Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mercredi 9 avril 2014

LE CREDO DE L’INCRÉDULE

Petite fable affable

« C’était un temps à plein déconnu de nous,
Un de ceux pour qui nul n’a de nostalgie,
Où l’amour vous faisait tomber à genoux,
Où tout gaillard était paillard assagi,
À moins d’être un peu marmot à la mamelle
Ou un goujat à la balourde bêtise.
Bref, ce n’était pas comme ogre à gamelle
Qu’on coqueliquait mais… avec friandise ! »

Ainsi causait un bouc un peu renardier

À un beau parti qu’il avait entrepris,
Fleur qui ne se voulait pas cueillir, pardié,
Ni butiner, sans qu’on y mit un bon prix.
Il y allait à la franche marguerite,
Et contait fleurette jouant l’être épris
Avec la belle se disant plus ou moins vierge,
Lui faisant la cour comme un prince émérite
La fait quand il veut qu’à la sienne on s’héberge !

Elle n’était que fourrure et frous-frous, 

Fou-rires, foutaises, mais côté amour
Restait, las, sur ses positions,… peu ou prou
Trois-cent soixante cinq. Soit une par jour !
Or cette petite souillon de souillarde,
Plus propre à défaire les lits qu’à les faire,
Jouait la chaste et la prude, babillarde
Pourtant, comme si elle était une affaire.

Le jeune barbichu se disait niais.

Elle le crut et s’offrit à l’éduquer.
Tant promis, tant tenu. Dans les blancs gaillets
Et les bleuets, les voilà à s’énuquer.
« Je vous croyais pure ! dit-il hors de souffle
Fleureter ne semble pas vous ensuquer !
- Vous vous disiez puceau, Don Pourceau ! fit-elle
- Eh, c’est que, ma chère, ajouta le maroufle,
À un mot de mon père je suis fidèle :

“Puisque vérité est nue, et savoir gai,

Mon fils, prêche le faux pour avoir le vrai !” »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire