La culture c’est ce qui reste quand on vous a tout pris !
Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques
parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…
mercredi 30 avril 2014
mardi 29 avril 2014
HAÏKU DU LAPIN
Comme pour le soufflé,
Un soufflet ou souffler
Le chaud, le froid au nez
Un gars par trop gonflé
Peut le déballonner.
UN JOUR PLUS VIEUX AU TEMPS PLUVIEUX
La vie n’est pas un rêve,
Toute pavée d’envies et murée de souhaits,
Qui donnent des ailes pour mieux les clouer.
La vie perd de sa sève
C’est un rata sans goût, un infâme brouet,
Qui nous fait tituber sous ses coups de fouet
Dès qu’elle nous élève,
Tant elle aime hélas, souvent, à nous rabrouer,
À faire de nous tous, des jouets bafoués.
La vie est une grève
Où se couche l’espoir, où se meurt, tout roué,
Ce qu’on nomme “destin”, pardevers nous noué.
La vie est une trêve :
Elle n’est pas donnée mais tout juste louée ;
Dès que l’on en jouit vite on est flouée,
Menacée par son glaive
Que rien en ce monde ne peut amadouer
Et personne n’a su, ni n’a pu, déjouer.
La vie n’est qu’années brèves,
Des heures heureuses qu’on peine à ébrouer,
Un manteau d’attente par des ciels bleus troué,
Une bulle qui crêve,…
Je m’y sentais si bien, je m’y croyais doué,
À ses petites joies et plaisirs dévoué…
Mais nul ne s’en relève,
Autant, sans se leurrer, ici, se l’avouer
Et en profiter, ma foi, pour se secouer !
Illustration : Camille Lesterle, 06 mai 2014
QUAND L’OISON EST OISEUX
Petite fable affable
Jeune bec qui sait la faim
mange de tout à la fin !
Un moineau, de peu éclos,
Maudissait ses sort et lot
N etrouvant jamais de grains
À gloutir, qui soit sur brin,
Bel et beau comme il aimait :
Celui-ci c’était bon mais…
Celui-là pas trop mal si…
Il jeûna avec ses scies
Ne trouvant rien de parfait
Pour apaiser, dans les faits,
La faim qui le tenaillait
Tant il jaugeait, pinaillait,…
Jusqu’à ce qu’il n’en put mais.
Là, foin de “si”, fi de “mais” :
Il avala des cailloux,
Du chardon comme un voyou,
Limaille et bren de bourrin,
Limaille et fil de gros-grain,…
Fiston, à tout méjuger
Et redire à tout sujet,
Las, on s’abaisse en deça
De ce qu’on voulait pour soi :
« L’inacceptable » est bien bon,
« L’intolérable » un bonbon !
« L’intolérable » un bonbon !
lundi 28 avril 2014
dimanche 27 avril 2014
HAÏKU DE POT, COEUR !
Bien plus qu’avec des mots, avec des chiffres,
on mène les gouvernements et les peuples à tout…
et surtout au pire.
EN ROUTE POUR… UN INSTANT DE FRISSONS
Là, la nuit est claire et plus sombre
De présences que rien n'endort.
Tout n'est que ruines et décombres
Ou masses qui vous mettent hors,
Vous effraient sans le moindre effort,
Toutes puissantes,
Qu'elles se fassent noirs condors
Ou Caressantes
Et la nuit éclaire des ombres
Vampires, montres, Belphégor
Hantent en recoin la pénombre,
La font se mouvoir aux abords
De notre imagination. Fort
Envahissantes
Sont ces silhouettes, gaurs
Menaçantes.
La peur s'insinue, là, dehors,
Vous vient, croissante,
De formes cernant vos sabords,
Bruissantes…
ÉDUQUONS !
Petite fable affable
Deux gibbons désespéraient de leur enfant.
Agité, turbulent,… il faisait régner sa loi
Même en présence de Seigneur Éléphant.
Honte aux parents dont le si mauvais aloi
Du rejeton disait par trop la faiblesse
Et l’incurie. Ils avaient, en tout, failli.
Ils allèrent donc trouver, dans ses taillis,
Le sage orang-outan, maître ès-politesse.
« Voudrais-tu prendre chez toi ce crapoussin
Pour le dresser et le sortir de sa gangue ?
- Où avez-vous donc pris que, gâtée, la mangue
Se bonifiait dans un panier de fruits sains ?
- Tes fils sont exemplaires. Est-il possible… ?
