et un grain
S’ils en perdent, parfois, un peu, les chèvres
C’est pour mieux chanter, la clope aux lèvres :

« La terre est basse, le ciel est haut,
Y’a que la table qu’est à niveau !
Y’a que notre ventre qui nous chaut :
La terre est basse, le ciel est haut,… »

Dans le vieux troquet du bistrotier,
Les avortons endimanchés écoutent
Potiner en portières, charretiers
Et charrons, désoiffés coûte que coûte
À l’eau de vie et donc plus morts que vifs,
Leur âge servant à leurs derniers tifs
De mobile ou d’alibi pour que leur glotte
Salue bas les verres qui y sanglotent.

« La terre est basse, le ciel est haut,
Y’a que la table qu’est à niveau !
Qu’on ait le cul et le cœur au chaud,
Y’a que notre ventre qui nous chaut :
La terre est basse, le ciel est haut,
Y’a que la table qu’est à niveau,
Et tant pis pour les têtes de veau ! »

Sceau : Élisa Satgé, 2017

mercredi 23 septembre 2015

UN BON HAÏKU ?

Une vie bien pieuse,
Est saine et ennuyeuse
Quand la gueuze et les gueuses 
Éloignent la Faucheuse.

DANS LA ROSEUR DU SOIR

La couleur chaude
Du soir est sur le froid des rues.
S'y baguenaudent
Des gaz écrus dans leur décrue.
Respirer est chose incongrue
Dans cette cité là, ventrue
De couleurs chaudes.

lundi 21 septembre 2015

HAÏKU DE FROUSSE

Je suis paranoïaque… mais presque !

LA NATURE DE MON PROPOS

  Naturel de mon Sud-Ouest natal, si l’on me peint d’après nature, je suis ce qu’on appelle une « nature » Et, grandeur  nature, une « bonne nature », même. C’est dans ma nature, quelle que soit la nature de mes difficultés, au point que si vous chassiez le naturel je reviendrais au galop !… Et ce n’est pas du jus de nature ce que je dis là car je ne déguise pas ma nature,  moi !…
  C’est ma nature profonde, humaine diront certains, alors que c’est, tout simplement, dans la nature des choses quand on paie, comme moi, toujours en nature. Ainsi tous les matins, celle qui ne m’a guère gâté sur le plan physique mais m’a bien doté par ailleurs, la Nature, s’éveille en moi, et comme « la nature a horreur du vide » : je mange… des produits naturels bien sûr, rien de plus sain. C’est une seconde nature qui s’impose à moi de nature, cette nature qu’on imite, sans les galets, quand on s’y lâche au naturel pour ceux qui n’en manquent pas.
  Alors rejoignez-moi, si nos natures, que vous l’ayez petite ou riche, s’accordent mal - comme choses qui ne seraient pas de même nature - on ira faire un tour dans la nature, pleine de tours, de forces, de secrets et de science. Car elle, elle est toujours pleine et heureuse - par nature - quand on y fait un retour pour s’y promener sans commettre de crime contre elle. C’est la force de la nature que d’aucuns voudraient altérer voire changer alors que le mieux à faire c’est de s’y perdre et disparaître. Quoi de plus naturel, hormis mes enfants, bien sûr ?! oui, faites comme moi :  en  tout, et pour tout, laissez opérer la nature pour mieux vous y évanouir avec beaucoup de naturel !

samedi 19 septembre 2015

HAÏKU PONT RAIPONCE

Au jeu du jeu, tu t’es tu,
il s’est mis à l’Ill et elle sur l’aile.
Nous étions des gnous, je vous l’avoue et eux,
marchant sur des œufs, pas mieux qu’elles en selle !

RIRA BIEN…

D’après Tu rirais… de F. Jammes

Tu ris de ce pauvre diable qui t’aime tant
Et le moque avec tous ceux qui voient dans les chaînes
Dont il veut bien porter le poids, et pour longtemps,
À ton prix, sujet de risée, objet de haine.

Car ni riche ni beau, pas jeune pour autant,
Il ne peut t’offrir que ce qu’il a, non sans peine :
La joie du moment, le sourire de l’instant,…

Pourtant tu pourrais bien devenir la chienne
D’un bel homme qui ne t’aime pas et rira
De toi, non avec toi. Et tu en souffriras
La poix et le mépris dans une vie bien vaine.

