À l’heure où l’août n’est plus un joyeux drille,
Un soleil condamné vous banderille,
La peau tannée d’une terre damnée,
Les murs asséchés, les pierres fanées,
Elle laisse le sable assoupi instable,
Pour un silence d’ombres charitables.
Alors les heures traînent en langueurs,
De la trouée nue d’un jour sans vigueur
À la noire nouée d’une nuit brève,
Pour s’abreuver à l’eau de vie des rêves
Dans une quiète et tiède intimité,
Coite et moite proximité.
Entre hébétude et béatitude
À l’abri de tous dans sa solitude,
Elle est partie vers de nouveaux ailleurs,
Pour des mondes et des êtres meilleurs
Dessus son lit, livrée à elle-même,
Elle lit tout, délivrée par là même…
Et l’été mourant a beau aiguiser
Son fil de colère sans s’apaiser,
Plongée dans ses livres, elle s’attache
À s’y noyer plus et ne s’en arrache
Qu’à l’heure où le soleil vient s’éventrer
Sur la lame affûtée de la vesprée…
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