Ils seraient chez nous logés, blanchis, nourris,…
- Avez-vous jamais vu mangues comestibles
Amender un fruit gâté ou bien pourri ?
Ce qu’on voit est né de votre laisser-faire.
Éduquez et élevez, sans complaisance
Mais avec amour, voilà toute l’affaire :
Remédiez donc à vos insuffisances ! »
samedi 26 avril 2014
vendredi 25 avril 2014
HAÏKU RAQUÉ
Je suis mufle avec les sans-gêne et con avec les sots
car la première qualité d’un pédagogue…
c’est de savoir s’adapter à son public.
POUR SOMMAIRE INDEMNITÉ
Toute en joie et bénignité,
Terre des Hommes.
Brisée en toute impunité,
Terre bonhomme
Aux infinies infinités,
L'Afrique est mère ;
Mais stérile maternité,
Afrique amère !
Sans mépris et sans vanité,
Terre des Hommes.
Berceau de notre Humanité,
Terre des Hommes,
De toutes les aménités
L'Afrique est mère.
Prison des opportunités,
Afrique amère.
Sans espoir ni sérénité,
Terre des Hommes.
Refusant nos solennités,
Terre bonhomme
D'une vaine fraternité,
L'Afrique est mère ;
J'ai avec toi affinité,
Afrique amère.
Tout en droiture et dignité,
Terre des Hommes.
Sans voix, sans droit ni unité,
Terre des Hommes
Et de la civile urbanité,
L'Afrique est mère ;
Tuée de toute éternité,
Afrique amère.
LE COURTISAN À COURT
Petite fable affable
Un drôle de zèbre, perdu en forêt,
Causait au roi, un pachyderme indigène,
Espèce disparue quoique timorée.
Le rayé de robe, sans honte ni gêne
Cajolait fort ce si puissant voisin,
Le caressait de faux semblants ou de phrases
Toutes prêtes stockées au grand magasin
De ses méninges. Ah, que de périphrases
Pour le vanter !… Faisons court : il flagornait.
Le zèbre, ce vendu, louait avec larmes
Et courtoisies, bien plus benoît que benêt,
Cet éléphant placide qui pouvait, armes
Au vent, charger, changeant d’humeur, quoique doux,
Très souvent : Un tel amadou s’amadoue
Par des discours, des compliments,… qui apaisent.
Mais qui dit que l’on est dupe et que ça plaise ?
Notre zèbre, pour mieux faire encor’ sa Cour,
Piétine du verbe et foule des pattes
Les autres sujets du Roi : les bien trop courts,
Les pas assez gros,… qui, tous, trop bonnes pâtes,
Prêtaient l’oreille sans donner de la voix,
Ne répliquant jamais ni mot ni miette.
Aussi poursuivit-il prou dans cette voie,
Leur silence lui faisant l’âme quiète.
Il berçait l’éléphant à tant l’encenser,
Le croyait à sa main et pris sous son charme :
Il crut pouvoir, à découvert, s’avancer.
Toujours en éveil mais jamais en alarme,
L’éléphant dit, en peu de mots, sa pensée :
« Tout hâbleur vivant de qui ne l’a percé,
Honte à celui qui, pour flatter le monarque,
jeudi 24 avril 2014
HAÏKU : PAN !
De nos jours, Dieu merci, s’abaisser à la gratitude
s’avère, en général, de la dernière incorrection.
mercredi 23 avril 2014
LE BÉLIER & LES LIMIERS
Petite fable affable
Monsieur du bélier ne comptait plus les ans,
Ni les souvenirs de ses vertes années,
Et badait aux jours filant comme alezan.
Il vivait quiet et coi, bien encabanné
Avec sa “Bêelle” moitié de toujours
Qui continuait à illuminer ses jours.
Mais ce soir-là notre bélier vit le loup
Courant à la curée dans son poulailler.
Pour qu’on prenne sur le fait ce filou,
Il téléphone aux limiers sans traînailler,
Ceux de chez lui sont beaux et aimables chiens
Qui n’ont rien à voir avec des miliciens :
« Maître-chien, on me pille. Dépêchez-vous :
Un loup ravage mes poules et leurs œufs !
- Le malfaiteur s’est-il introduit chez vous ?
- Que non ! - Bon, enfermez-vous chez vous, Monsieur.
Nous prendrons votre déposition demain ;
Pour l’instant, je n’ai personne sous la main. »
Bélier raccroche mécontent : le perdreau
L’a cru tombé du dernier jour où il plut.