Car triche le cabot qui aime qu’on s’enchaine
À lui et qu’on l’aime, mais il ne donnera
Que regrets et remords couleur de pleurs et peine.

vendredi 18 septembre 2015

jeudi 17 septembre 2015

HAÏKU DE CISEAUX

      Dans un inattendu sursaut de conscience qui les honorent, les magazines people, nouvel opium du peuple, porteront enfin les noms qu’ils méritent : Point de vie & Mirage immonde, Fange-dimanche, Ici-Pourri, Voirie, Galeux, (Water-)Gloseur & Poubellique !

DE MAUX & DE MAI

Des mets aux mots,
Ramez mes maux !
Des mots aux mets,
Aimons mes mai !

Du « mon » aux « mes » :
Des monts de « mais »,
Des murs de mi
Si mols au mas,
Des mers de mâts,…
La mort des mies :
J’oublie jamais !
 Un moi mal mis,
Des meuh, des maies,…

De mob en mots,
J’ai mix' de maux ;
Un mess à mets,
Un max' de mai !

Des mac’ de mag’,
Des migs qui muent,
Ça tourne au tag… 
Un mois, un mu,
Des mecs à moue,
 Du mil qu’on moud,
Un mors est mu,
Des muids de moût,
Des mails trop mous,…

Des mets aux mots
Ramez mes maux !
Des mots aux mets
Aimons mes mai !

mercredi 16 septembre 2015

HAÏKU DE VENT DE TRAVERS

Paresseux de tous les pays, puisqu’on est sur terre pour travailler,
faisons-nous tous marins ou aviateurs !

mardi 15 septembre 2015

SUR LES HAÏKUS DE MIDI

Il est bien naturel qu’un bossu en ait plein le dos.

QUESTIONS ANGOISSÉES D’UN GÉOGRAPHE DÉBOUSSOLÉ

À Bastia (2B) point de calvitie !… À Calvi (2B) si ?
Intervilles Geu (65)-Denain (59), jeu de vilains ?
Doit-n s’inquiéter si l’on croise, par trop, Écueil (51), Soucy (01) ou Peypin (13)  sur sa route ?
Gidy (45) quoi ?
À Givet (08), je viens, non ?!
Peut-on jumeler Montsecret (61) et Vaumort (89) sands Riscle (32) ?
Puis-je faire prendre en charge mon zona et mon eczéma par la Caisse Primaire d’Assurance-Maladie de Pau (64) ?
Peut-on jumeler Séchault (08) et Gimouille (58) sans faire jaser ?
Irons-nous cet été en car à Vannes (56) ?
Vue (44) ?!… Je n’en crois pas Meyzieu (59) !

lundi 14 septembre 2015

HAÏKU’N FAIT SION

Je préfère croire au Père Noël qu’en Dieu,
quel que soit le nom qu'on lui donne,
car ce dernier ne fait guère de cadeau !

dimanche 13 septembre 2015

HAÏKU’PLE EXEMPLAIRE

Je suis pour le partage des taches au sein du couple  :
je les fais et ma femme les nettoie !

INTERAGIR…

De tout temps, en tout lieu et toute chose
Que l’époque soit au noir, au gris, au rose,…
Il est “meneurs” pour agir moins que vagir
Et puis “suiveurs” pour vagir bien plus qu’agir.
Si le premiers aux seconds ne s’imposent
- Car cest sur eux, et eux seuls, que tout repose - 
Le “Pouvoir” pourra promptement réagir
Pour sans mal, les uns et les autres, assagir
Car, très vite les autres aux uns s’opposent
Et plus sûrement que tyrans les déposent !

samedi 12 septembre 2015

HAÏKU’M PLI

L’autre jour au téléphone, un démarcheur me proposait de me débarrasser des parasites qui hantaient ma maison. Je lui ai répondu que ces envahisseurs ne m’incommodaient qu’au bout du fil !

vendredi 11 septembre 2015

HAÏKU’R DES COMTES

Mathieu Ricard et Jean-Pierre Pernaut se piqueraient-ils la ruche à l'anisette ?

