Au pépi Jean
Amis, enivrons-nous toute la vie
Des vers des grands Anciens les moins myopes !
Que stances et saynètes soient varlope
Ou ciseau à l’envie
Pour donner quelque relief à l’enfance
Pour sculpter tous les âges d’exigences,
Amis, je vous convie
Contre la médiocrité à l’étude
De leur vers qui garantit plénitude
Et vieillesse ravie !
Dépoussiérons vertus,
Art et sapience avec une insolence
Constante. Semons leurs mots, en silence,
Aux âmes dévêtues
Qu’excuses et indigence empoisonnent,
Que des raisons indignes emprisonnent.
Loin des sentiers battus,
Moissonnons un idéal d’annaliste,
Ni moraliste ni paternaliste.
Conteur n’est point obtus !
En nos cœurs affaiblis,
Au temps des dogmatiques certitudes,
Notre fabuliste, en désuétude,
Condamné à l’oubli
Voit sa sagesse amène qui s’ensable.
Restent pourtant quelques fables affables,
En langue anoblie,
Offrant une éthique non la morale
Figée que l’on dit, sainte et doctorale.
Voilà faits rétablis !
Dans un style ajouré
Reprenons le flambeau peu formaliste
De Jeannot, le fabuleux fabuliste !
La terre labourée
Par lui, cultivons-la, en épigones
De l’honnête homme rieur qui bougonne
Sentences savourées
Et mots sentis aux travers dont écope
L’Homme - et son temps - depuis Phèdre ou Ésope…
Sans cesse à se gourer !