Il rappelle ce cabot, calme sans trop :
« C’est encore moi : ne vous inquiétez plus,
Celui qui volait ma volaille à grand bruit,
Je viens de le tuer. Allez, bonne nuit ! »
En cinq minutes, les poulets furent là ;
Et toute la meute des chiens renifleurs
Du pays !… Le loup fut pris sans tralala,
En flagrant délit par cette fine fleur.
Le chef des chiens interpella le bélier
L’air malengroin assez et le mot délié :
« Vous disiez que vous l’aviez tué, Monsieur ?!
- Et vous toutes vos unités occupées ?
Vous sembliez de mon problème insoucieux,
J’ai donc bien été forcé de vous duper :
“Quand la ficelle est grosse, disait mon Vieux,
Crois-moi petit, elle attache d’autant mieux !” »
EN ROUTE POUR… UNE FLASH MOB
Ça frappe et ça rythme sans rime
Ni raison, ça bouge et se meut
Sur un air né né des rues qui grime
Un matin soudain moins brumeux ;
Et l'air semble moins venimeux.
Seule, elle danse,
La rejoignent un, puis deux, gommeux
Entrent en transe.
Plus de stress et plus de déprime,
Rue et trottoirs, moins bitumeux,
Accueillent dix auteurs d'un crime
De lèse-ennui, d'un coup fumeux,
Un plaisir aux relents fameux.
Pas d'contredanse,
Car rares sont les yeux squameux
Qui s'en balancent.
Oui, pas dangereux ni vlimeux,
Leur abondance,
Fait notre train-train, si crémeux,
Un peu moins dense !
mardi 22 avril 2014
lundi 21 avril 2014
PAS UN MAUVAIS CHEVAL
Petite fable affable
Dans les plaines du Grand Ouest
Courent des poneys sauvages,
Loin du bât, de l’esclavage,…
La liberté pour tout lest.
Wiiney est de cette horde.
Doux, calme et obéissant
Comme s’il avait la corde
Passée au cou en naissant.
Ses frères d’âge, en leur bande,
Le moquent et le conspuent,
Le briment, jamais repus
De leurs jeux, leur sarabande,…
Jusqu’au matin où leur trot
De mal et de mots à faire
Devint galop. C’en fut trop !
Là, tous, ils eurent affaire
À un fou qui, seul, sans geindre,
Mit au pas ces imbéciles.
Le cheval le plus docile
N’est jamais le moins à craindre.
EN ROUTE POUR… LA TENDRESSE
« Dans cette ville où tout rutile,
Dans ma vie aux jours tout pareils,
Il est sincère, il est tactile,
Il est un beau matin d'éveil,
Sans façon et sans appareil.
Patibulaire
Il joue du couteau sans pareil,
Des maxillaires…
- Dans ce monde froid et hostile
Elle est mon rayon de soleil.
Celle qui me rend moins débile,
Moins violent et moins pareil
Aux miens vivant dope, sommeil
Et puis galères.
Elle est un bijou de vermeil,
L'astre solaire,…
- J'ai des frissons jusqu'aux orteils,
L'Impopulaire !
- Je t'aime à unir nos sommeils,
Mon Seul Salaire ! »
dimanche 20 avril 2014
samedi 19 avril 2014
Y’A BAL QUAND ?
Petite fable affable
Le sang n’excuse pas le sang !
Deux termitières se faisaient la guerre.
La forêt n'était que meurtreries vulgaires
De massacreurs, souffrances d’innocents,
Picorées, persécutions et saccages.
L’un vengeait son père, occis autrefois ;
L’autre son fils mort à la fleur de l’âge.
Chacun avait raison à chaque fois,
De faire exactions sans foi ni halte :
On engageait le fer, rien qu’à se voir ;
À se savoir on faisait feu par devoir !
On voulait détruire jusqu’au basalte
Où l’ennemi avait construit son nid.
Un singe sage, en grand deuil de ce trouble,
Leur dit : « Le sang se lave, sans déni,
Avec de l’eau non du sang, c’est un double
Malheur que de croire que c’est carouble
Des Cieux que périr en querelleur
Car, las : “Quiconque meurt, meurt à douleur” *! »
* “Je plains le temps de ma jeunesse”, François Villon (1431-1463)
Illustration : Camille Lesterle, janvier 2016
EN ROUTE POUR… L'ANONYMAT
N'être rien et ne voir personne…
Se fondre la masse, ici,
Des inconnus que l'on klaxonne,
Car il mollassonne, rassis,
Ou court devant en dents de scie,
Face figée.
Allant l'œil las, le revoici,
L'air affligé.