CAFARDAGES

Pourquoi ne suis-je donc jamais longtemps sombre ?
Jacques de La Palice vous dirait tout haut
Que le noir cafard, revêtu de ses ombres,
N’est pas à son goût, ce vilain fléau,
Ce sale insecte-là, sans loi et sans foi,
Qu’il en est, Dieu, fort aise car s’il l’aimait
Il devrait, ma foi, le souffrir quelquefois,
Et pire en souffrir, parfois, comme jamais.
C’est heureux car l’insupporte ce faux-fruit
Et qu’il se porte comme un charme, sans lui.

Moi, j’en dis tout autant et veux que cela
 Dure, comme ce Monsieur de La Palice, 
Et le dis, sans fard, longtemps… et au-delà :
Donc quand mes rires et mes envies palissent,
Je les appâte et hameçonne à ma ligne
Pour les nourrir de ces vers qui s’y arriment.
Ces vers sévères ou vermisseaux s’alignent
Pour dévorer la funeste blatte en rime.
Puis ils encachotent cet hiver précoce 
Et fugace dans un cul de basse-fosse
De ma tête où ne survit aucune rosse !

mercredi 9 septembre 2015

HAÏKU MIRACULEUX

Lourdes ?!… Je n’y fais que de rares apparitions !

QUAND LA BUSE ABUSE

Petite fable affable

À force de se penser de fins penseurs, 
D’aucuns en oublient de réfléchir, ma sœur !
La petite histoire qui suit bien le montre.

Banale, elle est de celles que l’on rencontre
Bien plus d’une fois, et même un peu partout,
Au cours d’une vie, sans être un risque-tout.

Une buse retorse, et un peu gourgandine,
Qui ne craignait, disait-on ni bête ni dieu,
Régnait sur quelque coin reculé de montagne,
Effrayant tous et chacun, ou leur compagne,
N’offrant qu’alarme et peur, l’émoi jusqu’à l’odieux,
Semant inquiétude, effroi qu’on dorme ou dîne.

Lassés de sa terreur, d’aucuns font sécession,
Taisant ou terrant leur terreur, et sans vergogne,
 Laissant au nid leur épouvante au nid, au terrier,
Trouille au ventre, frousse aux tripes et, pis, cœur qui cogne
Sans geste déplacé ni mot ordurier,
Ils se saisissent d’elle et… disparition !

Comment finit donc cette terrible chaperonne,
Qui hantait jours et nuits, rêves et cauchemars,
Un bec dur, des serres acérées pour houlette ?
Nul ne le sut, tant on le tut, mais son squelette
Orne un chaos, le vent en fait un jacquemart
Quand il vient visiter ses os et sa couronne.

Hélas, la colère de ses « sujets », hier faons
Aujourd’hui éléphants à l’humeur fort amère,
A frappé sa couvée esseulée en entier,
Sans distinction brisée, car elle aussi châtiée :
Injustement, toute faute de père ou mère
Est trop souvent payée, aussi, par leurs enfants !

mardi 8 septembre 2015

HAÏKU DE TÉLÉPHONE

Avant, on s’exclamait : 
« Mais décroche donc ton combiné ! »
Aujourd’hui, on a envie de crier :
« Mais décroche donc de ton cellulaire ! »

lundi 7 septembre 2015

HAÏKU DE QUEUE

Même pro’, un porno’, ça reste un film à mateurs !

LE FAUVE & MADAME

Petite fable affable

Un vautour fauve, fort chauve de surcroit,
Sur nos monts et vaux faisait planer son ombre.
Il s’en trouvait pratiquement le seul roi :
La crainte de ses exactions, sans nombre,
Faisait de ce sournois un être sombre,
Lui valait respect, crainte, soumission,…
Son règne ici n’était donc qu’oppression.

Son épouse était princesse sans clémence
Et une conseillère sans pitié,
Déchiquetant tout pour en faire bombance :
Leur justice, aimant beaucoup à châtier,
Variant au gré de ces gens entiers,
Était sous son aile et, pis, entre ses serres :
On ne pouvait qu’être ami ou adversaire !

Une buse, oiseau lige de ce vautour,
Oublie, un matin, de saluer sa reine
Distrait par le vent qui joue de sales tours
Sur nos monts et vaux où, souvent, il sirène
Et gêne jusqu’au vol de la suzeraine.
Mais le lèse-majesté est criminel,
Soit-il purement inintentionnel !

Procès. Pas de circonstance atténuante.
Mise à mort. Pour dommage et intérêt,
La souveraine obtint, vanité puante,
Que la couvée de la buse, par arrêt,
Soit aussi sacrifiée. Miserere.
En public. Comme la mère. Pour l’exemple. 
On verrait s’il fallait des sanctions plus « amples » !