Ne voir rien et n'être personne…
Se noyer dans la foule, ainsi,
Des quidams qu'un sourire oursonne
Qu'un regard hérissonne aussi,
Par les rues devenues lacis,
Comme obligés
D'agir comme ce ramassis
Si négligé.
N'être rien et ne voir personne,
C'est exigé…
Ne voir rien et n'être personne,
T'as bien pigé ?!
vendredi 18 avril 2014
HAÏKU Y NEUR
Je parais heureux même quand je ne le suis pas
parce qu’ici-bas le bonheur des uns fait chier les autres.
jeudi 17 avril 2014
HAÏKU KURELLE
La guerre divise les hommes et multiplie leurs malheurs
en additionnant les raisons de s’y soustraire.
ROULEAU DE PRINTEMPS
Publié un mois plus tard…
C’est un printemps de plus à l’arbre de nos vies
Qui n’a jamais cessé d’être fleuri par toi.
C’est un printemps de plus, éclos dessous ce toit,
Où tu es maîtresse et reine, tout à l’envie.
C’est un printemps de plus, tout en soleils, pour toi
Qui à chaque heure, à chaque jour me ravis ;
C’est un printemps de plus, par des chants envahi,
Trilles de tendresse et d’amour laissant pantois.
C’est un printemps de plus qui au sablier survit,
Cet assassin te fut, et te reste, courtois,
Qui ne t’a pas trahie ni, en rien, poursuivie.
C’est un printemps de plus qui, par d’autres suivi,
M’annonce des étés encore, sous ce toit,
Par toi, pour toi et, mieux, pour toujours avec toi.
EN ROUTE POUR… UNE IDENTITÉ
Drapées par nos tout nouveaux maîtres,
Nous sommes toutes identiques,
Certes autorisées à paraître,
On est, las, monochromatiques
Ici-bas interdites d'être.
Et pas le droit de s'entremettre
Sinon c'est couac,
Parce qu'un Dieu, pris à la lettre,
Nous met en sac.
Ombres sombres sans viatique
Ni visage, et pas l'droit d'émettre
Un mot, sinon, systématique,
La trique tombe et vient démettre
Nos formes devenues piètres,
Et tout à trac
Informes. Quel Dieu peut permettre
Qu'on vive en sac ?
Qui suis-je ? Un être lymphatique
Prise en les lacs
De vieux fous et de fanatiques
Jeunes réacs !
mercredi 16 avril 2014
HAÏKU L’ŒUVRE
Pour moi qui ne comprends pas leur langue,
les sourds semblent s’entendre fort bien entre eux
quand ils dialoguent, contrairement
à ce qu'en croit le populaire… qui n'a pas cette chance.
mardi 15 avril 2014
LE PÉCHEUR & LE PRÉCHEUR
Petite fable affable
Tout n’est jamais que brimborions et broutilles,
Aux yeux du plus malgrâcieux des pécaris.
Il ennuie mais il s’en gausse et s’en rit :
Au pire est-ce babiole… ou pécadille,
Alors ne lui cherchons pas de bisbille.
En toute chose n’importe que lui
Sinon l’animal s’emporte et, pis, bruit :
Sa colère aveugle, s’abat, étrille,
Se peut parce ce qu’elle est, chez lui, sourde aussi :
Il nous tympanise, de mots nous scie.
Chacun subit son mauvais caractère,
Mais on se tait, sauf un vieux capucin
Entré dans les ordres et qu’on pense saint ;
En tout cas, sûr, il n’est, en rien, malsain !
C’est le seul qui tance ce locataire ;
Il ne veut remettre la vérité
Au fond du puits, où elle s’abritait,
Pour la noyer. Tout vaut mieux que se taire !
Aussi apostrophe-t-il ce pécheur,
Blasphémateur quand il se fait hucheur
Mal’en groin, égoïste, autoritaire,…
L’autre, impie, méprisant Dieu et la caste
Qui prétend le servir en se servant
Laisse causer notre sage savant,
Qui, lui, garde son calme. Quel contraste :
Mais ce jourd’hui, l’autre crie au gymnaste :
« Descends, Prêcheur, me le dire plus près ?…
L’érudit n’est-il que discours tout prêts ?!
“Méfie-toi des gens qui se disent chastes…”
Disait mon père, fit le pécari
Face au singe qui se faisait souris,
“… Alors qu’ils ne sont qu’impuissance et baste !” »
Aux yeux du plus malgrâcieux des pécaris.