De tels actes, répétés, l’adage est né
Par nos monts et vaux, qui dit sans chicaner :
Derrière tous les salauds de ce monde
On trouve une salope, souvent tapie,
Au moins aussi vile, mauvaise et immonde
Que lui pour l’aider à vous mettre au tapis !

dimanche 6 septembre 2015

HAÏKU REÇU & NON (PAR)DONNÉ

Jeune con, ce n’est pas parce que je suis désagréable
avec vous que vous devez être malaimable avec moi !

samedi 5 septembre 2015

HAÏKU , PONT LAS !

Vouloir avoir toujours raison c’est se causer à jamais tort !

JE RÊVE…

Je rêve d'espaces très loin de ma prison,
De ciels bleus, limpides, que jamais rien n'altère,
Je rêve d'audace jusqu'à la déraison,
Pour fuir l'insipide de ma vie prolétaire.

Je rêve, rapace, d'épouser l'horizon,

Fou, vif, intrépide comme nul sur cette Terre.
Que, partout, se cassent ces tours de garnison
Où l'on vit rapide, sans espoir, terre-à-terre,…

Je rêve, stupide, d'être propriétaire

D'une vie qui speede si j'veux, de ne plus taire
Ces envies paillasses que j'ai, las, à foison.

Fuyons le torpide, uniforme, planétaire,

Brisons carapace, lois de la Raison,…
D'un monde cupide dont on est locataire !

jeudi 3 septembre 2015

HAÏKU TROP ÉLEVÉ

De nos jours, soyons francs, en l’espèce, il n’est de « commerce agréable » et d’ « échanges fructueux » que tarifés… en monnaie sonnante et trébuchante ou en nature.

CHAHUTER LE CHAT ?

Petite fable affable

Un matou matois faisait partout sa loi :
De la cave au grenier que l’on ait quatre
Pattes, ou plus, on lui était un hors-la-loi
L’ignorer c’était risquer de le combattre,
 Le combattre vous exposait à souffrir.
Cela se savait dans la vieille ferme,
Cela se disait, se répétait : Mourir,
Cette idée faisait frissonner l’épiderme
De tout animal, fût-il bête, en ce lieu.

Aussi, ce chat-là n’avait-il qu’à paraître
Pour qu’aussitôt on s’enfuie devant ce dieu,
Qu’on se cache ou, pis, qu’on n’ose un son émettre…
Sa réputation de tyran recuit, 
Plus que ses actes, faisait tout aujourd’hui !

Ainsi la vie passait, fort douce et heureuse
Pour le patte-pelu, mais dans la terreur
Pour la population terne et peureuse
Des bestioles qui craignait l’horreur
Plus qu’elles ne la vivaient, à vraiment dire :
Pour elles, mieux vaut prévenir que périr,
En tout et pour tout… quitte à le sort maudire ;
Mais devant ce shah nul n’osait renchérir.
Un soir, un furet entra par la fenêtre
Au royaume du félin et fustigea
Ces sujets apeurés, soumis à un maître
Qu’il saigna. Il dit, prêt à partir déjà :
 « Il y a, ici-bas, autant de paresse
 À se laisser gouverner que de faiblesse*. »

* D’après Jean de La Bruyère, Caractères (1687)

mercredi 2 septembre 2015

HAÏKU DE TALON

« Instruction » est un mot fort paradoxal :
au singulier elle est un droit qui vous protège,
au pluriel elles constituent des devoirs qui vous obligent…

mardi 1 septembre 2015

HAÏKU ?… NŒUD RIT !

Aujourd’hui joyeux pessimiste,
je ne désespère pas de finir sombre optimiste !

QU'EST-CE QUE JE FICHE LÀ ?

Dieu, qu'est-ce que je fiche là,
Dans ce décor surréaliste
Où trône une lune égoïste
Régnant sur de toits toujours las ?

Des maisons toute en falbalas
Et des façades passéistes,
Dieu, qu'est-ce que je fiche là,
Dans ce décor surréaliste ?

Ma friche sur le qui-va-là,
Tours et clocher au béton triste
Ignorés de vrais vitraillistes,
Barres lambda aux murs à plat,
Dieu, qu'est-ce que je fiche là ?