Il ennuie mais il s’en gausse et s’en rit :
Au pire est-ce babiole… ou pécadille,
Alors ne lui cherchons pas de bisbille.
En toute chose n’importe que lui
Sinon l’animal s’emporte et, pis, bruit :
Sa colère aveugle, s’abat, étrille,
Se peut parce ce qu’elle est, chez lui, sourde aussi :
Il nous tympanise, de mots nous scie.
Chacun subit son mauvais caractère,
Mais on se tait, sauf un vieux capucin
Entré dans les ordres et qu’on pense saint ;
En tout cas, sûr, il n’est, en rien, malsain !
C’est le seul qui tance ce locataire ;
Il ne veut remettre la vérité
Au fond du puits, où elle s’abritait,
Pour la noyer. Tout vaut mieux que se taire !
Aussi apostrophe-t-il ce pécheur,
Blasphémateur quand il se fait hucheur
Mal’en groin, égoïste, autoritaire,…
L’autre, impie, méprisant Dieu et la caste
Qui prétend le servir en se servant
Laisse causer notre sage savant,
Qui, lui, garde son calme. Quel contraste :
Mais ce jourd’hui, l’autre crie au gymnaste :
« Descends, Prêcheur, me le dire plus près ?…
L’érudit n’est-il que discours tout prêts ?!
“Méfie-toi des gens qui se disent chastes…”
Disait mon père, fit le pécari
Face au singe qui se faisait souris,
“… Alors qu’ils ne sont qu’impuissance et baste !” »
EN ROUTE POUR… S'ENTENDRE
On finira bien par s'entendre
Pourtant on ne s'écoute pas.
Les mots à dire ou à répandre,
Sur l'air de “Ne m'oubliez pas ! »,
J'épie, las, quitte à m'en défendre,
Mais de là, oui, à vous comprendre…
J'en ai les ouïes
Qui n'en peuvent plus de se tendre
Aux non, aux oui,…
Vos mots sont marais et méandres,
Des pièges, apprêts et appâts,
Et vous ne cessez d'en épandre,
Engrais de vos joies et repas.
Je le saisis sans bien le rendre,
Sans discerner, quitte à surprendre,
Cet inouï
Qui, à peine dit, est, à tout prendre,
Évanoui.
Je vous entreprends pour vous pendre
Tout l'enfoui
Lequel est sûrement à vendre…
Et m'en réjouis !
lundi 14 avril 2014
dimanche 13 avril 2014
EN ROUTE POUR… S'ÉVADER
Chacun ses joies, chacun son rêve
Et chacun sa façon de fuir
Le monde et signer une trêve
Avec tout ce qui vous fait bruir,
Qui vous tanne le cœur, le cuir,
Et tous ces glaives :
Soucis, ennuis, ronds-de-cuir,…
Qui font qu'on crève.
Chacun son air, chacun sa sève
Et chacun ses mots pour huir
Ce qui le broie, fait qu'il en crève,
Veut s'enfouir ou doit s'enfuir ;
Ce qui le fait mugir, bleuir :
Ces amours brèves,
L'espoir qu'on veut aboluir,
Fait qu'on se lève !
Pourquoi nos joies amenuir ?
Elles élèvent !
Et pourquoi nos rires refuir ?
Ils nous relèvent !
Illustration : Camille Lesterle, 19 avril 2014
LA CRITIQUE EST AISÉE…
Petite fable affable
Ami, il nous reste de la Grèce d’antan,
L’histoire suivante, des plus édifiantes :
Un jour le Grand Apelle, artiste compétent,
Sans doute le meilleur qui fut en tous les temps,
Peignit une fresque, œuvre distrayante
Où figurait un dieu en sandales ailées.
Un bon chausseur, zélé à flageller les autres,
Sur le dessin fini crut alors déceler
Un défaut, moins qu’erreur, mais ne put le celer.
Il en fit affaire d’État, le bon apôtre !
Sans un mot, le peintre rectifia, à dessein,
La fautive tatane et déclara son œuvre
Achevée. Le critique alors, un peu malsain,
Voulut redire à un bras, une main, un sein,…
L’artiste, comprenant le but de la manœuvre,
De ce semellier-là, qui, las, n'en pouvait mais
De méjuger son art et médire à morsure,
L’artiste, comprenant le but de la manœuvre,
De ce semellier-là, qui, las, n'en pouvait mais
De méjuger son art et médire à morsure,
S’écria : « Cordonnier, ne critique jamais
Rien de ce qui est au-dessus de la chaussure ! »
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